Destruction du Bol d’Or: les sanctions au Cégep Beauce-Appalaches allégées

Le RSEQ a fait amende honorable en réduisant de façon considérable les sanctions imposées aux Condors de Beauce-Appalaches après la destruction du Bol d’Or.

Arnaud Gascon-Nadon fait le point dans la vidéo principale ci-dessus.

La décision des Condors de porter en appel la décision du 7 décembre du conseil d’administration du RSEQ a fait bouger les choses. «Lors d’une rencontre le 9 janvier, nous avons obtenu des informations complémentaires qui ne sont pas d’ordre public parce certains individus sont d’âge mineur, mais qui ont été déterminantes dans notre décision, a expliqué le directeur général du RSEQ Gustave Roel. Il y a eu un conseil d’administration spécial, jeudi, pour alléger les sanctions et amender la décision du 7 décembre.»

Les seules sanctions qui demeurent sont l’amende de 10 000 $ à l’institution, les frais de fabrication d’un nouveau trophée qui seront refilés aux joueurs et une période de probation de deux ans pendant lesquelles le programme de football devra montrer patte blanche. Cette probation signifie que le RSEQ tiendra compte du premier incident dans l’éventualité de sanctions si un deuxième survient. Les joueurs et entraîneurs devront aussi suivre un cours d’éthique de 2 h 30 du RSEQ d’ici la fin de la session d’hiver.

Allègements

La chasse aux sorcières pour déterminer l’identité des coupables alors que tous les joueurs ont été sanctionnés par le Cégep est abandonnée tout comme l’exclusion des séries et l’impossibilité d’offrir des lettres d’intention aux recrues.

«Nous avons trouvé un terrain neutre pour identifier une solution, a souligné Roel. On souhaitait des mesures de réparation et non de punition, mais c’étaient davantage des mesures punitives lors des sanctions initiales. Parce que c’était une première, on voulait tracer un modèle et un exemple afin de passer un message.»

Le RSEQ était-il conscient des dangers qui guettaient le programme des Condors si les sanctions initiales avaient été appliquées? Le programme était sous le respirateur artificiel en 2018 quand l’institution a décidé d’injecter des sommes importantes au sein d’une équipe qui faisait jadis la fierté des Beaucerons.

«On avait opté pour des sanctions sévères et nous étions très conscients des impacts, a assuré le DG du RSEQ. Nous étions à l’aise de défendre notre décision devant le comité d’appel. Notre argumentaire était prêt, mais nous sommes très heureux du dénouement.»

Nouvelles excuses

Les dirigeants du Cégep Beauce-Appalaches ont de nouveau présenté leurs excuses pour les incidents regrettables survenus dans la nuit du 19 novembre lors des célébrations soulignant la victoire des Condors.

«On reconnaît que nous avons terni l’image du Cégep et du RSEQ et nous voulons réitérer nos excuses aux membres, a indiqué la directrice générale Caroline Bouchard. Dans un cégep régional, le sport fait une très grande différence dans la décision des jeunes de poursuivre leurs études ou pas. Ça demeure néanmoins un privilège de porter les couleurs des Condors et non un droit. Nous sommes satisfaits de la décision qui met un point final à un événement regrettable.»

Au front depuis le début des incidents, Jean-Philippe Vachon était heureux du dénouement. «C’est une bonne nouvelle et il n’y a personne qui gagne ou qui perd, a souligné le directeur des études et de la vie étudiante. Trouver les fautifs était très compliqué et encore à ce jour nous n’avons pas les informations. On jugeait que les sanctions internes étaient suffisantes et que pointer des jeunes du doigt était une position très délicate.»

«On va s’assurer que de tels incidents ne se reproduisent plus, d’ajouter M. Vachon. Nous avons besoin d’une conduite irréprochable.»

LES CONDORS RETROUVENT LES OUTILS POUR RECRUTER

Marc Loranger est un entraîneur soulagé.

Le vétéran entraîneur craignait pour la pérennité du programme de football des Condors si le RSEQ maintenait les sanctions matraques imposées par son conseil d’administration le 7 décembre.

«Cela n’aurait été bon pour personne de nuire à un programme de façon à ce qu’il risque de disparaître, a-t-il souligné. Ce n’est pas sain de mettre en péril un programme de football et c’était un de mes soucis de le voir disparaître. Il y a un besoin en Beauce pour notre programme.»

Loranger et ses adjoints peuvent maintenant recruter en n’ayant pas les mains liées. Ils peuvent offrir des lettres d’intention et savent finalement dans quelle division ils évolueront.

«On sait maintenant quoi dire aux jeunes que l’on recrute, a-t-il résumé. On ne savait pas qui on était. Les joueurs locaux attendaient de voir dans quelle division nous allions jouer avant de s’engager. C’était un facteur majeur. Les jeunes qui hésitaient avant de se commettre à notre endroit n’ont heureusement pas encore pris leur décision. C’est toujours un long processus.»

Le recrutement reprend le 15 janvier après la pause des Fêtes.

«La décision devait sortir maintenant et non pas attendre une ou deux semaines, a-t-il indiqué. Je savais que le comité d’évaluation du RSEQ recommandait à 100 % notre promotion en Division 2, mais je ne le disais pas. Tant que la nouvelle n’était pas annoncée, on ne sait jamais ce qui peut arriver.»

Cette promotion en Division 2 tombe à point pour les Condors, qui ont remporté les deux dernières éditions du Bol d’Or en Division 3 et surfent sur une séquence de 22 victoires consécutives. «Notre promotion va permettre une plus grande rétention des joueurs de la Beauce, a affirmé le vétéran entraîneur. J’ai entendu souvent les jeunes dire qu’on gagnait trop facilement et qu’ils regardaient ailleurs. On se retrouve à la bonne place.»

Habitué de régner en maître sur leurs adversaires au cours des deux dernières saisons, Loranger est conscient du défi qui se dresse devant sa troupe. «Ça va être exigeant, mais stimulant, a-t-il résumé. Ce n’est que du positif. Avec l’équipe de 2022, on aurait fait les séries. De très bons joueurs seront de retour, les plus jeunes devront contribuer et le recrutement aura un impact.»

Malgré les départs importants de joueurs qui ont gradué dans les rangs universitaires, Loranger est confiant que les Beaucerons seront compétitifs, ce qu’ils n’étaient pas en 2018 quand il a pris les rênes de l’équipe.

«Nous sommes un programme nettement supérieur comparativement à 2018 quand je suis arrivé à Saint-Georges et je n’ai rien à voir là-dedans. Le collège a investi des sommes importantes et nous sommes maintenant l’un des meilleurs programmes au Québec peu importe la division.»