«On pensera au mois d’avril lorsqu’on y sera» – TVA Sports

Pendant qu’à Montréal, le Canadien a les yeux tournés vers l’avenir, dans la Ville-Reine, l’avenir, c’est maintenant. Une maxime qui se décline de deux façons dans l’entourage des Maple Leafs. 

Chez les partisans, qui n’ont pas vu l’ombre de la coupe Stanley depuis 1967, exception faite de l’exemplaire qui se trouve au Temple de la Renommée 12 mois par années, on veut des résultats. Et on les veut cette saison. Le printemps dernier, leurs favoris ont remporté une ronde de séries pour la première fois depuis 2004 seulement pour s’incliner dès le tour suivant.

Pour eux, il n’y a pas de raison qu’une équipe qui compte sur des vedettes comme Auston Matthews, Mitch Marner, William Nylander, John Tavares et Morgan Rielly ne soit pas capable de s’imposer en séries éliminatoires. Surtout après au moins sept saisons dans le circuit Bettman.

«On a un groupe plus mature. Nos joueurs ont grandi à travers toutes ces embûches et ces échecs. Ils sont plus motivés que jamais, a déclaré l’entraîneur-chef Sheldon Keefe. Lorsque je suis arrivé en poste (en 2019), nous étions l’une des équipes les plus jeunes. Maintenant, le coeur de notre équipe est plus vieux et d’autres jeunes se sont ajoutés à eux. C’est un mélange excitant.»

«Ils reconnaissent ce qu’il faut pour passer à l’autre niveau. Et ce qu’il faut, c’est de se concentrer sur ce qu’il y a à faire chaque jour», a-t-il poursuivi.

Une chose à la fois

C’est là que l’on comprend que, pour les joueurs des Leafs, maintenant, c’est aujourd’hui. Et non pas demain et encore moins le mois prochain. Et le message de Keefe passe puisque tant Matthews, que Marner ou Rielly en ont fait mention durant les quelques minutes qu’ils ont chacun accordé aux membres des médias dans le vestiaire de leur complexe d’entraînement.

«On pensera au mois d’avril quand on y sera. Ce n’est pas si difficile à faire que ça, a tenté de convaincre Rielly. On joue notre premier match demain (mercredi soir), ensuite on part pour un voyage de quelques matchs. C’est le plus loin qu’on regarde.»

On peut les comprendre. C’est une excellente façon d’aborder les choses pour éviter de s’en faire avec la pression qui vient avec l’impatience des partisans.

«On ne veut pas accorder trop d’importance à ce qui se dit autour. On a nos propres attentes qui sont élevées, a déclaré Marner. Autant il ne faut pas regarder trop en avant, autant il faut éviter de ruminer le passé. Il faut rester dans le moment présent et essayer de s’améliorer quotidiennement.»

Le travail de Matthews

Le hockey de la saison régulière est complètement différent de celui des séries éliminatoires. C’est sans contredit l’une des explications des insuccès des Leafs lors de la danse du printemps, une période de l’année où l’espace sur la patinoire devient beaucoup plus restreint et où il faut lutter avec acharnement pour chaque pouce gagné. Le talent brut devient alors trop souvent insuffisant. 

Embauché au poste de directeur général au cours de l’entre-saison, Brad Treliving a rempli une partie de son contrat en embauchant Tyler Bertuzzi, Max Domi et Ryan Reaves, des joueurs taillés un peu plus sur mesure pour ce style de jeu. 

Toutefois, les vedettes de l’équipe, surtout Matthews, devront apprendre que l’aspect défensif du jeu est tout aussi important pour rafler les grands honneurs. C’est ce que les Capitals de Washington, spécialement Alex Oveckin, ont dû accepter avant de pouvoir soulever la coupe Stanley.

«Auston a un talent inné. Tout le monde est au courant. Ce que les gens savent moins, et que je constate depuis que je suis ici, c’est à quel point il met les efforts chaque jour, même durant l’été, pour s’améliorer, a vanté Treliving. C’est un des meilleurs joueurs au monde. Il a déjà marqué 60 buts. Pourtant, quand on lui parle, tout ce qui lui importe, ce sont les succès de l’équipe et ce que nous pouvons faire pour nous améliorer.»

Se replier et aider ses défenseurs en territoire défensif, ce serait déjà un bon début.