«La soupe n’était pas juste chaude, elle était bouillante!»

Le manque d’engagement de certains vétérans des Canadiens de Montréal risque de les sortir de la Ligue nationale de hockey. C’est du moins ce qu’en pense Renaud Lavoie dans son segment à l’émission JiC, que vous pouvez écouter dans la vidéo principale de l’article.

Renaud croit qu’Evgenii Dadonov est passé bien près de se retrouver à Laval plus tôt dans la saison, alors que rien n’allait dans son cas. «Quand Dadonov est revenu au jeu, il a eu une chance, et il l’a saisie. S’il était revenu avec la même attitude et le même rendement qu’en début de saison, ça aurait été facile de l’envoyer à Laval. La soupe n’était pas juste chaude Jean-Charles, elle était bouillante», explique-t-il. 

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Toutefois, Renaud convient que l’ailier russe fait mieux depuis le dernier mois. Son trio avec Jake Evans et Joel Armia a repris du poil de la bête. Armia a d’ailleurs marqué ses trois premiers buts de la saison dans la dernière semaine. 

Un autre vétéran qui doit commencer à sentir la soupe chaude, c’est Mike Hoffman. «Son effort, et sa prestation générale lundi contre le Kraken, c’est déplorable», établit l’informateur. 

«Je ne dis pas que ça va arriver, mais je ne serais pas surpris qu’un vétéran soit soumis au ballotage», croit Lavoie. 

Roussel est passé par là

Le désormais retraité Antoine Roussel a déjà été dans la chaise qu’occupe présentement des joueurs comme Mike Hoffman ou encore Evgenii Dadonov, c’est-à-dire celle d’un vétéran avec un lourd contrat. 

«La Ligue nationale, c’est une ligue où il faut que tu en veuilles toujours plus, et c’est ça le problème avec les contrats à long terme, c’est que parfois certains s’assoient sur leurs lauriers. C’est ce qui se passe avec certains joueurs chez les Canadiens», croit Antoine Roussel.

Toutefois, des facteurs physiques entrent en ligne de compte. Roussel est d’avis que certains cycles se suivent dans la Ligue nationale, et que parfois, les vétérans ne peuvent juste plus suivre le rythme. Écoutez son entretien complet avec JiC ci-bas.

Antoine Roussel a JiC 11 janvier 2023 –

«À un certain moment, il y a pas mal moins de dominos devant qu’il y en a derrière. Même si t’as toute la détermination du monde, le corps devient essoufflé, et les jeunes vont venir livrer la marchandise à ta place sur les troisième et quatrième trios», explique Roussel.

L’ancien joueurs des Stars, des Canucks et des Coyotes est serein quant à la fin de sa carrière. Le Français ne se fait pas de cachettes, il n’était plus le même joueur qu’au début de sa carrière. Le fait qu’il ait signé un contrat à long terme (4 ans, 12 millions en 2018) n’a pas aidé sa cause.

«J’avais encore toute la volonté du monde. J’aurais traversé un mur, mais à un moment donné, quand t’as un long contrat, tu te dis que quand ça va moins bien, ce n’est pas nécessairement la fin du monde. C’est ce qui m’a sorti de la LNH, et qui en sortira quelques-uns à Montréal», conclut Roussel.

Ylonen n’est pas rappelé pour ses «beaux yeux»

Si certains vétérans finissent par se faire pointer la porte de sortie, c’est plus souvent qu’autrement dû aux prestations de jeunes en provenance de la Ligue américaine, et les Canadiens n’y échappent pas.

Tout récemment, l’état-major du Tricolore a pu voir de quel bois se chauffait Anthony Richard, qui a été renvoyé à Laval dans les délais prescrits pour éviter que ce dernier passe par le ballotage. C’est maintenant au tour de Jesse Ylonen d’avoir son audition.

«On sait de quoi [Ylonen] est capable avec le Rocket. Il est temps pour lui de se dégêner dans la Ligue nationale et qu’il montre à tout le monde ce qu’il est capable de faire», dit Renaud. 

«Entendez-moi, ce n’est pas un sauveur, mais c’est un joueur très responsable défensivement, toujours en quête d’information, et qui est très bon avec la rondelle. Il ne s’en débarrasse plus et crée des jeux», décrit Lavoie. 

Ylonen a maintenant 23 ans, et présente des statistiques de 8 buts, 19 passes pour 27 points en 34 rencontres. C’est un choix de deuxième tour, 35e au total par les Canadiens en 2018, donc un choix de l’ère Bergevin. Le duo Hughes-Gorton veut certainement évaluer à sa manière le Finlandais.

«S’il réussit à transposer sa confiance de la Ligue américaine avec les Canadiens, Ylonen a joué son dernier match à Laval», conclut Renaud.