Bokondji Imama ne lâche rien
Bokondji Imama n’en est pas à son premier obstacle. C’est pourquoi le vaillant attaquant québécois ne s’est pas laissé décourager quand il a appris qu’il devait amorcer la saison avec les Roadrunners de Tucson, dans la Ligue américaine de hockey (LAH).
Après avoir disputé ses quatre premiers matchs dans le circuit Bettman avec les Coyotes de l’Arizona, à la fin de la campagne dernière, le Montréalais n’avait qu’un objectif en tête : parapher une prolongation de contrat avec l’équipe du désert pour éviter de repartir à neuf.
Le directeur général Bill Armstrong a exaucé son souhait, le 13 juillet, en lui offrant un pacte d’un an à deux volets. Il a d’ailleurs récompensé les efforts de l’ailier de 26 ans en faisant passer son salaire de 100 000 $ à 175 000 $ lorsqu’il évolue dans la LAH.
«Les négociations ont bien été, a-t-il soutenu au bout du fil, sur la route entre Tucson et San Jose. Ils ont montré quand même un bon niveau d’intérêt, et avec la progression que j’ai eue l’an passé, c’est sûr que je pensais que c’était une bonne décision de revenir.»
Le coriace Imama ne rêvait certainement pas au club-école des «Yotes» pendant la saison morte. Une blessure au haut du corps a toutefois entaché son camp, le limitant à quelques entraînements et un seul match préparatoire.
«C’est sûr que mon objectif était d’arriver ici prêt et de démontrer que j’étais capable d’évoluer sur l’équipe, a-t-il enchaîné. Je savais en arrivant au camp qu’il fallait que je me prouve et que je mérite ma place. Malheureusement, avec la blessure, je savais que ça allait un peu retarder les choses.»
Suivant les conseils de l’entraîneur-chef André Tourigny, celui qui est surnommé «Boko» sait ce qu’il doit faire pour obtenir une autre chance avec les Coyotes. La discipline et les habiletés défensives sont les deux brèches à colmater dans son jeu, et il est prêt à mettre les bouchées doubles pour y parvenir.
Pas une distraction
Les images ont fait le tour du web depuis l’an dernier : l’amphithéâtre temporaire des Coyotes, le Mullett Arena, n’a rien d’un domicile digne de la Ligue nationale de hockey.
Imama a toutefois assuré que le minuscule domicile de 5000 places n’était pas une source de distractions pour lui et ses coéquipiers pendant le camp d’entraînement, qui avait lieu au Ice Den de Scottsdale.
«Tous les joueurs, avant de se présenter au camp, savaient tous à quoi allaient ressembler les conditions, a-t-il admis. Arrivés au camp, ce n’était même plus un focus. On était concentré sur l’équipe et ce qu’il y avait à faire. Ça n’a pas fait de gros dérangement dans l’organisation ou dans l’équipe.»
L’ancien choix de sixième ronde du Lightning de Tampa Bay est d’ailleurs d’avis que les Coyotes ont un plan clair pour mousser l’intérêt pour le hockey en Arizona.
«Les Coyotes ont une vision, a-t-il avancé. Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas encore familiers avec le hockey. Je pense qu’il y a une communauté hispanique qu’ils pourraient aller chercher. La diversité et l’inclusion est leur angle de marketing, et je pense que s’ils continuent leur travail, ils pourraient y arriver.»
Faire une différence
Au-delà du joueur de hockey hargneux, l’organisation des Coyotes compte sur un modèle de persévérance et un homme impliqué dans sa communauté en Bokondji Imama. Le 12 mai dernier, il a d’ailleurs remporté le prix de la Personnalité de l’année chez les Roadrunners.
Victime de plusieurs actes racistes dans le hockey professionnel, il a notamment amassé des milliers de dollars pour l’Alliance pour la diversité au hockey. La reconnaissance de son équipe ne l’a d’ailleurs que motivé à poursuivre dans cette même veine à l’avenir.
«Ça va toujours faire partie de moi maintenant, a-t-il glissé. Ma carrière a une plus grande ampleur. Ce n’est plus juste pour moi et mon rêve d’avoir du succès. Je dois aussi faire une différence dans la vie des joueurs en minorité. Je prévois plusieurs projets et ça va toujours faire partie de mon implication.»