Le joueur le plus utile des anciens Expos a 86 ans – TVA Sports

Sous la voix enveloppante du descripteur Jacques Doucet, la tournée de balle-molle des anciens Expos s’est conclue, dimanche après-midi à Lachine, avec une victoire de 16 à 12 des représentants du défunt club montréalais contre une formation locale. 

À 86 ans, le vénérable Claude Raymond en était à un troisième gain en autant de départs au cours des cinq derniers jours, après des victoires obtenues précédemment à Sherbrooke et à Lac-Mégantic. À l’unanimité, on l’a nommé le joueur par excellence de la dernière semaine, parmi les Denis Boucher, Livan Hernandez, Bill Lee, Otis Nixon, Dave Palmer et Brian Schneider.

Crédit photo : Photo Benoît Rioux

«Quand tu as le baseball dans le sang, tu veux jouer le plus longtemps possible, a commenté Claude Raymond, avec le sourire. Chaque fois qu’on me demande d’embarquer sur un terrain, je ne peux pas refuser et ça me permet de rencontrer d’autres joueurs qui ont fait honneur au logo des Expos.»

Pour le pavillon Kat-Demes

En cinq jours, un montant estimé à 20 000$ a été amassé par le groupe Expos Fest durant la tournée qui est aussi passée par Granby et Québec. Cette somme contribuera à l’ouverture, dès l’automne, du pavillon Kat-Demes. L’endroit annexé à l’Hôpital de Montréal pour enfants accueillera les familles dont l’enfant reçoit un traitement de longue durée. C’est l’essentiel de tout ça!

Même s’il s’agit de matchs caritatifs, il faut toutefois savoir qu’il y a un certain désir de gagner d’un côté comme de l’autre. Ancien lanceur dans le baseball majeur, entre 1959 et 1971, Claude Raymond s’efforce ainsi de loger la balle dans le haut de la zone des prises pour éviter les puissants coups des frappeurs adverses. Et il y parvient encore de manière drôlement efficace!

C’est phénoménal quand on pense que le premier match de l’artilleur originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu dans l’uniforme des Expos a eu lieu il y a 54 ans, au parc Jarry, soit le 19 août 1969. 

Les aléas d’une tournée

Dans les coulisses, les matchs caritatifs cachent par ailleurs quelques secrets, des situations parfois drôles, parfois dérangeantes. Il y a notamment eu un jeune joueur qui, durant la tournée, a volontairement frappé à travers le monticule pour augmenter ses chances d’obtenir un coup sûr.

Quand le receveur Stéphane Richer, l’ancien hockeyeur, lui a fait remarquer qu’il aurait pu blesser Claude Raymond, le joueur adverse a répondu : «ça fait partie de la game».

Dans un match caritatif, ça ne devrait pas. Richer conviendra que de telles situations impliquant des adversaires sans pitié surviennent encore plus souvent lors des parties de hockey impliquant les anciens Canadiens.

«Spaceman», éternel adolescent

Remarquez que l’orgueil est présent partout. Par exemple, Bill «Spaceman» Lee, à 76 ans, refuse systématiquement d’avoir un filet protecteur devant le monticule lorsqu’il évolue comme lanceur. Et malgré qu’on joue avec une balle plus grosse que celle utilisée au baseball, il insistera pour lancer au-dessus de son épaule comme au baseball. 

Il n’est pas non plus nécessaire pour «Spaceman» de compter sur un coureur suppléant lorsqu’il se pointe au bâton. Il a plutôt tendance à étirer un simple en double, ce qu’il a d’ailleurs fait à Granby, sous les applaudissements nourris de la foule.

Des escales notoires

Il y a définitivement plus de positif que de négatif à retenir de ces matchs caritatifs qui permettent aux anciens athlètes de renouer avec l’esprit de camaraderie présent dans un club sportif. Et la plupart des adversaires sont gentils et courtois, comme ce joyeux camarade ayant offert à tous un cocktail nommé «Docteur Pepper Bomb» au Dooly’s de Granby. 

Spaceman aura aussi profité de son passage en Estrie pour s’empiffrer de crème glacée au fameux restaurant Chez Ben on s’bour la bedaine. Livan Hernandez n’a d’ailleurs jamais voulu quitter Granby sans y avoir goûté. C’est aussi ça une tournée des anciens Expos.