Il faut continuer de progresser – TVA Sports

La saison est enfin commencée! Comme chaque année, toutes les 32 équipes sont excitées de reprendre l’action. Les Canadiens n’y font évidemment pas exception, surtout avec des partisans aussi passionnés. 

À la ligne de départ, les meilleurs clubs se fixent comme premier objectif de participer aux séries éliminatoires. C’est différent pour des équipes comme les Canadiens. 

Jeff Gorton et Kent Hughes ont mis la barre basse au tournoi de golf en refusant de prononcer le mot «séries». Ils ne veulent pas créer de trop grandes attentes. C’est le message qu’ils ont lancé dès leurs premières paroles. 

Celui de Martin St-Louis n’est sûrement pas le même. Il ne devrait pas avoir peur de monter d’un cran ses attentes à ses joueurs. Lorsque tu mets la barre un peu plus haute, ça affecte souvent l’équipe positivement. Les joueurs sont alors plus motivés et se poussent davantage. Ça peut s’avérer très bénéfique à long terme.

Comme St-Louis, lorsque je suis arrivé avec les Penguins, l’équipe était très jeune. Mes trois premiers joueurs de centre (Sidney Crosby, Jordan Staal, Evgeni Malkin) avaient 20 ans ou moins. 

On me disait que ça prendrait trois ans avant de se qualifier pour les séries. Mais je ne pouvais pas me le permettre. Je tenais à y arriver rapidement. Comme on le répète souvent, l’entraîneur est jugé par les résultats. 

Ma philosophie était de mettre la barre haute dans l’optique de rendre les jeunes meilleurs. Et ç’a fonctionné : nous avons surpris tout le monde en réussissant à accéder aux séries à ma première saison complète à Pittsburgh. 

Ça ne veut pas dire que les Canadiens y parviendront étant donné que la section Atlantique et l’Association de l’Est sont très compétitives. 

Partir à point

L’important est de constater une bonne progression. Pour le bien de leur développement, les jeunes doivent apprendre à gagner de gros matchs. Et pas seulement en début de saison, alors qu’il y a toujours des équipes qui prennent un certain temps avant de décoller. Après les Fêtes, le niveau grimpe d’une coche, et encore plus à l’approche des séries. Il faut donc absolument en profiter et commencer en force.

Après s’être contenté de seulement 68 points la saison dernière et avoir été écarté rapidement du portrait des séries, je m’attends et j’espère que le CH va montrer une belle progression cette année. 

À mes yeux, amasser 10 points supplémentaires serait déjà une petite progression, mais je veux en voir une plus significative. Il ne faut pas que l’équipe soit éliminée aussi tôt. Elle doit cogner à la porte des séries jusqu’à la toute fin. 

Pour rester au plus fort de la lutte, les Canadiens auront besoin d’environ 90 points. La saison dernière, l’équipe qualifiée pour les séries qui était la moins bien classée dans l’Est, les Panthers, avait récolté 92 points. 

Je suis conscient que le défi sera difficile, mais c’est mieux de viser haut pour favoriser le développement de tout le groupe.   

Une décision surprenante mais compréhensible

Par ailleurs, beaucoup de gens ont été surpris que Jake Allen obtienne le premier départ, mercredi, contre les Maple Leafs. Et avec raison.

À la lumière de sa bonne fin de saison et de ses performances au Championnat du monde, tout le monde s’attendait à ce que Samuel Montembeault soit le gardien partant. En plus, c’est lui qui a disputé le dernier match préparatoire. Habituellement, celui qui a terminé le calendrier hors-concours devant le filet est l’heureux élu pour le match d’ouverture. 

St-Louis voulait peut-être lui envoyer un message. Et c’est sûrement une bonne chose pour Montembeault. 

Alors qu’il arrive dans le «prime» de sa carrière, il a été étiqueté comme numéro un pour la première fois. Tout l’été, il s’est fait dire un peu partout à quel point il est bon, beau et fin. C’est une situation qu’il n’avait jamais vécue auparavant. 

Ses performances dans les matchs préparatoires n’ont toutefois pas été à la hauteur d’un gardien numéro un. Pensait-il que son poste était déjà acquis?

Montembeault doit se rappeler qu’il a encore des choses à prouver, comme c’est le cas depuis le début de sa carrière. Il a toujours eu à se battre pour faire sa place. Une fois que tu as atteint ton but, c’est dangereux de penser que tu y es arrivé pour de bon. 

Il doit connaître une grosse saison et avoir le couteau entre les dents. Il ne faut pas qu’il perde son esprit bagarreur. C’est sûrement le «wake up call» que le «coach» a voulu lui lancer. C’est justement le bon moment de l’année pour passer des messages. 

Crédit photo : Photo Martin Chevalier