«Les grands moments, ça me manque» – Eugenie Bouchard – TVA Sports

LONDRES | L’image avait un petit quelque chose d’absurde. À 10 min de voiture du prestigieux All England Club, Eugenie Bouchard courait toutes les balles dans l’espoir d’obtenir le droit de fouler à nouveau son gazon fétiche, celui où elle a atteint le pinacle de sa carrière, il y a neuf ans, en disputant la finale de Wimbledon. 

Mais contrairement à cette quinzaine du mois de juillet 2014, il n’y a pas eu de miracle cette fois dans ce match du premier tour des «qualifs».La Québécoise s’est avouée vaincue 6-4 et 7-5 devant la Belge Greet Minnen, 121e au monde, sur le central de Roehampton, là où se disputent les qualifications du plus mythique des tournois de tennis, question notamment de ne pas endommager le gazon sacro-saint de Wimbledon.  

À presque 30 ans, c’est une Eugenie lucide qui s’est ensuite présentée devant les journalistes. Ils étaient quatre, dont Le Journal, une preuve que malgré ses déboires, l’aura de l’ancienne cinquième mondiale n’a pas perdu de son lustre.

Eugenie Bouchard

Crédit photo : Photo Jessica Lapinski

«C’est naturel»

Et ils étaient aussi près de 200 amateurs assis dans le seul terrain entouré de gradins de Roehampton pour soutenir celle qui avait également remporté le titre junior en 2012. 

«Dans une carrière, tout le monde a des hauts et des bas. Je veux dire, Andy Murray joue des tournois Challengers et il en gagne, tant mieux pour lui! C’est naturel, d’une certaine façon», a convenu Bouchard dans son tee-shirt décoré de son surnom «Genie», un produit dérivé imaginé par son équipementier New Balance. 

«Mais bien sûr que ces grands moments, ça me manque…», a-t-elle continué. 

Chérir les bons résultats

L’histoire a été racontée mille fois. Depuis son incroyable saison 2014, où elle atteint le carré d’as à Melbourne et à Paris, la finale à Londres et la ronde des 16 à New York, la carrière de Bouchard aura été en dents de scie. 

Crédit photo : Photo AFP

Avec plus de bas que de hauts. Et des hauts souvent gâchés par des blessures inopportunes, comme cette intervention chirurgicale délicate à une épaule, qui l’a tenue hors des courts durant 17 mois, en 2021 et en 2022. 

Cette chirurgie lui a permis de jeter un regard neuf sur sa carrière, reconnaît-elle. 

«Quand vous obtenez de bons résultats, vous devez les chérir, parce que ça ne veut pas dire que cela va se reproduire», a philosophé la Québécoise. 

Même si un retour au sommet de son art demeure son but, concède-t-elle. 

«Après ma chirurgie, je me suis dit que je voulais arrêter selon mes propres termes et pas à cause de ma blessure. Maintenant que je suis en meilleure santé, je me suis dit que j’allais tout donner pour être une professionnelle de tennis, parce que c’est ce que j’aime faire.»

Dans le 0,0001%

D’ailleurs, Bouchard ne semble nullement gênée de n’occuper «que» le 218e rang mondial en ce moment, elle qui a pourtant atteint le top 5 il y a neuf ans. 

Ni de perdre au premier tour des qualifications de Wimbledon, à l’ombre du All England Club, où elle a déjà disputé une finale.

«Même si tu es en qualifications de Wimbledon, on est dans le 0,0001% des gens dans le monde! C’est important de remettre ça aussi en perspective.»