Charles Hamelin lance sa biographie

Après avoir lu plusieurs biographies de ses athlètes préférés, dont celle d’Andre Agassi en 2021, Charles Hamelin s’est dit que lui aussi avait des choses à raconter et qu’il souhaitait se lancer dans l’aventure.

Dans la biographie Mission accomplie disponible depuis jeudi en librairie, le plus grand médaillé olympique canadien chez les hommes avec six médailles raconte son parcours depuis ses débuts au club Les Fines Lames de Sainte-Julie où il était loin d’être le meilleur; la période où il fut victime d’intimidation à la fin de l’école primaire en raison de ses «oreilles décollées» et de ses «dents croches» jusqu’à son explosion au mondial junior de 2003 et sa participation à cinq Jeux olympiques.

L’auteur Luc Bellemarre, journaliste et animateur à RDS, a rempli plusieurs rôles au cours de cet exercice qui s’est étiré sur près d’un an. « Luc est devenu au fil de nos rencontres un thérapeute et un psychologue », a raconté Hamelin qui a conclu sa carrière avec 142 médailles en Coupe du monde, six aux Jeux olympiques et 38 au championnat mondial. « Il y a eu des moments où je riais aux éclats, d’autres au cours desquels je pleurais ou j’étais fâché. Luc est devenu comme un grand frère et il me connaît autant que moi. »

«Ces rencontres m’ont aidé à amorcer le processus de retraite, de poursuivre le patineur qui a accroché ses longues lames en avril dernier après avoir remporté le bronze au relais 5000 m au championnat mondial à Montréal. La biographie m’a aussi permis de fermer des livres sur des aspects qui n’étaient pas finalisés. Ça m’a permis de me libérer l’esprit. »

Séparation

Parmi ces chapitres qu’il a pu fermer, Hamelin parle de sa séparation avec la patineuse Marianne St-Gelais après une union de dix ans, ses insuccès aux Jeux olympiques de Peyongchang en 2018 et sa sortie triomphale pour un tour d’honneur avec sa fille Violette dans les bras au mondial après sa dernière course en carrière sous les acclamations de la foule.

«Ces images de Violette dans mes bras tournaient beaucoup dans ma tête et j’ai pu tourner la page sur ma carrière, a-t-il souligné. Ma concentration est maintenant portée sur ma vie de papa. Notre deuxième fille verra le jour en janvier. Le livre est beaucoup pour elles afin qu’elles connaissent les folies de jeunesse de leur père si elles en ont le goût.»

Débuts modestes 

Malgré des débuts modestes, Hamelin n’a jamais baissé les bras. «Je n’étais pas un surdoué et ne possédais pas un talent inné, mais j’ai cru en mes rêves, j’ai travaillé fort et j’ai pu compter sur ma famille. Mes succès démontrent que rien n’est impossible. Comme mes parents avec moi et mes frères, je serai là pour accompagner mes filles dans leurs rêves et leurs folies.»

Premier de la fratrie à pratiquer le patinage de vitesse, François Hamelin a inspiré son frère. 

«Je ne gagnais rien et les succès de François m’ont servi de motivation. Je me disais qu’en travaillant fort, peut-être qu’un jour je deviendrais aussi bon que lui.»

Comblé

Si les performances de François l’ont motivé, la locomotive de Sainte-Julie a pu compter sur l’appui indéfectible de son père Yves qui a joué tous les rôles au cours de sa carrière. 

«Il comprenait la façon dont il devait agir pour nous amener le plus loin possible tout en ayant le plus de plaisir possible. Il a formé deux olympiens. Nous avons un lien spécial et une relation unique.»

Hamelin est comblé par son cheminement. «Mes victoires, mes erreurs et mon parcours ont fait ce que je suis. Je n’ai aucun regret. Pour cette raison, c’est mission accomplie.»