Carabins : apprendre de l’adversité
Habitué de briller et de gagner partout où il est passé, le quart-arrière des Carabins de l’Université de Montréal Jonathan Sénécal a été confronté à une toute nouvelle expérience lors de son deuxième tour de piste dans le circuit universitaire québécois.
«C’était la première fois depuis que je joue au football que je n’ai pas été capable d’inscrire au moins un touché pendant un match», a révélé l’étudiant-athlète de 23 ans.
Cette situation est arrivée à trois reprises à Sénécal en huit matchs de la saison régulière cette année, soit deux fois contre le Rouge et Or de l’Université Laval et une fois contre le Vert & Or de l’Université Sherbrooke. Les Bleus ont subi la défaite à deux occasions lors de ces rencontres.
Le pivot de deuxième année ne cache pas que ça n’a pas toujours été facile de composer avec cette nouvelle sorte d’adversité.
«Il n’y a jamais eu de panique, mais il y a eu des moments plus difficiles. Parfois, on se compare à l’année précédente. Il est toutefois important de se rappeler que chaque saison est différente, continuer de travailler fort et rester positif.»
«Il faut aussi réaliser que c’est un effort collectif ̧, le football», a ajouté le jeune homme.
Cet aspect de la réflexion de Sénécal est particulièrement intéressant, quand on considère que les athlètes aussi talentueux ont souvent la fâcheuse tendance à s’en mettre trop sur les épaules.
«Tous les athlètes de haut niveau comme Jonathan vont naturellement se mettre beaucoup de pression», a analysé Sarah Brisson-Legault, la consultante en performance mentale des Carabins.
«C’est pour ça qu’il est important d’avoir un bon système de soutien composé de personnes qui ont la même philosophie.»
Suivre le «processus»
La philosophie dont parle Brisson-Legault, c’est que tout le monde a un rôle à jouer et que personne n’est l’unique responsable des succès ou des échecs de l’équipe. Celle qui œuvre avec les Carabins depuis l’an dernier parle également de l’importance du «processus».
«Nous insistons beaucoup sur le processus et d’avoir confiance en le résultat de celui-ci. Il faut arrêter de se concentrer uniquement sur le résultat.»
Elle a aussi expliqué que le «processus» consiste à progresser au fil des entraînements et des matchs pour éventuellement être au sommet de son art au moment-clé de la saison.
«Jonathan, c’est un athlète qui est toujours en mode solution. Il ne s’est pas laissé abattre par les défaites. Il a embarqué à pieds joints dans le processus», a aussi affirmé Brisson-Legault.
Se nourrir des échecs
Visiblement sur la même page, Sénécal et Brisson-Legault croient que les échecs vécus pendant la saison régulière s’avèrent être une bonne chose.
«D’avoir de l’adversité, c’est quelque chose qu’on veut, a déclaré le quart. C’est plate les années où tu n’as pas compétition et que tu détruis toutes les équipes. C’est gratifiant de devoir travailler fort pour chacune de tes victoires.»
«L’adversité et les obstacles, c’est une opportunité de développer la résilience», a pour sa part exprimé la détentrice d’une maîtrise en préparation mentale de l’Université d’Ottawa.
– Les Carabins amorceront leur parcours éliminatoire en recevant la visite du Vert & Or, dimanche, dans le cadre de l’une des demi-finales du circuit québécois.