DANS LA MIRE DU CH? | L’intrigant, controversé… et talentueux ami de Filip Mesar

Lors du dernier repêchage, les Canadiens ont utilisé leurs deux choix de premier tour sur des hockeyeurs originaires de Slovaquie : Juraj Slafkovsky (1er) et Filip Mesar (26e). 

L’organisation montréalaise, qui possède encore une fois cette année deux sélections de première ronde, pourrait-elle à nouveau se tourner vers un espoir de ce pays du Vieux-Continent, en juin prochain? Depuis plusieurs mois, un jeune joueur de centre slovaque du nom de Dalibor Dvorsky attire l’attention parmi la confrérie d’experts liés au recrutement amateur.

Voyez l’entretien complet du jeune homme avec TVA Sports en vidéo principale.

Ces dernières semaines, le patineur de 17 ans a partagé son temps entre les équipes junior et senior de l’AIK Stockholm (deuxième division suédoise). Il est, confie-t-il, un «bon ami» de Mesar, à qui il «parle régulièrement».

Cette saison, avec l’équipe première de l’AIK, Dvorsky a totalisé 14 points, dont six buts, en 36 matchs. C’est honnêtement une bonne récolte, considérant le type d’opposition (contre des hommes) auquel il a fait face. 

Et au sein de la J20 Nationell, le jeune homme était simplement trop fort pour la compétition. Sa fiche de 21 points en 10 petits matchs parle d’elle-même, sa moyenne de 2,10 points par partie constituant la meilleure de tout le circuit. 

Dvorsky est également connu pour avoir pris le deuxième rang des meilleurs buteurs de la coupe Hlinka-Gretzky en 2021, tout juste derrière un certain… Matvei Michkov. 

Et les statistiques que vous venez de lire ne sont pas le fruit du hasard. Le gros attaquant gaucher possède plusieurs atouts très intéressants qui, lorsque utilisés de la bonne façon, le rendent dangereux à souhait. 

Mais malgré tout ça, certains aspects du jeu de l’adolescent génèrent, en date d’aujourd’hui, plusieurs questions et le placent au centre de nombreux débats quant à son véritable potentiel. 

De très belles qualités

Dalibor Dvorsky n’est pas le genre de joueur à faire bondir les amateurs de leur siège grâce à une montée à l’emporte-pièce. 

Oh, il y arrive parfois et il en est amplement capable, mais ce n’est tout simplement pas sa marque de commerce.

«J’aime comparer mon style de jeu à ceux de John Tavares ou Anze Kopitar. Pas les plus grands patineurs, mais des gars intelligents qui prennent de bonnes décisions et qui offrent un rendement constant et apaisant dans les trois zones.»

D’une perspective strictement offensive, le Slovaque se distingue surtout par la qualité de son lancer (des poignets ou frappé).

«Je crois être doté d’un excellent tir, acquiesce-t-il. Quand je vois une ouverture, je n’hésite pas à l’utiliser. Je suis aussi un gars qui prend plaisir à rendre ses coéquipiers meilleurs.»

Dvorsky adore s’installer au niveau du cercle droit, en territoire ennemi. On peut presque dire que cet endroit constitue son bureau. C’est d’ailleurs via cet espace qu’il cause le plus de dégâts, que ce soit en tant que tireur ou distributeur. 

Sur le plan physique, le joueur de centre est également très fort sur la rondelle et la protège bien. Disons qu’il est bien servi par ses 6 pieds 1 pouces et ses 201 livres. Il est également très performant sur le désavantage numérique. 

Deux importantes améliorations à apporter

Mais Dvorsky, comme tout joueur de hockey, n’est pas parfait. 

L’un de ses principaux défis, dans les prochains mois, sera d’améliorer sa capacité d’accélération, somme toute assez modeste. 

Il a également tendance à disparaître et à jouer les passagers lors de certains matchs, tout comme il peut, dès le lendemain, afficher le rendement d’une étoile. Sa tendance à jouer un peu trop souvent de façon périphérique a certainement un lien avec cette réalité. 

Un peu partout, tout le monde a son opinion sur Dvorsky. Certaines personnes sont convaincues qu’il se développera comme un pivot top 6, alors que d’autres sont allées jusqu’à dresser des comparaisons entre le jeu du jeune homme et… celui de l’ancien du CH Jacob De La Rose. 

Tout ça le rend très intrigant et semble avoir contribué à lui faire perdre plumes au sein des différents palmarès, ces dernières semaines.

Crédit photo : Photo Dale Preston / Getty Images / AFP

On lui pose quand même une question ouverte, lorsque vient le temps d’aborder ses lacunes. 

«Sur quoi aimerais-tu travailler en priorité, en vue de l’an prochain?»

Notre interlocuteur offre une réponse intéressante. 

«Je pense que je dois améliorer tous les aspects de mon jeu, honnêtement! Chaque jour, j’essaie d’être meilleur que la veille et ce, à tous les niveaux.»

Voilà qui plaira assurément aux différentes équipes de la Ligue nationale. 

«Je ne regarde pas les classements»

Dalibor Dvorsky, on le disait plus haut, est né en Slovaquie. Mais il demeure en Suède depuis l’âge de neuf ans.

«Mes parents voulaient expérimenter une nouvelle vie. Aujourd’hui, en général, j’ai toujours l’un de mes deux parents à mes côtés, alors que l’autre est en Slovaquie. Actuellement, ma mère est avec moi. Vivre seul serait difficile au point de vue culinaire. Je ne suis pas un grand cuisinier, disons!»

L’attaquant a fait ses débuts au hockey dès l’âge de trois ans et dit être, encore aujourd’hui, animé du même amour, de la même passion pour son sport qu’à l’époque.

«Mon père et ma mère m’ont raconté qu’ils m’avaient fait essayer plein de sports, mais que j’avais vraiment eu un coup de cœur pour le hockey. Je ne voulais jamais sortir de la glace! C’est toujours le cas présentement.»

C’est d’ailleurs sur cet indéfectible amour pour le hockey qu’il se concentre et non sur les listes d’experts en vue du prochain repêchage, ni même sur l’encan lui-même. 

«Je ne regarde pas les classements, pour être franc. Je ne suis pas le genre de personne à accorder beaucoup d’importance à ce genre de trucs. J’aborde chaque journée comme une nouvelle occasion de me prouver et je mets toutes mes énergies sur les succès de mon équipe actuelle. On verra ce qui se passera le jour où je serai repêché.»

Selon les estimations de l’auteur de ces lignes, Dalibor Dvorsky devrait être sélectionné entre les rangs huit et 15, au prochain encan. 

Le CH ajoutera-t-il, en juin, un autre Slovaque à sa banque d’espoirs?

La réponse viendra assez rapidement.

Dalibor Dvorsky

AIK Stockholm (deuxième division suédoise)

Centre 

6 pieds 1 pouce, 201 livres 

Saison 2022-2023 (38 matchs): 6 buts, 8 aides – 14 points