La tête pleine de Juraj
Pour un gars qui, forcément, doit parler des Canadiens chaque jour de hockey que le Bon Dieu apporte, je ne suis pas exposé à l’équipe très souvent. Mon job est plutôt de suivre et parler des 31 autres formations de la LNH. C’est ce que vous me voyez faire pendant près d’une centaine de soirs par année.
Alors, lorsque mes patrons m’ont demandé de couvrir le camp d’entraînement du Tricolore, j’ai été à la fois surpris et plus qu’heureux de saisir l’occasion afin d’en connaître davantage sur cette édition pour le moins intrigante.
Pour être honnête avec vous, je suis arrivé au camp la tête remplie de Juraj Slafkovsky. Comment faire autrement! Mais je me disais qu’il devait bien y avoir d’autres joueurs aussi intéressants.
Évacuons immédiatement une chose, le Slovaque est impressionnant, à la hauteur de tout ce qui a été écrit à son sujet. Le physique, l’instinct, le sens du jeu, le maniement de la rondelle, tout y est. Il n’est pas parfait, mais les Canadiens détiennent sans conteste un diamant brut… mais pas si brute que ça!
Et le reste maintenant.
Ce que j’ai constaté, c’est que parmi la horde de joueurs, il y en avait qui étalaient leur talent mieux que d’autres. Cela dit, j’ai vu de l’intensité, de l’optimisme et beaucoup désir de tous. C’est en fait une belle combinaison d’éléments pour avoir du succès. Mais partisans et spécialistes savent très bien que ça va en prendre plus. Plus pour satisfaire aux exigeants, à ceux qui veulent des coupes chaque année. Mais plus pour les autres aussi, ceux qui parviennent à tempérer leurs attentes.
Cette édition du CH pourra sans doute surprendre et la fébrilité des nouveaux venus aura sans doute un effet positif par moments. Mais ce que je vois sur la patinoire m’effraie quelque peu.
C’est très petit comme échantillon de jeu, mais les trois attaquants qui se sont démarqués à mes yeux (outre Slafkovsky) sont Cole Caufield, Raphaël Harvey-Pinard et Xavier Simoneau. Au gallon à mesurer, c’est 5 pi 7 po, 5 pi 9 po et 5 pi 6 po, respectivement. Le talent leur sort par les oreilles, ils sont inspirants et impliqués, mais oui, il faudra plus….
Le cas des défenseurs est sans conteste celui qui cause des ulcères d’estomac. L’absence indéterminée de Joel Edmundson n’est venu qu’exacerber la situation, mais il ne faut pas vider la boîte de Tums pour autant!
L’absence ou le peu d’expérience professionnel des jeunes comme Guhle, Harris, Xhekaj et Barron peut inquiéter, mais je me dis qu’avec un peu d’expérience ça pourrait donner de beaux résultats.
David Savard a d’ailleurs souligné à ce sujet qu’à sa première saison à Columbus, il faisait partie d’un trio de défenseurs-recrues et que cela s’était plutôt bien passé. Ses statistiques l’appuient même si l’équipe éprouvait passablement de difficultés. Sa présence sera donc hyper bénéfique aux jeunes.
Reste à voir maintenant si ces jeunes peuvent gravir l’énorme échelon qui les sépare de la LNH.