À TVA SPORTS: Stingers c. Rouge et Or

Glen Constantin n’a pas eu besoin de chercher bien loin pour savoir si ses joueurs semblaient motivés pour le début des séries. Il en a rapidement eu la preuve à l’entraînement.  

L’entraîneur-chef du Rouge et Or admet avoir vu tout un « contraste » entre les deux semaines de pratique de son équipe, qui se prépare à recevoir la visite des Stingers de Concordia pour la demi-finale du football universitaire québécois.Les deux équipes s’affrontent pour une deuxième fois en autant de semaines, mais, cette fois-ci, l’enjeu est pas mal plus grand que samedi dernier.

La rencontre est présentée à TVA Sports et TVA Sports Direct, en ce moment.

 « Cette semaine on voit encore un plus grand focus, une plus grande énergie. Il faut qu’on tempère un peu les émotions et les énergies. Des fois, on pratique un peu trop fort à mon goût. C’est pas le temps de se blesser en pratique. »En bref, le niveau d’intensité semble à point si l’on se fie à Constantin. Et il ne va certainement pas s’en plaindre à l’aube de la « vraie saison ».« C’est bon signe. Vaut mieux les retenir que de les pousser dans le derrière », rigole-t-il.

L’importance du jeu au sol

Après avoir varlopé Concordia 60 à 14 en début de saison, le Rouge et Or l’a de nouveau battue 37 à 24 pas plus tard que samedi dernier. Dans les deux cas, le jeu aérien a été le fer de lance de l’attaque lavalloise, mais Constantin souhaite établir un meilleur équilibre avec le jeu au sol.Il cite en exemple le dernier duel : 450 verges ont été gagnées par la voie des airs, contre seulement 92 au sol. 

« La semaine passée, on n’a pas couru autant le ballon qu’on aurait aimé. Autant en frais de verges par portée que de verges totales », note le grand manitou du Rouge et Or.« Dans les séries il faut être capable de pouvoir contrôler le ballon au sol. »

Crédit photo : Photo Agence QMI, Thierry Laforce

Le message n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Le porteur de ballon recrue Kalenga Muganda veut mettre l’épaule à la roue.« C’est sûr que oui, répond-il d’emblée quand un membre des médias lui demande s’il a considéré comme personnels les propos de son entraîneur. 

« Le premier match ici à Québec on a beaucoup mieux couru. Là-bas [à Concordia], c’était différent. Mais en fin de semaine on va revenir très, très forts », promet-il.En raison de la COVID et d’une blessure, Kalenga Muganda n’a pas connu l’effervescence d’un match de séries depuis longtemps. Il se dit impatient d’y goûter à nouveau.« Ça fait longtemps que j’ai joué un match avec autant d’engouement. Surtout qu’on les joue deux fois de suite. J’ai hâte de voir comment ça va être. C’est un match sans lendemain. […] À chaque jeu il va falloir se donner à 100 %. »

Des étoiles partout

Pas ailleurs, on retrouve pas moins de 11 joueurs du Rouge et Or élus dans l’équipe d’étoiles du RSEQ. Il s’agit de la meilleure cuvée depuis 2014, où 14 joueurs avaient été sélectionnés.À l’offensive, on retrouve Arnaud Desjardins (quart-arrière), Kevin Mital (receveur), David Dallaire (centre-arrière), Nicolas Guay (garde) et Nathaniel Dumoulin- Duguay (bloqueur). 

En défensive, Alec Poirier (secondeur), Maxym Lavallée (demi défensif), Cristophe Beaulieu (demi défensif), Jean-William Rouleau (plaqueur) et William Quenneville (ailier défensif) sont parmi les élus.Vincent Blanchard (botteur de précision) trouve lui aussi sa place dans l’équipe d’étoiles.

« Onze joueurs, mais ça en prend 40 pour que ces gars-là puissent se distinguer, rappelle Constantin. […] On est contents. Par contre, les mérites qu’on veut avoir c’est ceux pour lesquels on ne vote pas, mais ceux qu’on gagne sur le terrain.»

Plus de 8500 billets ont déjà trouvé preneur pour le match de demain, qui sera disputé à compter de midi.

Crédit photo : Photo Agence QMI, Thierry Laforce

« Ce n’est pas la motivation qui manque »

Le Rouge et Or « n’a pas joué à la hauteur de ce [qu’il] est capable de jouer » et il y aura assurément un changement de ton en fin de semaine.

Les mots sont ceux du demi-défensif Francis Bouchard. Il n’a pas exactement parlé de changement de ton mais c’est ce qu’on pouvait deviner à travers ses propos. Le joueur de deuxième année est certain que lui est ses coéquipiers peuvent jouer de façon « plus intense ».

« Je suis convaincu que ça va se régler cette semaine avec les séries qui commencent », tranche Bouchard, qui a raté une bonne partie de la saison à la suite d’une blessure à l’ischio jambier survenue durant le camp d’entraînement. 

Enfin de retour

Il a retrouvé le terrain lors du deuxième match contre Montréal, le 16 octobre, jour de son anniversaire. 

« C’est sûr que ça fait du bien [d’être de retour]. J’attendais ça depuis mon engagement à Laval, début 2020. On a eu l’année Covid, je n’ai pas joué. Ensuite, 2021, j’ai été blessé presque toute la saison. Je suis revenu joué sur les unités spéciales en fin de saison. Cette année, j’arrive et je manque sept-huit semaines », rappelle-t-il.

« Je suis content d’être sur le terrain. Ce n’est pas la motivation qui manque. Je vais jouer fort sur le terrain. »

L’athlète de 23 ans s’est d’ailleurs signalé samedi dernier avec une interception aux dépends d’Olivier Roy, à la toute fin du troisième quart. Un gros jeu qui a assurément « fait du bien ».

 « Nos entraîneurs font un bon travail de faire les bons appels et mon travail c’est d’exécuté. C’est pour ça que j’étais sur le terrain. J’ai pu faire un gros jeu. J’ai ma chance d’aller sur le terrain. Quand je suis sur le terrain faut que je fasse les jeux », enchaîne-t-il.

Un gros trio à surveiller

Le produit du campus Notre-Dame-de-Foy ne le cache pas. Il faudra porter une attention particulière au gros trio de receveurs des Stingers composés de Jeremy Murphy, Jaylan Greaves et Jacob Salvail. 

À eux trois, ils ont amassé 230 verges par la voie des airs la semaine dernière. Les Stingers ont complété le duel avec 325 verges d’attaque nettes. 

« Je pense que les trois sont des excellents receveurs. Jeremy Murphy est un très, très bon receveur et je pense qu’on est capable quand même de faire des bonnes choses contre lui et l’arrêter. Il va falloir être là mentalement et physique. C’est un trio très explosif. »

Crédit photo : Photo Agence QMI, Thierry Laforce

Le couteau entre les dents 

« C’est la vraie saison qui commence. On ne veut pas que ça finisse cette semaine et on va mettre tous les efforts là-dedans. » 

Au bout du fil, l’entraîneur-chef Brad Collinson est bien conscient du défi qui attend son équipe. Renversé le Rouge et Or sur son terrain pour obtenir une place en finale s’annonce tout sauf une balade dans le parc. Les Stingers ont perdu leurs 12 derniers duels en séries contre l’Université Laval et leur ont accordé 97 points cette saison, un sommet parmi les quatre rivaux du Rouge et Or. 

C’est pourquoi ses joueurs devront aborder ce match le couteau entre les dents s’ils veulent espérer en sortir vainqueur. « Ce n’est pas évident de jouer une équipe back-to-back. Ils sont bien coachés l’autre bord. Je sais qu’ils vont être prêts. » 

Pas là pour participer

Pour s’inspirer, Brad Collinson regarde les deux derniers matchs des siens. Une victoire de 37-30 contre les Redbirds de McGill et une défaite de 37-24 contre le Rouge et Or. Dans le cas de ce dernier match, les Stingers ont été dans le coup une bonne partie de la rencontre. 

Mais même si ses joueurs ont pu mettre un doute dans la tête de leur futur adversaire, Collinson n’en a que faire. « De mettre le doute dans la tête de Laval c’était pas le plan du tout. On joue cette game-là pour gagner, pas pour mettre le doute dans les têtes des autres, pas pour participer. » 

Il y a quand même eu beaucoup de positif pour le dernier duel de la saison. Le pilote des Stingers le sait bien et ne se fait pas prier pour les énumérer. De l’énergie, de la compétitivité et de bons jeux réussis, dit-il. Mais au final, c’est une défaite de plus au classement. 

Crédit photo : Photo Agence QMI, Thierry Laforce

« Il y a eu du bon, mais à la fin de la journée, c’est une défaite. On ne va pas célébrer les défaites. On ne va pas célébrer les victoires morales, honnêtement. Les joueurs travaillent trop fort pour [se satisfaire] d’une victoire morale. » 

Il faudra aussi trouver un moyen de ralentir Arnaud Desjardins. Samedi dernier, il a complété 29 de ses 41 passes pour des gains de 450 verges.   

« Il faut qu’on corrige des affaires. Ils ont eu quand même beaucoup de verges en attaque. Il faut serrer la vis un peu pour être sûr d’éliminer les erreurs qu’on a faites. On a eu une couple d’erreurs d’assignation. Les gars voulaient trop en faire, ils n’ont pas fait leur job. Mais ça arrive dans un match quand tu roules 60-70 jeux. Pour battre une équipe comme Laval, faut que tu sois parfait. »