Cinq joueurs à découvrir (ou redécouvrir) à l’Omnium Banque Nationale de Toronto – TVA Sports

Novak Djokovic fera l’impasse sur l’Omnium Banque Nationale de Toronto, citant la fatigue pour expliquer son forfait. Rafael Nadal soigne encore ses sérieuses blessures et a plutôt 2024 dans sa mire, si son corps le veut bien. Quant à Roger Federer, il profite depuis plusieurs mois déjà d’une retraite fort méritée. 

Après Montréal l’an dernier, la Ville reine apprendra donc à son tour à faire sans les membres du fameux «Big Three» à compter de lundi prochain, quand se mettront en branle les matchs du grand tableau.

Mais pour panser les plaies de ceux qui refusent de tourner la page sur les deux décennies historiques que les amateurs de tennis viennent de vivre, Le Journal vous propose un petit palmarès de cinq athlètes (ils auraient pu être plus nombreux encore) qui mériteront de l’attention la semaine prochaine à Toronto.

Que ce soit pour leurs performances sur le terrain, leur personnalité hors des courts, ou encore… les deux. 

Carlos Alcaraz: le prodige qui réécrit déjà le livre des records
1er sur l’ATP
Espagne
20 ans 

Crédit photo : Photo AFP

Carlos Alcaraz n’a plus besoin de présentation tant ses exploits de la dernière année sont éloquents. Mais il est toujours bon de rappeler à quel point le terme «prodige» n’est pas galvaudé quand on parle de l’Espagnol. 

À 20 ans, «Carlitos» compte déjà 12 titres à son palmarès. Du lot, on retrouve le US Open 2022 et le dernier Wimbledon, mais aussi quatre titres Masters, les plus prestigieux derrière les tournois du Grand Chelem. 

Crédit photo : Photo AFP

Le tout alors que sa jeune carrière a été freinée par des blessures, dont une qui l’a contraint à rater la fin de la dernière campagne, et une autre qui l’a forcé à faire l’impasse sur les Internationaux d’Australie, en janvier. 

Après son titre à New York, Alcaraz est devenu le plus jeune joueur à atteindre le premier rang, à 19 ans, quatre mois et six jours, éclipsant à ce chapitre Lleyton Hewitt. 

Pourtant, même si son talent était connu dans le milieu, ce n’était que quelques mois plus tôt, à Madrid, que le nom de la sensation avait commencé à résonner dans l’oreille du grand public. 

L’adolescent était alors le premier joueur à battre tour à tour Rafael Nadal et Novak Djokovic sur terre battue… ainsi que le plus jeune joueur à vaincre «Rafa» sur sa surface de prédilection. 

Mais Alcaraz n’est pas qu’une machine à records de précocité. C’est aussi le visage dont avait besoin le tennis masculin pour rivaliser avec «Djoko».

Car si «Carlitos» est spectaculaire sur le terrain, grâce à sa rapidité, son puissant coup droit et ses passings spectaculaires, il représente aussi le parfait mélange de candeur et d’assurance une fois qu’il a quitté le court. 

Crédit photo : Photo AFP

«Dans la dernière année, les gens ont commencé à dire que son jeu reprenait certains éléments de Federer, de Nadal et du mien. Je suis d’accord avec ça», avait déclaré Djokovic, après son revers en cinq manches contre Alcaraz en finale à Wimbledon, il y a quelques semaines.

Mis au fait de cette affirmation de l’homme aux 23 titres du Grand Chelem, Alcaraz n’avait pu s’empêcher de rire, incrédule. 

Avant d’ajouter: «Je ne sais pas. Il a probablement raison, mais je ne veux pas y penser. Je pense que je suis plutôt un Carlos Alcaraz et que j’ai certaines bonnes habiletés de chacun de ces joueurs.»

Holger Rune: arrogant ou clairvoyant?
6e sur l’ATP
20 ans
Danemark 

Crédit photo : Photo AFP

Holger Rune n’a pas le palmarès de Carlos Alcaraz, mais il est excellent. Et il le sait très bien. 

Le Danois a aussi connu sa grande ascension l’an dernier, tout d’abord en atteignant les quarts de finale à Roland-Garros, puis en défaisant Novak Djokovic en finale du Masters de Paris. À 20 ans seulement, il est déjà sixième au monde et il a remporté quatre titres sur l’ATP. 

Mais derrière son visage de chérubin se cache un joueur qui en veut plus. Beaucoup plus. Car ce qu’il vise, ce sont les records des Djokovic, Nadal et Federer, les trois membres du «Big Three» auxquels il souhaite succéder, aux côtés d’Alcaraz et de l’Italien Jannik Sinner, 21 ans. 

Crédit photo : Photo AFP

«Les records sont faits pour être battus», a-t-il pointé en entrevue l’an dernier, tout en réitérant son admiration pour les trois légendes. 

Arrogant? Clairvoyant? Dur à dire aussi tôt, mais on ne peut pas blâmer le jeune joueur pour son manque d’ambition. 

Tout n’est cependant pas rose au pays de Rune qui, malgré son jeune âge, a déjà été au cœur de certaines controverses. 

Comme l’an dernier, à la Porte d’Auteuil, quand son match de quart de finale perdu contre Casper Ruud s’est conclu par une froide poignée de main au filet. 

Rune a ensuite reproché au Norvégien de lui avoir crié «YESSS!» en plein visage une fois les deux joueurs retournés au vestiaire. 

Une allégation que Ruud a catégoriquement niée dans un média norvégien, avant d’ajouter: «Je ne connais pas Holger personnellement, mais j’ai vu à la télé que, parfois, il peut être dramatique. Il est jeune et nouveau, alors c’est excusable, mais quand vous vous retrouvez sur la grande scène, c’est le temps de grandir un peu.»

Milos Raonic: l’homme le plus intéressant du tennis?
546e sur l’ATP (a manqué presque deux ans en raison d’une blessure)
32 ans
Canada 

Crédit photo : Photo AFP

Quelques minutes passées à écouter Milos Raonic suffisent à comprendre que derrière son bras capable de claquer des missiles au service se cache un homme qui détonne du stéréotype typique de l’athlète. 

Son corps, souvent malmené par son sport depuis ses premiers grands faits d’armes sur l’ATP, il y a 12 ans, l’a abandonné durant les deux dernières saisons. Pendant 14 mois, l’Ontarien n’a pas été capable de frapper une seule balle. 

Ancien top 3, Raonic a d’ailleurs songé par moments à abandonner sa carrière sportive. La pente était trop abrupte à remonter. Mais petit à petit, il a recommencé à s’entraîner. Il s’est adonné à un régime draconien pendant plusieurs semaines, un plan alimentaire qui consistait à ne manger qu’un petit steak par jour. 

Le Canadien a renoué avec la compétition en juin, à Bois-le-Duc, où il a battu d’entrée le Serbe Miomir Kecmanovic, membre du top 40. Puis, il a atteint le deuxième tour à Wimbledon, en juillet, là où il avait fait la finale il y a six ans. 

L’Omnium Banque Nationale de Toronto risque fort d’être la dernière occasion de voir le géant de 6 pi 5 po en action, car il aura une «grande conversation avec lui-même» sur la suite de sa carrière après le US Open.  

Raonic semble prêt à tourner la page sur le circuit professionnel. Ces deux années de pause forcée lui ont confirmé que sa vie ne tournait pas qu’autour du tennis, ce sport qu’il a commencé à pratiquer sérieusement un peu sur le tard selon les standards (il avait huit ans). 

Mais il le savait bien avant cela. Le Canadien a bon nombre d’intérêts loin de la petite balle jaune, dont certains dont il n’a pas envie de parler publiquement, car il préfère garder sa vie privée… privée. 

L’un de ces intérêts dont le nouveau marié accepte toutefois de discuter, c’est sa passion pour l’art. «J’aime le fait que de visiter des galeries d’art ne m’épuise pas, avait écrit la machine à as sur le site The Players Tribune. Au contraire, cela me stimule.»

Andrey Rublev: le champion tourmenté
7e sur l’ATP
25 ans
Russie 

Crédit photo : Photo AFP

Rublev n’a pas le style de jeu le plus électrisant du circuit, mais il y a quelque chose chez lui qui vient chercher ceux qui aiment bien prendre pour les héros obscurs. 

Car même s’il fait partie des meilleurs joueurs de la planète depuis quelques saisons, le Russe a un petit côté tourmenté, comme s’il ne comprenait pas réellement ce qu’il faisait là, au sommet de l’échiquier mondial, aux côtés de ces grands champions. 

Cela ne l’empêche pas d’être un joueur apprécié par ses pairs. Au contraire! Car Rublev est aussi fort sympathique, avec un petit côté taquin. 

Il ne craint pas de s’affirmer, non plus. Alors que son pays venait d’envahir l’Ukraine, l’an dernier, le membre du top 10 avait fait la manchette pour avoir écrit «pas de guerre svp» sur la lentille de la caméra après avoir remporté son match de demi-finale à Dubaï. 

Christopher Eubanks: l’inespérée ascension
29e sur l’ATP
27 ans
États-Unis

Crédit photo : Photo Getty Images via AFP

L’Américain a fait sensation à Wimbledon, atteignant son premier quart de finale en Grand Chelem après avoir passé des années à croupir au-delà du 200e rang mondial. 

Sa progression cette saison est incroyable, surtout pour un athlète qui a pensé à tout abandonner durant la pandémie. Le voici fort d’un premier titre ATP (sur le gazon de Majorque, une surface qu’il détestait jusqu’à récemment) et nouvellement membre du top 30. 

Mais au-delà de sa puissance sur le terrain, Eubanks est un joueur affable et sympathique. Ce n’est pas pour rien qu’il fait également de l’analyse pour The Tennis Channel, un rôle que le natif d’Atlanta entend poursuivre malgré ses succès sur le court.