DANS LA MIRE DU CH? | «L’autre» bijou de la cuvée 2023

Connor Bedard, Adam Fantilli, Matvei Michkov. Trois noms qui ont été évoqués des milliers de fois pour illustrer à quel point le repêchage 2023 de la Ligue nationale de hockey (LNH) allait être spécial. 

Mais au cours des derniers mois, un quatrième patineur s’est joint au trio ci-haut mentionné : Leo Carlsson, un joueur de centre suédois

«Je veux jouer dans la LNH l’an prochain et je pense être prêt à le faire», lance sans retenue le principal intéressé à l’occasion d’un entretien avec TVA Sports. 

Voyez l’entrevue complète en vidéo principale.

À première vue, la déclaration du jeune homme de 17 ans peut surprendre dans le contexte où la plupart des espoirs sondés au sujet de leurs ambitions futures préfèrent habituellement ne pas se compromettre. 

Mais il faut donner à Carlsson qu’il a plusieurs éléments en main pour justifier sa prise de position.

Des chiffres très convaincants… face à des hommes

Suffit de jeter un œil à quelques matchs du grand gaillard pour que l’adage «l’âge n’est qu’un chiffre» prenne tout son sens. 

Évoluant au sein de la Swedish Hockey League (SHL), le meilleur circuit de Suède où il est quotidiennement et depuis deux ans opposé à des adultes, l’attaquant gaucher a amassé cette saison 25 points, dont dix buts, en 44 matchs. C’est plus qu’un point aux deux matchs en moyenne. Et jusqu’ici, en séries éliminatoires (là où le jeu se resserre), Carlsson trône au sommet des passeurs de son club avec sept, en seulement en 11 parties.

Un tel rendement face à des hommes et dans une ligue axée sur la défensive s’explique de plusieurs façons. 

D’abord, Carlsson est calme au possible sur la patinoire. En possession de la rondelle, rien ne semble le faire paniquer. Il prend le temps qu’il faut pour analyser l’information devant lui, puis effectue le bon jeu dans 95% des cas. Sa vision du jeu, peu importe la vitesse des matchs, est impressionnante. 

Carlsson excelle en espaces restreints et dans les situations où il doit défier un adversaire à un contre un. La qualité de ses mains l’aide énormément à garder le contrôle de ses matchs. 

Il n’est pas rare de le voir déculotter un couvreur grâce à une feinte sortie tout droit de son arsenal personnel… extrêmement bien garni. 

Le pivot offre une réponse intéressante lorsqu’on lui demande d’où lui vient cette aisance avec la rondelle. 

«À Karlstad, là où je suis né, il fait très froid, donc il y a des patinoires extérieures un peu partout. J’y ai passé tellement d’heures avec ma famille et mes amis, étant enfant. Honnêtement, je crois que c’est là que j’y ai développé mes meilleurs mouvements. Dehors, tu essaies plusieurs choses et tu prends confiance.»

Fort comme bœuf 

Il faut aussi parler du physique de Carlsson. À 6 pieds 3 pouces et 185 livres, ne le déplace/intimide pas qui veut sur la glace. D’ailleurs, sa capacité à se planter devant le filet adverse (et y rester!) pour gêner le travail du gardien ennemi et saisir des rondelles libres constitue sans aucun doute un autre bel atout chez lui. 

«J’adore m’entraîner en gymnase et je veux y améliorer mon rendement quotidiennement», précise le Suédois.

Et quel type d’entraînement préfère-t-il?

«Je dirais celui qui cible le haut du corps, répond-t-il. Les jambes, c’est agréable à entraîner, mais c’est aussi extrêmement dur (rires)!»

Confiant, mais pas arrogant 

Dans la vie comme sur une patinoire, vous pouvez avoir autant de qualités que possible, mais vous aurez quand même toujours quelque chose à travailler. C’est inévitable. Personne n’est parfait. 

D’ailleurs, il ne faudrait surtout pas interpréter la confiance de Carlsson pour de l’arrogance, voire de l’aveuglement volontaire. 

Crédit photo : John Morris / Agence QMI

L’imposant espoir connaît ses lacunes et n’hésite pas une seconde à nous les partager. 

«J’aimerais améliorer mon accélération. Je dirais que mes deux ou trois premières foulées peuvent être meilleures. Sinon, ma prise de décision peut encore atteindre un autre niveau et je sais que je dois lancer plus souvent. Voilà les trois éléments sur lesquels je compte travailler d’ici l’an prochain.»

«Je veux être un pivot de première ligne dans la LNH»

L’analyse hockey que vous venez de lire concernant Leo Carlsson vous a probablement mis en tête quelques comparatifs LNH quant à son style de jeu. 

Mais qu’en pense le Suédois lui-même? 

«J’entends souvent que je ressemble à des gars comme Kopitar et Barkov. Je suis d’accord avec ces comparatifs. Pas les plus rapides, mais de gros bonhommes qui sont habiles avec la rondelle et responsables dans leur zone.»

Et surtout… deux joueurs de centre.

C’est classique. Chaque année, à l’approche du repêchage, plusieurs équipes de la LNH, bien nanties au centre, demandent aux espoirs évoluant à cette position s’ils sont ouverts à l’idée d’évoluer à l’aile. 

Carlsson, qui a disputé quelques matchs sur le flanc gauche avec son club de la SHL (Orebro HK), n’échappera probablement pas à cette question. Mais il a déjà en tête une réponse très claire.

«Je suis un joueur de centre et mon objectif et d’être un pivot de première ligne dans la LNH.»

Le message est lancé. Reste maintenant à livrer. 

Mais soyons honnêtes: Leo Carlsson a vraiment tout ce qu’il faut pour le faire.

À l’heure actuelle, les Canadiens détiennent 7,9% des chances de parler au deuxième rang, lors du prochain encan. Si jamais le scénario se concrétise, ils devront absolument considérer la sélection de ce talentueux attaquant. 

Leo Carlsson

Orebro HK (SHL)

Centre 

6 pieds 3 pouces, 194 livres

Saison 2022-2023 (44 matchs): 10 buts, 15 aides – 25 points