«Ce n’est pas facile pour lui» – Houle sur Mesar – TVA Sports

L’entraîneur-chef du Rocket de Laval, Jean-François Houle, hoche de la tête quand on lui fait remarquer que la situation de Filip Mesar est atypique. Rarement voit-on un club de la Ligue américaine garder un choix de premier tour à l’écart de sa formation.

«C’est sûr que ce n’est pas facile pour lui, a admis Houle mardi matin au terme de l’entraînement matinal du Rocket à la Place Bell. Il aimerait jouer, mais ce ne sera juste pas tout de suite.»

Le Rocket reçoit les Americans de Rochester mercredi soir et tout indique que Mesar sera dans les gradins pour un troisième match. Un dossier délicat, certes, qui mérite d’être étudié dans toutes ses nuances. Les partisans grimpent rapidement aux rideaux en reprochant aux Canadiens de Montréal de torpiller le développement d’un jeune attaquant.

Il y a un pas à ne pas franchir.

Mesar a regardé les deux premiers matchs du Rocket de Laval sur la passerelle. Soit. Son développement n’est pas en suspens pour autant. 

«On essaye de le garder un peu plus longtemps qu’à la normale, juste pour qu’il voie la vie de tous les jours d’un professionnel, a expliqué Houle. Oui, il n’a pas joué les deux premiers matchs, mais il a pu voir les matchs. On fait du vidéo avec les joueurs. On a plusieurs “coach” de développement qui sont ici et qui font du vidéo avec lui, qui passent du temps avec lui sur la patinoire. 

«Il ne joue pas présentement, mais je pense que pour son développement, avoir une couple de semaines de plus chez les professionnels, ça peut aider.»

«Un plus longtemps qu’à la normale». «Une couple de semaines de plus chez les professionnels». Par là, entend-on que Mesar sera bientôt retourné aux Rangers de Kitchener dans la Ligue de l’Ontario (OHL)? 

«Il y a peut-être une décision qui s’en vient, a répondu Houle, évasif. Je ne suis pas sûr de ce que les Canadiens pensent, en haut. Nous ici, notre mandat, c’est de continuer de travailler avec lui jusqu’à ce qu’on reçoive de nouvelles directives.»

Le mystère demeure entier.

Crédit photo : Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

De la visite régulière à Laval

Lorsque le nouveau régime des Canadiens mené par Jeff Gorton et Kent Hughes s’est installé, le développement des joueurs a rapidement été identifié comme le cheval de bataille, un élément central du plan de relance de l’organisation.

Plusieurs membres du département du développement des joueurs de l’organisation ont été aperçus aux entraînements du Rocket depuis le début de la saison. Les visites de Paul Byron et de Scott Pellerin, entre autres, sont très régulières. 

Tout ce beau monde aide Mesar à amener son jeu défensif à un niveau adéquat pour le hockey professionnel. Comme quoi, oui, on peut participer activement au développement de Mesar sans le faire jouer. 

«Il a besoin d’apprendre à être meilleur défensivement, à être mieux placé, a noté Houle. Il a démontré qu’il a de la rapidité et de bonnes mains. Offensivement, je pense qu’il est là. Il serait à notre niveau, il serait capable d’aider. Il faut que tu sois capable de jouer sur 200 pieds. Et c’est pas juste lui. Même chose avec [Sean] Farrell et [Riley] Kidney. Même [Joshua] Roy. Ce sont des choses qu’ils doivent apprendre comme jeunes professionnels.»

Le plan pour Mesar semble donc le suivant : le garder dans un environnement professionnel, dans un contexte d’apprentissage. Et patienter. Parce qu’une occasion pourrait surgir. 

«Les blessures arrivent vite, a rappelé Houle. Ça se peut qu’une porte s’ouvre. On ne sait jamais. [Emil] Heineman est blessé. [Kirby] Dach aussi à Montréal.»

Pour l’instant, ce n’est pas idéal, mais d’ici là, le jeune homme n’arrête pas de se développer pour autant.