Joshua Roy: le plaidoyer de Jean-François Houle – TVA Sports

LAVAL | Ça n’aura pas pris de temps. La saison du Rocket de Laval vient à peine de se mettre en marche que, sur les réseaux sociaux, on réclame le rappel de Joshua Roy à Montréal dès que des renforts seront nécessaires.

Le Beauceron est sans doute l’attaquant du club-école du Tricolore avec le potentiel le plus élevé et le talent le plus évident. Son sens du jeu est très aiguisé, il n’y a pas de doute.

Or, le plaidoyer de l’entraîneur-chef du Rocket, Jean-François Houle, est le suivant : Roy peut apprendre énormément de choses en demeurant à Laval.

«C’est l’organisation qui décidera de son sort. Personnellement, je crois que c’est toujours une bonne chose de rester dans la Ligue américaine et d’apprendre, a fait valoir Houle, mardi matin, lors d’une discussion de corridor à la Place Bell. Les deux premiers matchs, Roy a joué 20 minutes et plus. Tu ne peux pas demander plus pour un jeune joueur.»

Pour les Canadiens, la décision de rappeler Roy a des implications bien plus grandes que le succès de l’équipe à court terme. Car oui, Roy est d’ores et déjà plus habile que certains attaquants dans la formation du CH. Il pourrait sans doute donner un coup de main. Mais en serait-il gagnant sur le plan du développement?

«Roy acquiert de l’expérience en jouant des “back to back”, des séquences de trois matchs en quatre soirs, de cinq matchs en sept soirs… On en a plein de même dans la Ligue américaine. C’est comme ça que tu deviens un vrai pro», a exposé le pilote du Rocket. 

La beauté de la Ligue américaine réside dans la quantité d’obstacles qu’elle met soir après soir dans les pattes de jeunes talents en quête d’expérience chez les professionnels. La LAH est un circuit chaotique dont la seule promesse est l’absence de routine. Les rebondissements sont la routine. 

«On a vu Roy avec Mitchell Stephens et Joel Armia. Dans une semaine, il y a de bonnes chances qu’il évolue avec d’autres joueurs, a souligné l’entraîneur-chef du club-école, qui doit constamment brasser ses cartes. Il y aura un autre blessé ou des rappels. C’est beaucoup de va-et-vient. Même sur l’avantage numérique, il va falloir qu’il change de position, qu’il se déplace de gauche à droite.»

Alors non, ce n’est aussi simple que d’en venir à la conclusion que Roy pourrait aider les Canadiens. L’organisation jongle avec une série de facteurs. 

«C’est sûr que pour un jeune, l’organisation doit penser [à toutes ces considérations] avant de trancher», constate Houle. 

Si quelque chose ne fait pas polémique, toutefois, ce sont les performances de Roy, dont les débuts dans la Ligue américaine sont fort intéressants. Après deux matchs, il revendiquait déjà quatre points, dont deux buts. 

«Suis-je étonné? Non, a affirmé Houle. Dans le junior, il a démontré qu’il était bon. Aussi, j’avais pu l’observer lorsqu’il s’est joint à nous lors des séries de 2022. Même dans les entraînements, tu voyais qu’il était plus fort qu’un joueur de son âge qui aurait été dans la même situation. C’est là qu’il a un peu plus d’avance.»

Un dénommé Scott Wheeler couvrant les espoirs de la LNH pour The Athletic a récemment qualifié de Roy d’espoir le plus prometteur du CH à l’attaque, une question qui peut être débattue considérant la présence d’Owen Beck dans le bassin de l’organisation. 

Quoi qu’il en soit, les Canadiens semblent avoir fait une bonne prise au cinquième tour (150e rang au total) en 2021. 

«Son QI hockey est très élevé, s’enthousiasme Houle. Avec les habiletés qu’il possède, c’est sûr que ça aide.»