Développement de Slafkovsky: son père se prononce sans retenue

«Juraj ressent déjà l’envie de retourner jouer.»

Moins de 24h après avoir appris qu’il devrait s’absenter des patinoires pour les trois prochains mois en raison d’une blessure au genou, Juraj Slafkovsky, confie son père Juraj Slafkovsky senior, lui a clairement signifié qu’il s’ennuyait déjà de l’action, qu’il rejoindrait volontiers ses coéquipiers pour les aider. 

Et quelle fut la réponse du paternel? 

«Il n’est pas nécessaire, dans les circonstances, de trop se précipiter».

Un bien sage conseil, considérant le récent et discutable bilan médical du CH, mais aussi compte tenu du fait que l’on puisse amplement comprendre l’ardent désir de retour du no 20 des Canadiens.

Après une longue traversée du désert s’étant échelonnée de la mi-décembre à la mi-janvier, le jeune homme, lors des cinq derniers matchs disputés avant sa blessure, semblait enfin avoir retrouvé son erre d’aller. On le sentait plus incisif dans ses actions, mais aussi plus impliqué dans toutes les facettes du jeu. 

Défensivement, il bloquait des tirs à la pelletée, y allait de plusieurs mises en échec et se repliait avec vigueur et de la bonne façon. 

Crédit photo : Martin Chevalier / JdeM

Sur le plan offensif, on l’a aussi vu rejoindre ses coéquipiers grâce à de brillantes remises, puis bénéficier de plusieurs bonnes occasions de marquer. Il n’a pas concrétisé, mais on sentait que la fin de sa léthargie de 15 matchs sans point approchait. 

Slafkovsky avait même atteint un sommet LNH de 16 :03 de temps d’utilisation lors de la rencontre du 12 janvier dernier face aux Predators. 

«Je dirais que depuis le match face aux Blues, il avait vraiment l’air d’un joueur de la LNH, acquiesce Slafkovsky senior. Même s’il n’a pas produit, il paraissait très bien. Dommage pour la blessure, car on sentait que sa courbe de performance allait de plus en plus haut.»

Rien de trop grave 

On sent, et c’est tout à fait normal, une certaine déception dans les propos du paternel. 

Heureusement, avance-t-il, la blessure de son garçon ne devrait pas laisser de séquelles à long terme. 

«Aucune intervention chirurgicale n’est nécessaire. C’est un jeune homme et à cet âge, il se remet rapidement. Ce n’est pas un pépin qui affectera sa progression.»

«Chacun peut avoir sa propre opinion, mais ce n’est pas toujours la bonne»

Dans les semaines précédant l’annonce de la blessure de Slafkovsky, l’un des principaux sujets de discussion/débat dans le monde du sport montréalais tournait autour de la façon dont le CH gérait le développement de l’imposant attaquant.

Certains, voire plusieurs, suggéraient que Laval, dans la Ligue américaine de hockey, était la destination la plus logique pour lui. D’autres martelaient le contraire. 

Questionné sur le sujet, Juraj Slafkovsky senior y est allé d’une réponse assez révélatrice. 

«La direction du CH semble avoir décidé que Laval n’est pas un endroit propice au développement de Juraj. Je suis convaincu, et mon fils aussi, que les Canadiens savent ce qu’ils font. Nous leur faisons entièrement confiance dans ce processus. J’ai lu la revue de mi-saison du directeur général Kent Hughes et je suis d’accord avec tout ce qu’il a dit concernant Juraj.»

Crédit photo : Photo Agence QMI, Thierry Laforce

Visiblement bien en verve à ce sujet, le sympathique homme a enchaîné avec un message assez clair aux gens qui s’expriment un peu partout au sujet du développement de son garçon. 

«Les supporters? Les experts? Il y en a beaucoup et chacun peut avoir sa propre opinion, mais ce n’est peut-être pas toujours la bonne. Certains souhaitent le bien de Juraj, alors que d’autres le détestent, mais personne n’a la vérité absolue. Parfois, c’est assez amusant de lire les gens. Heureusement, je suis sûr que la majorité des partisans des Canadiens ont une opinion normale…»

«Plus Juraj est utilisé, mieux il joue…»

Les discussions concernant la façon dont le CH développait Juraj Slafkovsky cette saison ont non seulement touché la ligue où il aurait dû jouer, mais aussi son temps d’utilisation. 

En décembre et janvier, le Slovaque a été employé 13 :09 par match en moyenne. 

Sondé à ce propos, Slafkovsky senior a fait preuve d’une belle transparence.

«Oui, il est certain que nous aurions parfois aimé le voir jouer plus souvent dans certaines situations. Je pense notamment à la première vague d’avantage numérique ou en fin de match, par exemple. Mon opinion à ce sujet est que plus Juraj est utilisé, mieux il joue. En général, c’est ce qu’il m’a démontré tout au long de sa carrière.

«Mais ultimement, c’est l’entraîneur Martin St-Louis qui décide et Juraj le respecte énormément. Nous sommes juste heureux que Juraj ait l’opportunité de jouer dans la LNH à 18 ans. Il faut se rappeler qu’il est le seul joueur de la classe de repêchage de 2004 à jouer régulièrement dans cette ligue.»

«Le meilleur est encore à venir»

À l’heure actuelle, on ne sait toujours pas, quoi qu’on puisse s’en douter, si la saison de Juraj Slafkovsky est officiellement terminée. 

Si l’absence initialement annoncée de trois mois est réellement respectée, on reverra le patineur seulement l’an prochain. C’est en tout cas le scénario qui semble le plus plausible et surtout le plus réaliste, surtout considérant l’actuelle position du CH au classement. 

Lorsqu’on demande au papa du jeune patineur ce qu’il retient le plus de cette première expérience LNH sur le plan familial, il offre une réponse qui plaira à plusieurs amateurs.

«Toute la famille se souviendra pour toujours de l’année 2022. La médaille de Juraj aux Jeux olympiques avec l’équipe nationale, son repêchage en juillet, son premier match dans la LNH, l’ambiance au Centre Bell, l’énorme intérêt des partisans des Canadiens… Tout ça était juste génial. Mais je crois quand même que le meilleur est encore à venir. Je suis convaincu que la progression de mon fils se poursuivra adéquatement, dans les prochaines années.»

C’est assurément le souhait des dirigeants du CH… et de ses nombreux partisans.