Le Conn-Smythe à Jonathan Marchessault? – TVA Sports

LAS VEGAS | Les Golden Knights ont encore deux grosses victoires à aller chercher avant de pouvoir soulever la coupe Stanley.

Mais à voir la façon dont ils ont défait les Panthers, lundi soir, on imagine mal comment on pourrait assister à un revirement de situation. Surtout si Jonathan Marchessault continue de remplir le filet comme il le fait depuis quelques semaines.

En touchant la cible à deux occasions, hier soir, l’attaquant de Cap-Rouge a étiré à sept sa séquence de matchs avec au moins un point (7 buts, 4 passes). Il a maintenant inscrit 12 buts à ses 12 derniers matchs. Il sera difficile d’ignorer sa candidature lorsque viendra le temps de voter pour le trophée Conn-Smythe.

«Conny Marchessault quel joueur!» a tweeté David Perron, son ancien coéquipier, pendant la rencontre.

«Il n’y a aucun doute qu’il le mériterait, a déclaré Nicolas Roy, dans le vestiaire des vainqueurs. Il se présente à tous les matchs. Il marque des buts importants en début de rencontre ou des buts gagnants. C’est un gars des grandes occasions. On est chanceux de l’avoir avec nous.»

Fier compétiteur, Marchessault n’est pas du genre à s’asseoir sur ses lauriers avant que la tâche ne soit accomplie. D’ailleurs, il refuse de s’exciter avec les succès qu’il connaît présentement, affichant même un certain sentiment d’insatisfaction.

«Oui, ça va quand même bien. Mais lors du dernier match, même si j’ai marqué, j’ai manqué beaucoup de jeux. Je n’étais pas nécessairement satisfait, a-t-il déclaré. Je savais que je devais jouer mieux pour mon équipe dans le deuxième match.»

Avec deux buts, une passe et deux punitions qu’il a fait prendre à l’adversaire, on espère que Marchessault est retourné chez lui le cœur léger.

Crédit photo : Getty Images via AFP

Tkachuk s’approche du Rocket

Ce qui n’est possiblement pas le cas pour Matthew Tkachuk. Le fougueux attaquant a écopé de 22 minutes de punition. Les officiels lui ont décerné ses deuxième et troisième infractions de 10 minutes de la finale. 

Ce sont donc 36 minutes que l’aîné des frères Tkachuk a passées au cachot dans ces deux rencontres. Selon TSN, seul Maurice Richard, avec 45 minutes en 1947, a passé plus de temps que lui à réfléchir lors des deux premières rencontres d’une ronde ultime.

D’ailleurs, Jack Eichel peut se considérer comme chanceux d’être encore en un morceau, lui qui a été solidement accueilli par l’attaquant des Panthers au centre de la patinoire. La mise en échec était légale, mais on comprend que Tkachuk n’avait pas l’intention d’épargner son rival.

«C’est une mise en échec dure, mais propre, a convenu Eichel. C’est un sport physique. Ça arrive que vous vous fassiez frapper. Il faut juste passer à autre chose.»

L’attaquant des Golden Knights a appliqué cette notion à la lettre puisqu’à son retour sur la patinoire, au début de la troisième période, il a obtenu une mention d’assistance sur le deuxième but du match de Marchessault.

«C’est normal de se faire frapper. Encore plus rendu au mois de juin. Gagner, ça fait mal. Ce n’est pas censé être facile», a lancé Bruce Cassidy, rejoignant les propos de son protégé.

Tendre l’autre joue

N’empêche qu’on a pu voir la frustration gagner les rangs des Panthers au fur et à mesure que la rencontre avançait. Les arbitres Steve Kozari et Chris Rooney n’ont pas lésiné sur les coups de sifflet. Ils ont décerné pas moins de 12 punitions d’inconduite, dont sept du côté des Panthers. 

Même Eric Staal s’est fait montrer la sortie pour «abus envers un officiel». Une suspension pourrait s’ensuivre.

D’ailleurs, dans les derniers instants du match, il ne restait qu’une poignée de joueurs à la disposition de Paul Maurice.

«On connaît leur façon de jouer. On a tous regardé leurs matchs. Ils ont fait la même chose dans les autres séries. Nous, on va rester disciplinés», a indiqué Roy.

«C’est le genre de chose qu’ils veulent provoquer. En troisième période, Tkachuk a donné un double-échec à [Brayden] McNabb. McNabb, ce n’est pas un gars tellement frileux. Il l’a encaissé et il a tourné les talons. Nous, on reste concentrés. En ce moment, ça nous apporte du succès», a indiqué Marchessault sur le même sujet.

C’est une belle façon. Toutefois, chez ceux qui ont le sang chaud et bouillant, c’est parfois plus facile à dire qu’à faire.

«Je ne mentirai pas. Des fois, ça nous tente de brasser aussi, a admis Roy. Mais on a un objectif qui, en fin de compte, est plus gros que notre ego. Si on doit encaisser des coups de bâton ou des doubles-échecs pour gagner, on va le faire.»

Et jusqu’ici, c’est payant.