Entraîneur qui humiliait ses joueurs: le président de l’équipe a tenu des propos «pas dignes d’une personne occupant [ce] poste»

Le président des Élites de Jonquière, dont l’entraîneur a démissionné dans la controverse la semaine dernière, a tenu des propos «inacceptables» et «pas dignes d’une personne occupant [ce] poste», a jugé le Comité de protection de l’intégrité (CPI) dans le sport.  

«Le CPI est d’avis que M. Simard aurait dû faire preuve de retenue, peu importe les circonstances […]», ont écrit les commissaires. 

C’est ce qu’on lit dans une décision du CPI, dont notre Bureau d’enquête a obtenu copie. Malgré ses reproches, les membres du Comité ont rejeté la plainte pour menaces déposée par le président de Hockey Saguenay–Lac-Saint-Jean, Patrice Fillion. 

Des messages envoyés via les réseaux sociaux par M. Simard à M. Fillion étaient au cœur de la plainte. Ils avaient été écrits dans la foulée des plaintes formulées par cinq joueurs contre Arnaud Dubé, entraîneur des Élites à l’époque, la saison dernière. M. Simard avait aussi été visé par ces plaintes, mais elles avaient été rejetées par le Comité.  

Notre Bureau d’enquête révélait, jeudi dernier, que M. Dubé aurait tenu des propos homophobes envers ses joueurs en plus de les inciter à se blesser lors d’entraînements. Il a annoncé sa démission le jour même. 

«On va s’occuper de toi. […] J’ai des belles surprises pour toi», a écrit M. Simard à M. Fillion, selon la décision du Comité dont notre Bureau d’enquête a obtenu copie.  

Manque de jugement

M. Simard a reconnu être l’auteur des messages et avoir «manqué de jugement dans les circonstances», lit-on dans la décision. Il aurait expliqué ses actions par «son désir de défendre les intervenants des Élites affectés par les diverses plaintes visant ces derniers depuis les derniers mois», dont celles visant Arnaud Dubé. Il allègue également que M. Fillion voulait se mêler des affaires des Élites, notamment parce que son fils n’a pas été retenu par l’équipe.

Le CPI a rejeté la plainte. Ses trois membres ont jugé inopportun de sévir contre M. Simard, notamment parce que M. Fillion ne se serait pas senti réellement menacé. À noter que le Comité n’est pas un tribunal, mais a un pouvoir de recommandation.

Selon la décision, M. Simard a exprimé des «remords» et a reconnu que ses commentaires étaient «déplacés». 

«Bien que les messages transmis par M. Simard soient inacceptables, le CPI est d’avis qu’il ne s’agit pas de véritables menaces, mais plutôt d’une très mauvaise réaction à une situation qui l’affectait profondément et qui perdurait depuis bien avant les audiences devant le CPI» ont tranché les membres du Comité.  

Joint par notre Bureau d’enquête, M. Fillion a précisé que «la situation est particulière entre la région et cette organisation». 

«Depuis le début de cette histoire, ils sont en colère à la suite de nos dénonciations [visant notamment l’entraîneur]», a-t-il ajouté. 

La direction des Élites de Jonquière a refusé notre demande d’entrevue.

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