En équipe avec Raymond Rougeau pour fêter 5 ans de Raw à TVA Sports
Deux cent soixante-deux épisodes,12 052 minutes de contenu.
Cinq ans.
Ce mercredi marque le cinquième anniversaire de Raw à l’antenne de TVA Sports.
De nos jours, cinq ans à la télévision, c’est long. Cinq ans à toutes les semaines, c’est une éternité! J’ai de la difficulté à croire qu’on en soit déjà rendu à ce plateau.
Bon.
Kevin Raphaël vous dirait que je n’ai, personnellement, pas encore atteint ce plateau. En effet, j’ai pris quelques congés à gauche et à droite au travers de ces cinq années.
Pour sa part, Kevin s’est fait un devoir, que dis-je, une dette d’honneur de se présenter, à TVA, chaque mercredi soir depuis le 18 octobre 2017.
Il ne faisait pas l’unanimité au début. Il ne le fait sûrement pas encore maintenant. Mais il a su faire taire ses détracteurs du début et gagner le respect du milieu. Il n’est pas juste un humoriste qui se cherchait une façon de faire de la télé et qui était pour se moquer de la lutte professionnelle.
Au contraire.
Il est un passionné comme j’en ai rarement rencontré. Il a amené sa personnalité, ses expressions et sa passion à l’émission. Oui, il parle fort. Oui, il crie. Oui, il est énervé!
Mais il faut se rappeler qu’on a seulement 46 minutes de contenu par semaine sur les presque trois heures que présente la WWE les lundis. Non seulement la WWE nous envoie un montage des meilleurs matchs et entrevues, mais elle coupe dans ces segments, les repositionne dans le temps (notre finale n’est pas nécessairement la finale du lundi), du fait qu’on est toujours dans l’action.
Tout. Le. Temps.
Ciseaux de tête, œil du faucon ou saut de grenouille! C’est action, action, action. Même Denise Filiatrault trouverait que ça irait trop vite! Alors on doit adapter notre style de commentaires à la réalité qui nous est donnée. Et personne ne le fait mieux que Kevin.
Le français : une nécessité
Ciseaux de tête, œil du faucon ou saut de grenouille, ces termes francophones qui rendent, je crois, l’émission spéciale. Quand on a débuté l’émission en 2017, j’ai proposé deux choses : d’avoir une intro et une conclusion à la caméra, afin que les amateurs puissent reconnaître qui s’adressent à eux.
L’autre chose? De franciser à peu près tout ce qu’on pouvait : manœuvres, entrevues, vignettes, vidéos. Parce que si on se mettait à dire toutes les manœuvres en anglais, si on ne traduisait aucune entrevue, à quoi bon d’écouter Raw sur nos ondes? La personne qui nous écoute, c’est peut-être parce qu’elle ne comprend pas l’anglais. L’équipe n’était pas certaine au début, mais s’est rapidement adaptée.
C’est d’ailleurs une des spécialités de Kevin: les traductions.
Je ne sais pas comment il fait, mais il a une facilité à trouver le bon mot, la bonne expression, la bonne traduction, presque de façon instantanée. Si bien, que, pour le bien de l’émission, je me suis rapidement rendu compte que je devais lui laisser la place à ce niveau. J’en fais lorsqu’il y a des échanges, mais sinon, c’est Kevin.
Je lui laisse aussi la place quand le Miz est là.
« Le plus grand champion Intercontinental de tous les temps, quatre fois champion par équipe avec quatre partenaires différents! »
Je lui laisse la place quand c’est Bobby Lashley.
« Robert Bob, Bobby Bob, Bob, Bob, Lashley! »
Je l’écris et je ne suis même pas sûr si je l’ai comme il faut. Kevin fait un sans-faute à chaque coup.
Kevin Raphaël est un bourreau de travail. Mais la lutte, c’est dans lui depuis qu’il est tout petit. C’est une passion. Son côté ergomane lui permet toutefois d’être devant vos yeux et surtout, mais surtout, dans vos oreilles chaque semaine, depuis cinq ans.
Mon « remplaçant » Raymond Rougeau
Ce qui lui a permis de travailler avec Monsieur le Maire, Raymond Rougeau, mon « remplaçant » quand je m’absente.
Dit ainsi, c’est un peu, beaucoup, prétentieux.
Raymond Rougeau est bien des choses dans la vie, mais mon remplaçant n’en est pas une. En tout cas, pas dans ma tête.
J’ai regardé le VHS de WrestleMania III plus de dix fois dans ma jeunesse et les frères Rougeau y luttent contre Greg Valentine et Brutus Beefcake. Si on m’avait dit, du haut de mes 10 ans, qu’un jour, lorsque j’aurais à m’absenter de commenter la WWE à la télévision, c’est Raymond Rougeau qui prendrait ma place, je vous aurais traités de fous!
Raymond, c’est une légende dans le domaine. En termes de longévité, il y a Édouard Carpentier, Marc Blondin et Raymond Rougeau dans l’histoire des commentateurs de lutte au Québec.
Alors non, dans ma tête, Raymond n’est pas mon remplaçant. Il utilise la même chaise, le même casque, commente aux côtés de KR dans le même studio, mais les comparaisons s’arrêtent là.
Parler trop fort pour Sophie Thibault!
Le même studio.
On en a eu des studios depuis cinq ans.
Le petit studio entre le sous-sol et le 1er étage, notre tout premier. On devait absolument s’asseoir derrière une table, c’était tout petit.
Puis, on a changé pour le 10e. C’est là que je suis sorti de ma coquille un peu. Je pouvais être debout, ce qui me permettait d’avoir une dynamique complètement différente. Je me sentais bien plus à l’aise. À ce jour, je reste debout pour toute l’émission.
On a aussi eu un gros studio en bas. Les studios qu’on réserve aux JiC, Gages-tu? et le hockey. Durant la pandémie, c’est ce qui nous permettait de garder une distanciation.
Ah oui, parce qu’au début de la pandémie, les premiers mois à tout le moins, quand le sport professionnel a été mis sur pause, nous on est restés. On était les seuls à se présenter pour enregistrer en studio. Même pendant le couvre-feu, on avait notre lettre qui nous permettait de conduire après les heures permises.
C’était spécial.
Mais depuis, on est retourné au 10e.
Le 10e étage de TVA, c’est la salle des nouvelles. Et le mercredi soir, il y a du monde.
Une de ces personnes est Sophie Thibault. Ahhhh Madame Thibault!
La première fois qu’elle y était en même temps que nous, après l’émission, quelqu’un est venu nous voir pour nous dire que Mme Thibault avait trouvé qu’on avait parlé fort! Le studio n’est pas le plus insonorisé de la pièce!
Kevin et moi sommes allés la voir et je vais me souvenir toute ma vie de son commentaire:
« J’pensais que quelqu’un se faisait tuer!! »
On l’a bien ri! Et on s’excuse encore, Mme Thibault!
Il y a aussi le journaliste Richard Latendresse.
Habituellement à Washington ou à l’étranger tout simplement, il est plus souvent à Montréal l’été.
L’été dernier, il est venu nous voir en nous disant qu’il adorait ce qu’on faisait, mais surtout l’énergie qu’on dégageait à crier, rire et avoir du plaisir! Un des beaux compliments que j’ai reçus en cinq ans.
À trois pour célébrer nos 5 ans!
Mais aujourd’hui, les oreilles de Mme Thibault, et celles de tous les autres membres de la salle des nouvelles, vont avoir une pause bien méritée.
On retourne dans un gros studio en bas. Le Studio B.
Pourquoi?
Parce que c’est jour de célébrations!
Pour souligner nos noces de bois, Kevin et moi avons demandé à ce que Raymond nous rejoigne aux commentaires.
Bon. C’est peut-être plus mon idée que celle de Kevin. Ben quoi? Je veux travailler avec Raymond moi aussi et Kevin s’en ligne pour faire un Keith Yandle de lui-même et ne pas manquer une émission, jamais!
Raymond Rougeau, Kevin Raphaël et Pat Laprade. J’ai déjà les yeux pleins d’eau.
Et pour nous diriger tel un chef d’orchestre, nous aurons à la réalisation Stéphan Simard. Un poste méconnu, mais tellement important. Stéphan, ça a été notre premier réalisateur à l’émission. Un autre passionné de lutte. On a travaillé avec plusieurs « réals » comme on dit dans le milieu: Bob, qui a apporté plusieurs changements positifs à l’émission, Étienne, notre souffre-douleur à Raw, Patrick et Chris, Vanessa et Mel, tous des gens compétents (sauf Étienne!!) avec qui c’est toujours un plaisir de travailler.
Mais Stéphan, c’est spécial. C’est lui qui nous dirigeait quand on a commencé.
« On écoute la foule! »
« On laisse aller la toune! »
Toujours en train de s’assurer qu’on donne la meilleure expérience possible au téléspectateur, comme lui voudrait l’écouter s’il était à la maison.
Stéphan, ce sera toujours spécial.
Merci!
Ce soir, avec Raymond et KR, le but est de remercier nos fidèles auditeurs en réunissant les trois voix qui ont meublé les milliers de minutes des cinq dernières années.
Des milliers de minutes à présenter des matchs de championnats, des changements de titres, des légendes comme Steve Austin, Shawn Michaels ou Triple H, des retours comme ceux de la DX, des athlètes comme Brock Lesnar et Ronda Rousey, et sans oublier les exploits de nos Québécois.es, Maryse Ouellet, Sami Zayn et « la fierté de Marieville, le fils de Terry et Suzanne, mon ami, Kevin Owens! »
Des milliers de minutes à faire connaître la lutte à des jeunes qui ne comprennent pas tout à fait l’anglais. Des milliers de minutes à rappeler de bons souvenirs à des parents, qui ont ensuite initié leurs enfants à ce sport-spectacle qu’ils avaient tant aimé dans leur propre jeunesse. Des milliers de minutes à partager notre passion et notre amour pour la lutte professionnelle.
Si on m’avait dit qu’un jour, je travaillerais avec un gars qui me complète tellement et avec qui j’ai une chimie naturelle, je ne vous aurais pas cru. Si on m’avait dit qu’un jour, j’enverrais un message texte à une légende de la lutte au Québec, pour m’assurer qu’il ait reçu le courriel pour son stationnement intérieur, je ne vous aurais pas cru! Si on m’avait dit en 2017 que cette aventure durerait cinq ans, je ne vous aurais pas cru.
262 épisodes, 12 052 minutes de contenus et 5 ans de plaisir, de passion et de fierté. Et bien que je ne sache pas ce que l’avenir nous réserve, je souhaite sincèrement continuer pendant au moins cinq autres années.
Mais en attendant, fans de lutte, merci de répondre présent chaque semaine. Kevin, Raymond et moi, on vous voit ce soir, pour un Raw tout spécial à nos yeux.
C’est un rendez-vous!