Intimidation au hockey: la Cour supérieure tranche
Un juge de la Cour supérieure de l’Ontario a rejeté une demande d’action collective déposée en 2020 par d’anciens joueurs de la Ligue canadienne de hockey (LCH).
Cette initiative de Daniel Carcillo, Garrett Taylor et Stephen Quirk dénonçait un climat d’intimidation et d’abus au sein de l’organisation qui chapeaute les trois principaux circuits juniors canadiens, soit la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), la Ligue de hockey de l’Ontario (OHL) et la Ligue de hockey de l’Ouest (WHL).
Selon le journaliste Rick Westhead, de TSN, le juge Paul Perell a rejeté ce recours, prétextant qu’il n’était pas adapté à la plainte des ex-athlètes.
«Un joueur de hockey qui est victime d’abus peut poursuivre l’équipe et la ligue dont il a fait partie. Cependant, [la LHJMQ, l’OHL, la WHL et les 60 clubs qui constituent la LCH] sont des entités juridiques distinctes et indépendantes, dotées de leurs propres structures de gouvernance», a déclaré le magistrat dans un rapport qui contient 103 pages.
Le juge a donné l’exemple de Carcillo, qui a évolué avec le Sting de Sarnia et les IceDogs de Mississauga dans l’OHL. Il peut intenter une poursuite contre ces organisations, mais sa plainte ne concernerait pas la WHL et la LHJMQ, car il n’a pas évolué dans ces circuits.
Cependant, le juge a tenu à souligner le courage des anciens patineurs de la LCH et il est bien conscient des abus qui sévissent dans le hockey junior.
«L’intimidation, le harcèlement, les initiations et la conduite criminelle sont omniprésents parmi les équipes de la WHL, OHL et de la LHJMQ», a ajouté le juge Perrell.
De son côté, la LCH a mentionné qu’elle prenait le bien-être de ses joueurs à cœur. Elle est aussi heureuse de voir cette situation connaître un dénouement.
«La LCH s’est engagée à assurer la santé et la sécurité de ses joueurs, et nous prenons au sérieux les allégations et les comportements qui vont à l’encontre de cet engagement. […] Cependant, nous sommes heureux que le tribunal ait accepté notre point de vue selon lequel un recours collectif n’était pas l’action appropriée», a écrit le président de la LCH, Dan McKenzie, dans une déclaration envoyée à TSN.
L’avocat des plaignants n’a pas encore précisé si ses clients souhaitent porter la décision en appel.