Brock Boeser en a voulu au hockey pendant longtemps
La saison 2022-2023 a été difficile pour les Canucks de Vancouver, exclus des séries éliminatoires, et particulièrement pour leur attaquant Brock Boeser, qui a vécu une épreuve de vie ayant affecté ses performances sur la glace.
L’ailier s’est contenté d’une récolte de 18 buts et d’un différentiel de -20 durant la dernière campagne, des statistiques insatisfaisantes à ses yeux. Cependant, le tout avait déjà bien mal commencé pour celui qui s’attendait à marquer minimalement 30 buts : en mai dernier, il a dû composer avec le décès de son père des suites du cancer et il a éprouvé de la difficulté à s’en remettre.
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Le principal concerné ne s’est pas défilé en entrevue au réseau Sportsnet. Sa tête était ailleurs que dans un aréna de la Ligue nationale (LNH) pendant plusieurs mois. Frustré et déçu d’avoir connu une mauvaise première moitié de saison à cause notamment d’une opération à la main subie au camp d’entraînement, il a même demandé une transaction à son agent Ben Hankinson.
Heureusement pour Boeser et les Canucks, il est revenu à de meilleurs sentiments en dépit de la douleur physique et mentale l’ayant affligé. C’était si vif qu’il a préféré dissimuler ses états d’âme à sa garde rapprochée, que ce soit sa mère Laurie ou ses partenaires d’armes et amis Elias Pettersson et Quinn Hughes.
«Je suis maintenant plus disposé à en parler avec vous… ce n’est pas facile d’expliquer cela à des coéquipiers, surtout s’ils n’ont pas vécu cela, a-t-il indiqué. Je ne veux pas dire que je détestais le sport : je n’ai jamais haï le hockey.»
Recul nécessaire
Ayant précisé samedi avoir annulé sa demande d’échange, le hockeyeur a mal vécu son deuil dans les premiers moments. Et il en a voulu à la discipline qu’il pratique. «Oui, exactement», a-t-il avoué.
«Ce fut une longue année, j’ai franchi beaucoup d’obstacles, a-t-il dit. C’est compliqué pour les gens de comprendre les effets ultérieurs que j’ai ressentis. Tant que vous ne l’avez pas vécu, vous ne pouvez comprendre ce que signifie de côtoyer un membre de la famille mourant. J’ai vraiment blâmé le hockey pour ne pas avoir été à la maison avec mon père. Cela a représenté un défi important avec lequel j’ai négocié toute l’année. Il y a également eu la blessure, puis les rumeurs de transaction et mes mauvaises performances; c’était beaucoup.»
Se disant prêt à travailler pour l’entraîneur-chef Rick Tocchet et son équipe, Boeser souhaitait autrefois un «nouveau départ» au sein d’une autre organisation afin de se relancer.
«Vous ressentez cela dans la vie, pas juste au hockey. […] Je crois que les gens vivent cela constamment. Quelques-uns s’en vont dans des États américains différents pour un départ à neuf. Parfois, ça fonctionne, d’autres fois, non.»
Avoir la paix
Néanmoins, le porte-couleurs des Canucks avait un besoin plus simple : la paix d’esprit.
«Je voulais seulement prendre un pas de recul et j’ai réalisé que le rêve de mon père, c’était de me voir jouer dans la LNH. Pourquoi devrais-je arrêter? Pourquoi suis-je fâché? J’ai atteint un point me permettant d’être en paix avec tout cela. Avant, il y avait des jours où il était ardu de se présenter à l’aréna. Par contre, durant le dernier mois, j’étais enthousiaste d’y être. Je ne voulais pas que la campagne se termine, a-t-il ajouté. Et je suis excité d’amorcer l’entraînement, car je peux élever le niveau de mon jeu. Je n’y suis pas parvenu encore, sauf que je suis capable de réussir et je sais où je me trouve mentalement.»