Devils-Rangers: un duel d’entraîneurs à l’avantage de Ruff?
La série de premier tour opposant les Rangers de New York aux Devils du New Jersey est à égalité 2 à 2 et met aux prises deux organisations très rapprochées géographiquement, mais leurs entraîneurs respectifs œuvrent dans des univers opposés.
Si la pression est relativement élevée sur les épaules de Gerard Gallant et de ses Blueshirts dans l’immense marché de Manhattan, où les journalistes se demandent pourquoi ils ont échappé une avance de 2 à 0 dans le duel quart de finale de l’Association de l’Est, c’est plutôt différent du côté de Lindy Ruff, qui travaille à Newark, considérée comme la banlieue new-yorkaise. Et les attentes à l’égard de ses jeunes troupiers ne sont pas tout à fait les mêmes que dans la Grosse Pomme, où des vedettes établies comme Patrick Kane et Artemi Panarin tentent de mener leur club aux grands honneurs.
Toutefois, il faut dire que le pilote des Diables a vécu sa part de mauvais moments tôt dans la campagne. Effectivement, dès la rencontre locale inaugurale des siens, il a entendu des partisans réunis au Prudential Center réclamer son congédiement à grands cris. Deux défaites pour amorcer la saison ne représentaient un bon signal aux yeux de certains qui désiraient un changement de garde derrière le banc. Or, l’instructeur d’expérience a trouvé les solutions sans paniquer et, après une remontée au classement, les «Fire Lindy» (en français, «Congédiez Lindy») sont devenus des «Sorry Lindy» («Excuse-nous Lindy»). Les Devils venaient de gagner 12 fois en 13 parties.
«C’est le produit de nos amateurs souhaitant nous voir gagner et j’assume la pleine responsabilité quant à la manière de jouer de notre formation, a déclaré Ruff aux médias, mardi. Ils sont passionnés et disaient qu’ils en avaient assez.»
«Il a beaucoup de vécu et ça aide vraiment, a ajouté le capitaine Nico Hischier. Quelques-uns de nos joueurs n’avaient pas encore disputé une partie éliminatoire et, même si on s’est retrouvé en arrière, il a bien géré la situation en nous donnant confiance.»
Gallant dans la marmite
Aussi, Ruff a également su faire les ajustements requis dans la série contre les Rangers. D’ailleurs, un chroniqueur du quotidien «New York Post», Mark Cannizzaro, ne s’est pas gêné pour affirmer dans un texte publié mardi soir que le résultat actuel est la conséquence de la domination de l’instructeur des Devils sur son vis-à-vis.
Cependant, tout demeure une question d’exécution pour Gallant. Les éléments-clés doivent être les meilleurs des siens et il en faudra davantage de leur part.
«Selon moi, notre top 6 en attaque doit être nettement meilleur et produire plus, a-t-il admis, tel que rapporté par le même journal. La seule chose que j’ai aimée [du match de lundi], c’est le trio des jeunes [comprenant le Québécois Alexis Lafrenière] qui a joué avec ardeur. Et notre gardien [Igor Shesterkin] a été solide. Nous avons besoin de beaucoup plus de la part des autres.»
En dépit des récents ennuis, l’entraîneur garde espoir d’assister à mieux jeudi, 19 h 30, quand le cinquième affrontement se tiendra à Newark sur les ondes de TVA Sports 2.
«Nous n’avons pas profité de la situation. On croyait pouvoir mieux jouer et gagner au moins une fois à domicile. Néanmoins, ce sont les séries : vous connaissez une mauvaise rencontre et vous devez rebondir, a estimé Gallant. Il s’agit désormais d’une série 2 de 3 et ils ont repris l’avantage de la glace. Ce n’est pas la fin du monde, mais je suis déçu de notre effort. Nous reviendrons pour recommencer à zéro.»