Hockey Québec: une année prometteuse pour les inscriptions

Malgré plusieurs nids de poule sur sa route, Hockey Québec croit que le nombre d’inscriptions à travers la province remontera en 2022. Le directeur général de la fédération, Jocelyn Thibault, est toutefois conscient que l’accessibilité au sport devra grandement s’améliorer.

L’ancien gardien de la Ligue nationale faisait logiquement partie du Comité sur le développement du hockey au Québec, un regroupement d’experts qui a présenté en mai dernier son rapport sur la situation de ce sport. Les inscriptions à la baisse sont évidemment un sujet d’importance, puisqu’une diminution de 28 % a été enregistrée au cours des sept dernières années.

La pandémie a joué un rôle, et Thibault constate déjà que les statistiques devraient être plus positives que l’an dernier.

«Ce qu’on voit actuellement au niveau des inscriptions, cette année ça va quand même bien, heureusement. On n’a pas encore les chiffres finaux parce qu’il reste encore du temps pour s’inscrire. Il reste aussi des données à recevoir du côté scolaire», a-t-il confié mercredi, en marge du lancement de la Fondation Le BUT de Sports Rousseau – Groupe Gendron, à Laval.

Hockey Québec amorcera sa planification stratégique cette semaine, a révélé le directeur général. Celle-ci se basera sur des études, notamment celles menées en collaboration avec HEC Montréal, qui montreront qu’il y a un manque à gagner au niveau de l’accessibilité. Les familles moins fortunées ne peuvent pas toujours couvrir le coût de l’inscription de leur(s) jeune(s), et encore moins l’équipement.

«On le sait que l’accessibilité au sport, c’est un frein. Ce n’est pas le seul. On le sait, parfois il peut y avoir un climat toxique dans certaines situations, il peut y avoir des situations désagréables», a assuré Thibault, refusant de s’étaler davantage sur les multiples controverses entourant Hockey Canada.

Une initiative appréciée

En mettant sur pied la Fondation Le BUT, l’équipementier Sports Rousseau – Groupe Gendron lance un message clair : tous feront leur part pour aider les jeunes à jouer au hockey.

La chaîne de magasins invite les gens à faire don de leur équipement de hockey en le déposant dans de grandes boîtes prévues à cet effet aux abords de leurs succursales. Les pièces usagées seront ensuite remises à diverses associations de la région de Montréal, sous la supervision de Hockey Québec.

«C’est pour ce genre d’initiative là que je me suis impliqué dans la fédération», a soutenu Thibault, fier de pouvoir compter sur le président de Sports Rousseau – Groupe Gendron, Pierre Gendron, comme instigateur de ce mouvement.

«Je connais Pierre depuis très longtemps. On a joué notre hockey mineur un contre l’autre, et puis, d’avoir un homme d’affaires comme lui qui redonne, qui prend le leadership, […] c’est incroyable pour nous», a-t-il indiqué.

En plus de la récupération d’équipement, la Fondation Le BUT tiendra des activités de collecte de fonds, dont Le 21h de dek hockey CCM, le 29 octobre, à Mirabel. Elle pourra aussi compter sur l’appui de son ambassadeur, le joueur de centre des Jets de Winnipeg Pierre-Luc Dubois.

Les équipementiers veulent participer «à l’effort de guerre»

Quand il a appris la mise en place du Comité sur le développement du hockey au Québec, Pierre Gendron a écrit personnellement au premier ministre François Legault pour lui parler du manque de représentation des équipementiers dans le groupe de 15 experts. Cette décision a aujourd’hui mené à de belles choses pour l’homme qui agit dans l’ombre.

Crédit photo : Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI

Le président de Sports Rousseau – Groupe Gendron n’avait pas été contacté pour faire partie de ce groupe, n’étant pas une personnalité publique. Il a toutefois été agréablement surpris par le retour d’appel du gouvernement, qui lui a assuré qu’il amenait un aspect intéressant à la table.

Après des discussions avec Jocelyn Thibault et Marc Denis, Pierre Gendron a choisi de prendre la situation en main, à sa façon. Ainsi est née la Fondation Le BUT.

«À ce moment, ça m’a donné le coup de pied au derrière pour faire quelque chose. Mes employés et moi, on en avait déjà parlé. L’idée de mettre les grandes poubelles à l’entrée pour ramasser le matériel usagé, je l’avais depuis longtemps en tête. Des levées de fonds, j’en faisais déjà pour d’autres [causes], alors pourquoi je ne le ferais pas pour le sport, qui m’a tout donné?» a confié le natif de Montréal-Nord, mercredi.

S’inspirer de sa propre histoire

Gendron a effectivement eu beaucoup de chance en grandissant. Élevé surtout par sa mère dans un quartier difficile, il a amorcé son parcours de hockeyeur à quatre ans. Elle a tout fait pour que son fils puisse jouer et qu’il ne manque de rien, quitte à «quêter pour de l’argent».

Pierre Gendron ne l’a appris qu’une trentaine d’années plus tard.

Pour donner le même genre d’opportunités à des jeunes comme lui, il a mis ce programme sur pied et fera lui-même don de plusieurs pièces d’équipement.

«Je voulais faire la différence. Je n’étais pas sur ce comité-là, mais je me suis dit que j’allais faire les choses à ma façon. C’est comme ça que j’ai bâti ma vie, en faisant des actions», a-t-il assuré.

Thibault, le directeur général de Hockey Québec, sait que l’équipement se vend bien en magasin, mais que ce ne sont pas toutes les familles qui en ont les moyens, surtout en période de forte inflation. Au-delà d’initiatives comme celle de Pierre Gendron, qui sont les bienvenues, il faudra s’attendre à un peu d’aide du prochain gouvernement.

«Une journée comme aujourd’hui, ça prouve le leadership de notre milieu. […] Je ne suis pas une personne qui attend après les autres pour arriver à mes fins. C’est sûr qu’on va avoir besoin du gouvernement. Je ne sais pas encore à quel niveau, de quelle façon exactement, mais j’ai une idée», a lancé l’ancien gardien.