«C’était pire que ce que je pensais»

Comme c’est le cas de plusieurs joueurs du Canadien, la saison d’Alex Belzile s’est terminée abruptement. Dans son cas, cependant, l’hiver aura été grandement formateur.
«Ce fut une grosse année pour moi, a-t-il indiqué. Quand tu joues cinq ou six matchs, c’est du court terme. Mais quand tu arrives à une trentaine, tu commences à savoir réellement ce que la LNH goûte. Être capable de tirer son épingle du jeu, sur une base régulière, c’est très positif.»
Rappelée à la mi-janvier, la fierté de St-Éloi a disputé 31 matchs avec le Canadien. Il en a profité pour inscrire 14 points, enfilant au passage ses premiers buts dans la LNH (il en a marqué six). Mais il a également obtenu des missions défensives en infériorité numérique et, parfois, à forces égales contre les meilleures unités adverses.
Cette tenue lui permet de prétendre qu’il fait désormais partie de la LNH.
«Mon objectif était d’ouvrir les yeux aux gens et prouver que j’étais capable de jouer ici. Je pense que c’est ce que j’ai fait», a-t-il soutenu.
Sur une jambe
Néanmoins, à 31 ans, le statut de Belzile demeure précaire. Son contrat viendra à échéance dans quelques mois. C’est en ayant cette réalité à l’esprit qu’il a décidé de poursuivre le match de samedi, même si sa fracture à la jambe droite est survenue dans les derniers instants de la deuxième période.
«Dans ma tête, il fallait que je rembarque. Il restait cinq matchs à la saison, je devais prouver que j’étais encore capable de jouer, a-t-il raconté. Je ne suis pas dans un siège où je peux m’asseoir sur mes lauriers. Je n’avais pas le choix d’y retourner et d’essayer de compétitionner.»
Belzile a donc effectué six présences en troisième période pratiquement sur une jambe.
«En troisième période, c’était correct. C’est après le match, quand l’adrénaline est descendue, que je me suis rendu compte que c’était pire que ce que je pensais. Mais tu essaies toujours de te dire que ce n’est pas si grave», a-t-il mentionné.
Jouer sur une jambe pendant 20 minutes, ça peut paraître invivable et irresponsable aux yeux du commun des mortels. Mais pour un athlète qui a dû bucher toute sa vie pour atteindre son rêve, ce n’est pas un si grand sacrifice.
Un 13e attaquant
D’ailleurs, on a tendance à l’oublier parce que cette saison semble interminable, mais Belzile a disputé autant de matchs avec le Rocket, équipe avec laquelle il occupait le rôle de capitaine avec une grande fierté.
«J’ai toujours été un gars très positif. J’ai toujours vu le verre à moitié plein. J’ai commencé à Laval, mais je n’ai pas pris ça comme une rétrogradation. Je voulais m’assurer d’arriver en confiance si jamais le téléphone sonnait», a-t-il déclaré.
«Tu ne sais jamais quand il va sonner, mais quand tu es prêt, ça transparait sur la glace. J’ai vu la différence cette année, a-t-il poursuivi. J’étais plus confiant pour faire des jeux avec la rondelle.»
Reste à lui souhaiter que le téléphone sonne dès le début de la prochaine campagne. Avec une équipe en santé, ça risque de passer serrer. Cependant, on pourrait très bien le voir dans un poste de 13e attaquant.
Voyez son point de presse complet dans la vidéo ci-dessus.