Les 17 pionnières du tournoi pee-wee de Québec

Le parcours de l’équipe féminine des As de Québec s’est terminé en demi-finale du Tournoi international de hockey pee-wee de Québec, samedi soir.
Les 17 pionnières peuvent toutefois se consoler en se disant qu’elles vont passer à l’histoire en étant parmi les premières à se disputer le titre dans la nouvelle catégorie féminine de la compétition internationale.
Les As se sont finalement inclinées, par la marque de 3 à 1, devant le Lightning de Durham-Ouest, originaire de l’Ontario. Malgré la douleur de la défaite, elles garderont un souvenir indélébile de leur passage au Centre Vidéotron.
«Je rêvais depuis que je suis toute petite de jouer au Tournoi pee-wee de Québec, explique l’attaquante Laurianne Howe. Jamais je n’aurais pensé que j’y arriverais un jour. C’était vraiment une expérience incroyable.»
Même si elle a été particulièrement marquée par son but inscrit dans l’enceinte principale du «plus gros tournoi du monde», c’est le parcours de son équipe jusqu’en demi-finale qui restera gravé dans la mémoire de la jeune fille.
«Je suis tellement contente de ce qu’on a réussi à faire toutes ensemble. On a montré aux plus jeunes que le hockey, ce n’est pas juste un sport de garçons. Les filles aussi sont bonnes!»
L’entraîneuse-cheffe des As, Isabelle Plouffe, abonde dans le même sens. «Elles peuvent être fières. Elles ont tout donné et j’ai dit à mes joueuses qu’elles n’ont aucun regret à avoir. On est tombées sur une équipe très forte et elles ont quand même très bien fait dans l’adversité.»
L’ardeur au travail de l’équipe locale a d’ailleurs été saluée à maintes reprises par la foule généreuse du Centre Vidéotron lors des trois matchs qu’elle y a disputés. Malgré les distractions inhabituelles, les hockeyeuses ont réagi avec une grande maturité, selon Isabelle Plouffe.
«Au début, on sentait que ça les distrayait de voir des caméras, des photographes et autant de monde. Je trouve qu’elles ont très bien géré la pression et l’attention.» Elle a d’ailleurs demandé à ses ouailles d’aller saluer les partisans, après la défaite, pour les remercier.
Message fort
Plus que le résultat crève-cœur de samedi soir, c’est le fait de voir une équipe de Québec fouler la glace dans une division toute féminine qui aura marqué les esprits. L’entraîneuse-cheffe n’a d’ailleurs pas caché qu’elle était envieuse.
«C’est certain que j’aurais aimé avoir cette occasion-là. On en parlait déjà à mon époque de voir des équipes féminines au Tournoi pee-wee. C’est un grand pas en avant pour le hockey en général.»
Mère d’une des joueuses des As, Bianca Dussault avoue avoir vécu toute une gamme d’émotions en voyant sa fille de 13 ans, Malia Thiboutot, sauter sur la patinoire du Centre Vidéotron.
«À cinq ans, elle nous disait qu’elle voulait jouer pour les “Pee-wee” quand elle serait plus grande, comme si c’était le nom d’une équipe, confie celle qui est aussi conseillère municipale de Val-Bélair. Je savais que pour les filles, il n’y avait pas beaucoup de moyens d’y accéder auparavant. J’avais la chair de poule en voyant que ça s’est finalement concrétisé.»
Elle est également très fière de voir sa fille et son équipe paver la voie pour les générations qui suivront. «Elles ont donné un exemple à suivre pour les prochaines générations», souligne Mme Dussault.