Débat Suzuki-Dach: une fâcheuse habitude au Québec – TVA Sports

Pas mal de sujets ce soir au billet de saison. Petite fricassée de fin de camp d’entraînement. 

D’abord la puissance au centre en développement du Canadien. On a soufflé beaucoup d’hélium dans le ballon de Kirby Dach lors de ce camp d’entraînement et avec raison, je pense. C’est un centre grand format, droitier, excellent en protection de rondelle, avec beaucoup de caractère, ne craint pas la circulation lourde, intelligent et bon passeur. Dach possède un arsenal très intéressant et il n’aura que 23 ans en janvier prochain.

Sa capacité à trouver le fond du filet est une lacune qui hélas se corrige moins bien, n’en déplaise aux miracles possibles d’Adam Nicholas. Dach doit améliorer son efficacité aux cercles des mises en jeu. Martin Saint-Louis adore la possession de rondelle. Il est impératif de gagner une large part de mises en jeu… une seule fois en quatre matchs préparatoires Dach a dépassé les 30% d’efficacité aux cercles, c’est beaucoup trop peu.

Ça risque d’obliger Martin à lui accoler un ailier qui serait plus utile au centre mais qui devra couvrir la faiblesse évidente de Dach…

Mon point ce soir n’est pas là; mon point est que je déplore qu’au Québec on a la fâcheuse habitude de dépeindre un joueur au profit de donner du lustre à un autre à côté de lui. Depuis quelques semaines, plusieurs avancent que Dach est le véritable centre numéro un en devenir du Canadien. Pourtant, sans que personne n’en fasse grand état, Nick Suzuki a terminé le camp au cinquième rang des marqueurs de la LNH avec sept points en quatre matchs et une efficacité dépassant 60% dans le cercle des mises en jeu. Des chiffres clairs et nets d’un centre numéro un de la Ligue nationale de hockey. 

Constat désolant 

Alors pourquoi essaie-t-on de trouver des failles chez Suzuki en redorant le blason de Dach? Pourquoi est-ce qu’on n’est pas juste heureux de pouvoir compter sur une combinaison de centres un et deux de grand talent, des valeurs sûres pour éventuellement conduire le Canadien aux grands honneurs?

Je suis obligé de penser qu’il y a un peu beaucoup du petit Québec derrière ça. On adorait Suzuki quand il arrivait frais comme une rose et sur son contrat d’entrée, mais à la saison 2 d’une entente de 8 à 7,8 millions par saison, s’il ne vient pas déneiger notre entrée de garage cet hiver on a tendance à le haïr. 

Tandis que Dach, sur un contrat pont à 3,6 millions, on n’a comme pas les moyens de le détester, on fait juste le trouver beau, on le trouve plus normal, plus humain. Ça me désole. Suzuki est le centre numéro un du Canadien, il se comporte comme tel, c’est un grand capitaine en devenir, un excellent leader, un gars impliqué dans la communauté montréalaise… Suzuki mérite les égards et il va connaître sa première saison de 80 points ou mieux cette année. Vous l’aurez su ici… pis dans mon pool ! 

Je reviens à Dach. J’aime le duo Alex Newhook et Josh Anderson, mais si Dach n’améliore pas rapidement son efficacité aux cercles des mises en jeu, Newhook risque de lui être assujetti. 

Ce sera facile de le faire au retour de Christian Dvorak, qui pourra s’acquitter de sa tâche au centre du troisième trio, tandis que Newhook et Anderson formeraient avec Dach un excellent deuxième trio. À suivre… 

Le message est fort et clair 

D’autre part, Kent Hughes a soulevé les passions en fin de semaine en soumettant Joel Armia au ballottage, C’est l’action la plus importante depuis un mois!

Le message est fort et clair : pas de place pour ceux qui retardent le groupe, ne manifestent pas d’enthousiasme et encaissent sans même sourire pour 3,4 millions par saison. 

Gustav Lindström est parti au ballottage en même temps qu’Armia, Hughes délestant le CH d’un bout de bois mort qu’il a été contraint d’acquérir dans la deuxième transaction de Jeff Petry. Reste que Tanner Pearson n’a absolument rien de l’identité que recherchent St-Louis et la direction de l’équipe. Il est un autre bout de bois mort dans les jambes du projet du CH, un autre qui est débarqué ici en raison des obligations liées au gardien Casey DeSmith, transité par Montréal dans la transaction Petry lui aussi. 

Bref, à suivre, mais pas certain que Pearson va être très heureux très longtemps sur le quatrième trio avec Jake Evans. Et la présence de Pearson empêche de garder à Montréal Emil Heineman, qui a été excellent et en progression constante tout au long du camp d’entrainement. 

Un vétéran lent comme une torture, un gars de hockey sur table, donc de corridor comme n’en veut pas Saint-Louis et qui prend la chaise d’un kid rapide avec de bonnes mains et qui joue physique…

Est-ce que le Canadien est meilleur avec Pearson ou avec Heineman? Poser la question c’est y répondre…

En terminant, et je vais y revenir cette semaine, dans peu de temps Joshua Roy va être gênant pour l’état-major du Canadien. Je pense sincèrement que dans 20 autres marchés, le kid aurait commencé la saison dans la Ligue nationale… mais pas ici! Pourquoi? Le Canadien est-il vraiment dans le top 12 des meilleures attaques de la LNH?

On dit souvent que les bons joueurs trouvent leur chemin, qu’ils peuvent voler une chaise, en langage Saint-Louis; Roy l’a fait, mais a été privé de dessert. Ce n’est pas dramatique, c’est juste plate, quoique l’attitude exemplaire du kid est fascinante. Roy est à Laval pour combien de temps? 

Voyez le segment complet dans la vidéo ci-dessus.