«Le Tournoi de tous les Tournois»

Il y a trois ans, le Tournoi pee-wee de Québec a été l’un des derniers grands événements à pouvoir se dérouler avant que le monde ne soit frappé de plein fouet par la pandémie de COVID-19. 

Mais après, l’organisation a encaissé deux sévères mises en échec : l’annulation du tournoi en 2021, et son report en mai en 2022.

Plutôt que de se laisser abattre, le directeur général Patrick Dom et toute son équipe ont préféré se relever les manches et travailler dur dans les coins afin de présenter, pour le retour à la normale de l’événement, ce qu’ils décrivent comme « le Tournoi de tous les Tournois ». 

« Il fallait que l’on fasse parler de nous, raconte M. Dom, en entrevue au Journal. C’est trop facile de sombrer dans l’oubli. Ça faisait quand même trois ans. » 

Le Tournoi se met en branle mercredi au Centre Vidéotron avec 120 équipes en lice, dont 70 nouvelles. Et avant même que les premiers coups de patin ne soient donnés mercredi matin, à 9h15, Patrick Dom peut se réjouir. 

Coup de main inespéré

Le grand manitou des pee-wee est débordé depuis plusieurs semaines, mais jamais son organisation n’a autant fait les manchettes que cette année, dit-il. 

Bien sûr, la présence des 18 joueurs ukrainiens a contribué à faire mousser la popularité de l’événement. L’idée, digne d’un scénario de Hollywood, est née dans l’esprit de l’entraîneur de l’équipe, Yevgeny Pysarenko, et de Sean Bérubé, un Québécois qui a déjà joué au hockey dans ce pays bombardé par la Russie. 

«C’est venu nous donner un coup de main sans qu’on le veuille », pointe le directeur général du Tournoi pee-wee, qui a accueilli l’idée à bras ouverts. 

Et en parallèle à cette présence inespérée, Patrick Dom et son organisation planchaient sur d’autres initiatives pour souligner cette 63e édition. 

M. Dom chérit particulièrement la création de la division toute féminine (voir plus bas), annoncée en grande pompe lors d’une conférence de presse en janvier. 

La participation du gardien du Canadien Carey Price, qui profitera de sa longue convalescence pour venir signer des autographes le samedi 18 février, constitue la cerise sur le gâteau pour le directeur général. 

Un directeur général qui, après 22 ans à la barre du Tournoi, a vu neiger. Malgré tout, après une édition annulée et une autre printanière en demi-teinte, Patrick Dom n’aura jamais été aussi heureux d’avoir à gérer les tempêtes de neige et le froid de février que cette année. 

«Je ne sais pas ce qu’on va [pouvoir faire de plus] l’an prochain. C’est l’année de toutes les années. Après en avoir bavé, on met vraiment le paquet et je pense qu’on le mérite», se réjouit-il. 

La courageuse équipe de l’Ukraine

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Crédit photo : Photo Agence QMI, Joël Lemay

Ils sont arrivés à Québec il y a une semaine, où ils ont été chaleureusement reçus par leurs familles d’accueil, mais aussi, par toute la ville. C’est ce samedi que les 18 pee-wee de l’équipe de l’Ukraine, constituée de jeunes réfugiés partout en Europe, ainsi que de hockeyeurs vivant toujours dans le pays assiégé par les bombes, connaîtront leur moment de grâce. 

Le Centre Vidéotron pourrait bien afficher une salle comble de 18 000 spectateurs pour son match contre les Bruins de Boston juniors, à 11 h 45. Ce qui serait, d’ailleurs, une première dans la longue histoire du Tournoi pee-wee.

« On a eu 53 demandes d’accréditations de médias internationaux pour le 11. C’est le fun, mais c’est devenu un casse-tête, lance le directeur général de l’événement, Patrick Dom. Je ne sais même pas où je pourrai faire la conférence de presse. La salle que l’on utilise habituellement est déjà occupée, et en plus, elle est beaucoup trop petite. » 

Mais bon : si la venue de cette équipe inespérée constitue un défi pour l’organisation, M. Dom se dit surtout depuis le départ très heureux de pouvoir mettre un baume sur « toute la cochonnerie » que les jeunes vivent depuis un an.  

Le petit-fils d’une légende et d’autres noms familiers 

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Crédit photo : Photo d’archives, Ben Pelosse

Ce qui fait aussi la notoriété du Tournoi pee-wee, année après année, ce sont ces anciens hockeyeurs de renom qui dirigent des équipes ou encore qui assistent aux matchs de leurs enfants – et même, de leurs petits-enfants – depuis les gradins. 

Ils devraient être de retour en grand nombre pour cette 63e présentation de l’événement. Parmi les descendants connus de grandes légendes du circuit, l’on retrouve le
petit-fils de l’ancien du Canadien Ken Dryden

Blake, comme son grand-papa, est un gardien. Il défend les couleurs des Rangers juniors de Mid Fairfield, dans la division AAA. Il sera également possible de voir derrière le banc Ryan Kesler, l’ancien des Canucks et des Ducks, qui dirige son fils Ryker chez les Red Wings de Detroit, également dans le AAA.  

De nombreux chandails convoités à l’encan

Kraken c. Canadiens

Crédit photo : Photo d’archives, Martin Chevalier

Patrick Dom est aussi emballé par le nombre de chandails autographiés qui seront offerts lors des traditionnels encans silencieux, samedi et dimanche, ainsi que le 14 et le 15 février. 

« Habituellement, on en a peut-être 12. Là, on en a 19, et ce sont tous des tops de la Ligue nationale », lance-t-il. 

Dans la liste se trouvent notamment Connor McDavid, Sidney Crosby, Nick Suzuki et Cole Caufield. 

« On a commencé à travailler là-dessus très tôt, on a fait plus de démarches cette année, raconte le directeur général. Là encore, ça faisait partie de notre ambition, qui était que tout soit plus gros cette année », pointe M. Dom.  

Les dédicaces d’une grande vedette

Carey Price

Crédit photo : Image tirée du site internet du Tournoi Pee-wee

Patrick Dom l’expliquait la semaine dernière : il n’avait pas été très difficile de convaincre Carey Price de venir passer une journée à Québec pour signer des autographes aux côtés de Denis Savard. 

Le gardien du Canadien, sérieusement blessé au genou, a « très hâte » de vivre l’expérience du Tournoi pee-wee, selon le directeur général, qui se réjouit de cette grande visite. 

Price et Savard feront aller leurs crayons le samedi 18 février, de 13 h 15 à 14 h 45. Et le week-end prochain, les amateurs de hockey pourront rencontrer Caroline Ouellette, Billy Smith, Pierre Turgeon, Charline Labonté, Chris Chelios ainsi que Kim St-Pierre.  

Une division toute féminine

Pee-wee

Crédit photo : Image tirée du site internet du Tournoi Pee-wee

Pour la première fois de l’histoire de l’événement, une division toute féminine sera à l’honneur à Québec. Et quand on dit « à l’honneur », c’est bien le cas. Les participantes des 12 formations, venues du Canada, des États-Unis et d’Europe, ont même leur propre logo qu’elles arboreront sur leurs casques. Du lot, quatre équipes sont issues de la province : les As de Québec, les Amazones de Laval-Montréal, les Stars 55 de la Mauricie et les Étoiles de Laurentides-Lanaudière. 

« Les filles, ça va être le fun, souligne Patrick Dom. J’ai hâte pour elles. Elles aussi, on veut qu’elles entrent par la grande porte. » 

Le premier match, qui opposera les Stars 55 au Fury SEFHA, une équipe du Nouveau-Brunswick, aura lieu demain à 11 h 45. 

La célébration de l’inauguration de la division féminine aura lieu dimanche à 13 h, au Centre Vidéotron. 

Pour marquer le coup, le match entre les As et les Atlantic Selects sera arbitré, chronométré et annoncé par des femmes.