Coupe Stanley du CH : ceci s’est vraiment passé le soir du 9 juin 1993 – TVA Sports

La journée de vendredi marque le 30e anniversaire de la dernière coupe Stanley remportée par le Canadien de Montréal et pour de nombreux partisans, les événements de l’époque sont déjà bien lointains ou, pour les plus jeunes, tout simplement absents de leur mémoire. 

La célèbre conquête de Patrick Roy et de ses acolytes s’est concrétisée le 9 juin 1993 devant une foule en liesse de 17 959 spectateurs au vieux Forum. Depuis, tous le savent : c’est la sécheresse, non seulement à Montréal, mais au pays tout entier. Les équipes canadiennes attendent encore de festoyer à nouveau malgré six participations à la finale. 

Aussi, beaucoup d’amateurs suffisamment âgés pour s’en souvenir peuvent voir défiler les images de Roy transportant le saladier d’argent sur la patinoire, mais d’autres faits intéressants, même anecdotiques, ont possiblement sombré dans l’oubli. Voici un bref retour sur cette soirée marquante pour plusieurs Québécois. 

Le match 

Avant les à-côtés du hockey et les célébrations, il y a eu un match, soit le cinquième de la série entre le Bleu-Blanc-Rouge et les Kings de Los Angeles. Par une chaude soirée printanière et dans une atmosphère électrique, la troupe de l’entraîneur-chef Jacques Demers a signé un gain facile de 4 à 1. Étincelant en éliminatoires, Roy a connu l’une de ses parties les plus simples, affrontant 19 tirs. Le bouc émissaire de la finale, Marty McSorley, a été étrangement le seul à le déjouer. Pour le reste, le Canadien a réglé le cas de l’adversaire avec deux buts de Paul DiPietro, tandis que Stéphan Lebeau et Kirk Muller ont déjoué Kelly Hrudey en deuxième période pour donner un dur coup aux Kings. Preuve de la conviction dans le jeu de leurs favoris, les spectateurs ont commencé à célébrer dans les gradins avec quelques minutes à écouler. 

L’émeute 

Crédit photo : Photo d’archives

Malheureusement, il est impossible de passer sous silence le chaos et le grabuge ayant secoué le centre-ville de Montréal après la rencontre. Pour ceux ayant demeuré à l’intérieur du Forum plus longuement, la sortie de l’édifice a constitué un véritable parcours du combattant, digne des plus grandes missions militaires. Les environs de la rue Sainte-Catherine Ouest, de l’avenue Atwater et de la Plaza Alexis-Nihon sont ainsi devenus un terrain de jeu pour vandales. Certains se rappellent une scène montrant un camion de télévision de la chaîne TVA victime de la folie de quelques individus. Les commerces situés plus à l’est du domicile du Tricolore ont payé cher en subissant de nombreux vols d’articles et de bris de vitrine. 

Walt Disney 

Sur une note plus agréable, Roy a eu de nombreuses raisons de faire la fête et il n’avait pas juste la coupe en tête – et au-dessus de la sienne – ce soir-là. Comme le faisaient les joueurs les plus méritants qui ont mené leur formation sportive aux grands honneurs, le récipiendaire du trophée Conn-Smythe a prononcé devant la caméra en anglais la fameuse phrase «Je m’en vais à Disneyland» au moment d’effectuer son tour de glace en solo avec la coupe. Les images sont d’ailleurs encore facilement accessibles sur le web aujourd’hui, la séquence se voulant l’une des plus en vue quand il est question du championnat de 1993. 

Selon le site Disney Sports News, un autre athlète a promis cette année-là de visiter les installations de la compagnie de divertissement, soit le quart-arrière des Cowboys de Dallas dans la NFL Troy Aikman. Parmi les prédécesseurs de Roy à ce propos, mentionnons les Michael Jordan (NBA), Joe Montana (NFL), Al MacInnis (LNH) et Kareem Abdul-Jabbar (NBA). La tradition s’est poursuivie bien après 1993, avec notamment Aaron Rodgers (NFL), Barry Bonds (au moment de réaliser son record de circuits en une saison dans le baseball majeur en 2001) et Tom Brady (NFL). 

Le(s) bâton(s) 

Durant la série et dans les années subséquentes, les observateurs ont maintes fois évoqué McSorley et son bâton trop long pour lequel il a écopé d’une punition qui a fait tourner la finale en faveur du Canadien lors du deuxième affrontement. Néanmoins, un autre bâton est peut-être passé inaperçu aux yeux de la majorité des gens. Et celui-ci a marqué davantage son futur propriétaire. Après la sirène confirmant le triomphe des Glorieux, Demers a reçu un «trophée» bien à lui : un bâton en argent de Wayne Gretzky, des mains de la Merveille en personne. Malgré l’amertume de la défaite, le numéro 99 tenait à respecter sa promesse à l’égard de son vis-à-vis et semblait entretenir moins de rancœur que le pilote des Kings, Barry Melrose. Bien des années plus tard, celui-ci a continué à prétendre qu’en dépit de sa légalité, Demers a utilisé une tactique déloyale en exigeant la mesure du bâton de McSorley. 

Crédit photo : ARCHIVES/JOURNAL DE MONTRÉAL

Ces souvenirs restent dans l’esprit de Jacques Demers en dépit de ses problèmes de santé qui ont mené à une aphasie il y a quelques années. Aussi, son frère Michel a précisé en 2020 que l’ancien entraîneur a revu religieusement à TVA Sports les rediffusions de certains matchs du parcours 1993 du Canadien. «Jacques regarde la série tous les soirs. Je la regarde aussi et j’ai des frissons. Ça fait 27 ans déjà. Je regarde ça et c’est magique», avait dit son frangin à l’animateur Dave Morissette.

Des gens connus 

L’affirmation ici n’a rien de nouveau : les grands événements attirent des gens connus provenant de toutes les sphères de la société. Ce fut vrai pendant le soir de la conquête. La présence du couple René Angélil-Céline Dion a été documentée par le biais de quelques photos montrant le duo aux côtés de Roy dans le vestiaire des champions, avec surtout la coupe à leurs pieds. Il faut dire que l’imprésario était un maniaque de sport et avait assisté également aux matchs disputés à Los Angeles et avait aussi ses entrées dans l’organisation du Canadien. La chanteuse s’est produite régulièrement au Forum, un endroit que le duo a fréquenté souvent, pour le hockey et pour le travail.