«C’est une ligue de performance, pas de développement»
L’ancien coach des Canadiens de Montréal, Michel Therrien, est d’avis que le CH est pris dans un cercle vicieux dans le dossier Juraj Slafkovsky.
«La Ligue nationale, ce n’est pas une ligue de développement, c’est une ligue de performance», établit de prime abord l’homme de 59 ans lors de son entretien de lundi soir avec JiC que vous pouvez voir dans la vidéo principale du texte.
De son côté, Therrien est plutôt de l’avis qu’il vaut mieux faire commencer un jeune «en bas», avant de le faire jouer «en haut». Évidemment, ce n’est pas la décision qui a été prise dans le cas de Slafkovsky.
Des jeunes de 18 ans toutefois, l’ex-entraîneur des Penguins et des Canadiens en a vu. Sidney Crosby, Jordan Staal et, bien sûr, Alex Galchenyuk. «Tous ces jeunes-là, on dira ce qu’on voudra, ils m’ont montré une progression», renchérit Therrien.
À leur saison recrue, Staal et Galchenyuk ont respectivement récolté 42 et 27 points. C’était une saison de 48 matchs dans le cas du Russo-Américain. Slafkovsky compte 10 points en 35 joutes, mais bénéficie de temps de jeu de moins grande qualité que les deux derniers, faut-il préciser.
Slafkovsky là-dedans
«C’est sûr que c’est différent vous allez me dire, j’avais Sidney Crosby, mais moi et [Sid] nous nous sommes assis à sa première saison, et nous avions un plan pour qu’il devienne le meilleur joueur de la Ligue», raconte celui qui a 406 victoires en saison régulière derrière un banc de la LNH.
«L’année suivante, Crosby était le premier pointeur de la Ligue. Je lui donne le crédit. Il a fait un commitment», termine Therrien. L’ancien entraîneur ose espérer que l’organisation tricolore a fait le même devoir avec son dernier premier choix, parce qu’il convient que le jeune Slovaque se cherche récemment.
En fait, Slafkovsky ne compte qu’un but dans les 18 derniers matchs (survenu le 1er décembre contre les Flames), et a été blanchi lors de ses 11 derniers duels.
Laval, la solution?
Michel Therrien n’est toutefois pas convaincu que d’envoyer le numéro 20 du CH dans la Ligue américaine représente la meilleure option.
«Ceux qui pensent que [Slafkovsky] va aller dominer dans la Ligue américaine, vous vous mettez un doigt dans l’œil. C’est une ligue très difficile, il y a beaucoup de vétérans, de voyagement. Le kid a un problème de confiance c’est évident, et si ça ne marche pas à Laval, c’est un nouveau problème», tient à préciser le coach.
Pour le moment, Therrien convient qu’il faut continuer de faire confiance à l’organisation du CH, que ceux-ci doivent faire beaucoup de vidéo ensemble et que Slafkovsky doit faire un commitment. D’ici là, patience et «il nous sera permis de juger si son développement a été le bon dans 2-3 ans» quand plusieurs joueurs de sa cohorte de repêchage auront fait leur nid dans le circuit Bettman.
Un mois de décembre difficile
Évidemment, la loupe est mise sur le dernier premier choix des Canadiens, mais force est d’admettre que le Slovaque a connu des dernières semaines à l’image de son club. Le capitaine du club, Nick Suzuki, qui performait à la hauteur d’un point par match en début de saison, n’a pas marqué depuis le 17 décembre. Globalement, ce n’est qu’un maigre point pour le numéro 14 dans la série de sept défaites de la Sainte-Flanelle.
Toutefois, des passages à vide sont inévitables dans une saison de 82 matchs, c’est du moins ce qu’en pense Michel Therrien, qui ajoute même que dans le contexte actuel de reset, «c’est le moment parfait de voir les jeunes qui tentent de faire la différence, et ceux qui font les malheureux». Le coach est satisfait de ce qu’il a vu du capitaine, et de sa maturité en entrevue malgré les tourmentes.
Le CH dispute lundi soir son 41e match de la saison contre le Kraken de Seattle, et donc JiC a demandé à Therrien de décrire la première moitié de saison du club en un seul mot… «Inconstance» fut sa réponse.
Voyez l’entretien complet entre les deux hommes dans la vidéo principale de l’article.