La signature de Valérie Tétreault sur l’Omnium Banque Nationale de Montréal – TVA Sports

Rencontrée dans son bureau au stade IGA, la nouvelle directrice de l’Omnium Banque Nationale de Montréal était sereine à la veille du tirage au sort. Le ciel gris lui rappelait toutefois l’inquiétude provoquée par la météo lors d’un événement en plein air.

«On a tellement eu d’orages violents et d’alertes de tornades, dont une qui n’est pas passée très loin. Ça nous a forcés à retourner voir nos mesures d’urgence avec 20 000 personnes sur le site», assure Valérie Tétreault, qui espère un jour voir le court central rénové et doté d’un toit rétractable.

Celle qui a pris sa retraite de joueuse de tennis à l’aube de la vingtaine n’a aucun contrôle sur dame Nature. Ce qu’elle peut contrôler cependant, c’est d’apporter sa signature à la compétition, bien qu’elle souhaite poursuivre le travail accompli pendant plus de 20 ans par son prédécesseur, Eugène Lapierre. Tétreault s’inspire de son expérience d’athlète afin d’y ajouter sa couleur.

«Je faisais partie des joueuses qui devaient passer par les qualifications, raconte l’ex 112e mondial. Souvent, on met beaucoup d’efforts et de ressources pour les filles du top 20, même si elles peuvent tout se payer. On veut attirer la crème de la crème, mais il ne faut pas oublier que parmi les moins bien classées, il y a des étoiles montantes qui vont se rappeler de comment on les a traitées.»

Valérie Tétreault

Crédit photo : Photo Pierre-Paul Poulin, Le Journal de Montréal

Sortir de la chambre d’hôtel

Les filles seront gâtées, ayant des accès au festival de musique Osheaga, au spectacle du Cirque du Soleil, au spa Bota Bota ainsi qu’aux meilleurs restaurants de la métropole québécoise.

«Une des raisons qui expliquent pourquoi ma carrière a été aussi courte, c’est que je n’ai pas réussi à trouver l’équilibre pour me permettre d’avoir une vie à l’extérieur du terrain, relate Tétreault», qui ressent un peu les mêmes papillons et la même adrénaline à l’approche de son tournoi que lorsqu’elle sautait sur le court central. «Je trouve ça dommage. J’ai visité des villes à travers le monde et je n’ai rien vu d’autre que l’hôtel et le stade.»

«À partir de 2025, les joueuses joueront à tous les deux jours [le tournoi passera de 7 à 12 jours et de 56 à 96 athlètes] et elles auront du temps. Ma mission est de les faire sortir de leur chambre d’hôtel afin de profiter de Montréal, qui a tant à offrir», observe la femme de 35 ans.

À Montréal avec les enfants

Dans le salon des joueuses, il y aura un barista et une zone pour enfants. Parce que des joueuses sont aussi mamans. Victoria Azarenka sera accompagnée de son fils de 6 ans, Léo; Olivia, 2 ans, et James, 9 mois, seront avec Carolina Wozniacki. On ne sait pas encore si la petite Skaï, 9 mois, voyagera avec sa mère, Elina Svitolina, à Montréal ou avec son père, Gaël Monfils, à Toronto, ou si elle restera à la maison.

«On s’assure que les besoins des mamans sont comblés à l’hôtel aussi, certaines voyagent avec une nounou, soutient Tétreault, maman d’Adélaïde, 2 ans […] Un jour, on pourrait penser à avoir une garderie disponible pour les enfants des joueuses et des employés.»

Égalité et équité

Parmi les autres fiertés de l’ancienne directrice des communications à Tennis Canada, il y a celle de la parité des bourses entre les hommes et les femmes qui sera atteinte en 2027. Cet été, la championne à Montréal touchera 454 500$, tandis que le gagnant à Toronto empochera 1 019 335$. 

«Des joueuses pourront bien vivre du tennis et elles joueront plus longtemps que moi, qui ne faisais pas d’argent à la fin de l’année», rappelle Tétreault.

Cette dernière est par ailleurs l’unique directrice d’un tournoi Masters 1000. Parmi les quatre Grands Chelems, Amélie Mauresmo à Paris et Stacey Allaster à New York sont des sources d’inspiration pour Tétreault.

«Ce fut un choc quand je suis allée à une rencontre de l’ATP à Monte-Carlo, relate l’ex-analyste à TVA Sports. Il n’y avait que des hommes blancs de 50 ans et plus. J’avoue avoir senti quelques regards. C’était intimidant, mais j’ai réussi à me faire respecter. Quand on veut faire grandir un sport, ça prend plusieurs perspectives. J’ai vu à quel point le tennis n’est pas rendu là.»

Tétreault est donc bien placée pour améliorer l’expérience client lors du tournoi montréalais et conquérir de nouveaux adeptes de tennis.

Crédit photo : Photo d’archives, Martin Chevalier, Le Journal de Montréal