Erik Karlsson devrait-il gagner le trophée Norris?

À une époque où les gardiens sont plus gros et plus habiles que jamais, la saison de 100 points d’Erik Karlsson est tout simplement exceptionnelle. Le défenseur des Sharks de San Jose sera sans contredit un candidat au trophée Norris, mais en a-t-il fait assez pour l’emporter?

Il y a plus de 30 ans qu’on n’avait pas vu un arrière, en l’occurrence Brian Leetch en 1991-1992, atteindre cet important plateau. Ils ne sont maintenant que six, avec Paul Coffey, Al MacInnis, Bobby Orr et Denis Potvin.

En jouant pour les faibles Sharks, le Suédois a pu profiter d’en moyenne 25 min 42 s sur la patinoire, soit le troisième total le plus élevé de la Ligue nationale. Or, cela joue aussi avec son différentiel. Malgré tous ses points, Karlsson remet une mauvaise copie en défensive avec -21.

À travers les années, rares furent les années où le meilleur défenseur fut celui ayant un différentiel négatif. Quelques exceptions ont eu lieu, notamment Nicklas Lidstrom en 2011 (62 points et -2) ou encore Rob Blake en 1998 (50 points et -3). Le meilleur exemple reste la saison 1980-1981 de Randy Carlyle, où il avait amassé 83 points tout en étant dans le négatif (-16).

L’entraîneur-chef David Quinn, lui, n’a pas tari d’éloges envers son protégé de 32 ans.

«Avec deux matchs à faire, se rendre à 100 points, c’est assez spécial. Je le dis depuis longtemps, il a connu une année digne du trophée Norris, a-t-il mentionné en point de presse, lundi soir. D’avoir ce nombre de points à cinq contre cinq est unique de la façon dont ça s’est produit et au vu de la situation dans laquelle nous sommes. Nous ne sommes pas une équipe des séries et nous essayons de jeunes joueurs.»

«J’ai été chanceux d’entraîner plusieurs grands joueurs, mais aucun aussi bon que lui, a poursuivi Quinn. Cet homme a tellement de talent et d’habiletés. Il est un joueur de hockey brillant, mais il a aussi le physique de l’emploi. Ses dons physiques et ses capacités mentales fonctionnent tous ensemble. Il est compétitif et sans peur et un talent de l’élite mondiale.»

Une explication simple

Déjà vainqueur de deux trophées Norris à l’époque où il portait les couleurs des Sénateurs d’Ottawa, Karlsson se sent en pleine forme. Ce fut plus ardu à la mi-saison, quand il pensait changer d’adresse à la date limite des transactions, mais demeurer avec les Sharks fut finalement la bonne solution.

«Je crois que je suis à un bon moment de ma vie physiquement et mentalement, et j’essaie seulement d’y aller un jour à la fois et de rester aussi motivé que possible, a-t-il fait savoir. Vous savez, ç’a été difficile dernièrement, mais j’ai réussi à y parvenir et je suis heureux avec ça.»

La fille de Karlsson a d’ailleurs été l’une des premières à le féliciter pour son exploit. Sur Twitter, son épouse, Melinda, a partagé une photo de l’adorable fillette avec une pancarte disant «Tu l’as fait papa! 100!!»

Trophée Norris ou non, Erik Karlsson n’a pas à rougir de sa performance cette saison.

-Avant les matchs de mardi soir, quelques autres défenseurs étaient impliqués dans la course au Norris. Josh Morrissey (75 points, +0), Dougie Hamilton (73 points, +23), Brandon Montour (73 points, +9), Rasmus Dahlin (72 points, +12) et Adam Fox (71 points, +28) sont tous d’excellents candidats.