CH: «Ç’a été dur de partir» – TVA Sports

Bien installé au cœur des montagnes en Suisse, le Québécois Laurent Dauphin est bien heureux d’amorcer une nouvelle aventure avec la formation d’Ambri-Piotta, en première division helvétique. Toutefois, celui qui a passé deux ans et demi dans l’organisation des Canadiens de Montréal a candidement avoué qu’il aurait aimé que l’expérience se poursuive plus longtemps.

Dauphin a été acquis par le CH au début de 2020, tout juste avant que la Covid-19 ne frappe. Alors dans l’organisation des Predators de Nashville, le joueur d’avant avait été envoyé à Montréal en retour de Michael McCarron.

Ainsi, Dauphin a pu vivre ce que plusieurs Québécois rêvent depuis qu’ils sont jeunes, c’est-à-dire faire de partie de la mythique organisation des Canadiens de Montréal. 

«Ça allait so so à Milwaukee, je ne m’entendais pas super bien avec l’entraîneur, ça s’en allait un peu nulle part, a confié Dauphin, qui réside maintenant dans la ville suisse de Bellinzona, dans une entrevue avec le TVASports.ca. De venir à Montréal, c’était une super belle nouvelle. 

«Je te dirais que cet échange-là a donné un autre boost à ma carrière avec Joël (Bouchard) au début à Laval, un second souffle un peu. Ç’a m’a redonné le goût de jouer et de me dépasser.»

  • Écoutez le segment sportif de Jean-François Baril via QUB radio :

Entre 2020 et 2022, l’attaquant aujourd’hui âgé de 28 ans a pris part à 64 parties avec le Rocket et à 38 rencontres avec les Canadiens, amassant au passage 12 points, dont quatre buts (voyez l’un de ses buts dans la vidéo principale). Et de son aveu, il aurait aimé que ça se poursuive avec le Tricolore. Il avait même reçu une offre de la haute direction du Bleu-Blanc-Rouge, mais a préféré retourner en Arizona avec les Coyotes; décision qu’il dit regretter.

«J’avais eu un peu le même genre d’offre qu’en Arizona, mais je croyais que mes chances étaient meilleures de jouer là-bas qu’avec les Canadiens et le bassin de jeunes qu’ils ont, s’est remémoré Dauphin. Finalement, ç’a été moyen en Arizona. 

«[…] Mais tu prends des décisions, c’était le 1er juillet et c’est dur de savoir le futur. Montréal a eu beaucoup de blessés et probablement que j’aurais joué, mais c’est difficile à savoir. On a essayé de prendre la meilleure décision au niveau hockey. Ç’a été dur de partir de cet environnement-là que j’adorais.»

BUT DAUPHIN 4-3 –

C’est fini, la navette

Ainsi, après la saison 2022-2023, Dauphin, qui a été un choix de deuxième tour, le 39e au total, des Coyotes, alors de Phoenix, en 2013, a pris la décision d’accepter un tout autre défi; le hockey européen.

Dauphin a reçu l’offre du club d’Ambri-Piotta quelque part vers la fin du mois mai dernier et, ne voulant pas risquer de se retrouver les mains vides au 1er juillet, a décidé de faire ses valises avec sa copine et son tout jeune garçon.

Et disons qu’il ne regrette pas du tout sa décision, sans toutefois fermer la porte à un retour éventuel en Amérique du Nord.

«Ç’a toujours été quelque chose que je voulais faire, de venir ici, en Suisse principalement, a souligné Dauphin. On a eu une belle offre qu’on aimait. On se disait que ça ne valait pas la peine de risquer. (Et) jouer ailleurs qu’à Montréal, ce n’était plus vraiment dans les options pour partir encore une fois avec la famille et faire la navette.

«J’étais tanné un peu (de faire la navette). Je ne ferme pas la porte, mais pour le moment, ici, ça va super et c’est une belle qualité de vie de famille. C’était une bonne décision pour moi.»

Crédit photo : Courtoisie / HC Ambri-Piotta

Des partisans déchaînés

Pour les néophytes de la Ligue nationale suisse, le club HC Ambri-Piotta, qui a déjà accueilli dans ses rangs l’ex-capitaine des Canadiens Max Pacioretty, évolue à Quinto, dans un petit village de 1000 habitants dans la partie italienne de la Suisse.

La formation joue ses matchs locaux dans un tout nouvel aréna de près de 7000 places, là où, selon les dires de Dauphin, les partisans sont complètement déchaînés.

«Les partisans, ici, c’est différent, a expliqué le Québécois, avec le sourire dans la voix. Ils sont debout tout le match et ils crient pendant le jeu. Ça, il a fallu que je m’adapte, car c’est difficile de se concentrer en jouant. Tu n’entends pas vraiment sur la glace. C’est plus fort même qu’au Centre Bell, car c’est pendant le jeu. C’est cool côté fans. Ça amène beaucoup d’énergie.

«[…] Ce qui est fou, c’est que c’est rempli tout le temps et on a un nouvel aréna de 7000 places. Même le mardi soir à 19h45, on ne sait pas trop le monde sort d’où, mais d’après moi, ils habitent dans le coin de Bellinzona, car il n’y a pas assez de monde à Ambri pour remplir l’aréna.»

Dauphin, qui a amassé 10 points en 9 matchs depuis le début de la campagne, parle également de la rivalité que le club a avec celui de Lugano, tout près.

«On a joué la semaine passée à Lugano, a-t-il continué. Ils appellent ça le derby, ici. Ce sont des matchs très importants pour les gens, ils prennent ça à cœur. Nos fans se déplacent souvent sur la route, ils ont une section à eux. C’est spécial. C’est un peu comme le soccer européen.»

Crédit photo : Courtoisie / HC Ambri-Piotta

L’italien? Pas de problème!

Ainsi, Dauphin file le parfait bonheur, même si l’adaptation a demandé quelques ajustements, notamment au niveau de la langue.

«Ce n’est quand même pas facile, c’est sûr, c’est beaucoup italien, a-t-il rigolé. Des fois, tu as quasiment plus de chance de te débrouiller en français qu’en anglais. […] Ma copine suit un peu des cours (d’italien). Elle est rendue capable de nous commander ça au restaurant. Moi, ça ne me dérange pas vraiment. C’est sûr qu’au début, tu as de la misère, tu t’adaptes et tu apprends quelques mots qui vont t’être utiles.»

Loin des projecteurs au milieu de paysages féériques dans les montagnes suisses, l’attaquant mène sa petite vie tranquille avec sa famille tout en pratiquant le sport qu’il adore. Même s’il ne fait pas bondir de leur siège les partisans de la Sainte-Flanelle au Centre Bell, le Québécois n’a pas de regret.

«Tout est bien qui finit bien, je suis bien content ici.»

Et il ne peut pas y avoir de meilleur dénouement.