Les Eagles de retour au Super Bowl!

PHILADELPHIE – Ce qui avait le potentiel d’être un duel corsé est vite devenu une boucherie en faveur des Eagles quand les 49ers ont subi une hécatombe au poste de quart-arrière. Philadelphie est en liesse avec une deuxième présence au Super Bowl en cinq ans.

Les Eagles ont écrasé leurs visiteurs au Lincoln Financial Field par la marque de 31 à 7 en finale de la Conférence nationale et ont rendez-vous avec les Chiefs de Kansas City le 12 février, en Arizona.

Sans rien leur enlever, disons qu’ils ont gagné à la loterie bien avant de gagner le match quand le quart-arrière des 49ers, Brock Purdy, s’est blessé au coude droit dès la première série à l’attaque sur un sac du quart de Haason Reddick.

Les Eagles menaient 7 à 0 à ce stade du match et, par la suite, leurs rivaux n’ont inscrit qu’un touché sur une courte séquence de 46 verges.

Outre cet unique moment heureux dans leur rencontre, aucune autre des poussées offensives des 49ers n’a généré plus que 28 petites verges.

N’empêche que les Eagles ont outrageusement dominé et qu’ils en seront à une deuxième présence au Super Bowl en cinq ans, après avoir changé de quart-arrière, et d’entraîneur-chef, tout en conservant seulement cinq joueurs de la dernière édition championne. C’est une reconstruction express et magistralement bien menée.

Un éternel réserviste

C’est avec Josh Johnson que les 49ers ont dû poursuivre la bataille. Pour donner une idée à quel point c’était peine perdue, Johnson est un réserviste de carrière qui en est à sa 15e équipe dans la NFL et à son quatrième séjour avec San Francisco.

Comme si ça ne faisait pas déjà assez dur, Johnson a vu son match prendre fin au troisième quart, quand il a subi une commotion cérébrale. Purdy, incapable de lancer, n’a tenté qu’une autre passe dans le match malgré le retard immense à combler.

Les 49ers n’ont pas aidé leur cause non plus avec trois revirements, dont un en toute fin de première demie qui a mené au troisième touché des Eagles. Les 11 pénalités ont aussi saboté leurs moindres chances et leur frustration a été mal canalisée.

«Perdre, c’est toujours un sentiment affreux. Là, ça fait encore plus mal que d’habitude», a débité l’entraîneur-chef vaincu, Kyle Shanahan.

Shanahan, incidemment, a dormi en n’allant pas en appel sur un quatrième essai converti par DeVonta Smith au premier quart, qui en fait était une passe incomplète.

Défense et jeu au sol dominants

Les Eagles n’allaient pas laisser de telles occasions s’évaporer.

L’attaque n’a amassé que 269 verges et converti seulement cinq de ses 15 situations de troisième essai, mais le pilote Nick Sirianni a été audacieux avec deux conversions de quatrième essai qui ont mené aux deux premiers touchés des siens, ceux du porteur Miles Sanders.

D’ailleurs, les quatre touchés des Eagles ont été inscrits au sol. Ils comptent maintenant 39 touchés par la course cette saison, ce qui constitue un record de ligue. Le quart-arrière Jalen Hurts, qui en a inscrit un, en revendique 15 à lui seul.

«Nous avons pris avantage des opportunités qui nous ont été offertes. À ce stade de la saison, c’est ce qu’il faut faire. Nous avons trouvé une manière d’être efficaces contre la meilleure défense de la ligue.

«Aujourd’hui, on a fait le nécessaire, mais au Super Bowl, on devra jouer à la hauteur de notre standard», a indiqué celui qui n’a accumulé que 121 verges par les airs.

Une quatrième présence

Les Eagles s’amènent pour une quatrième fois au Super Bowl après avoir pulvérisé leurs deux derniers adversaires au compte de 69 à 14.

Ils sont devenus la cinquième équipe de l’histoire, selon ESPN Stats & Info, à remporter la deuxième ronde et la finale de conférence par au moins 21 points. Les quatre précédentes équipes ont ensuite remporté le match ultime.

Les étoiles du jour

 Haason Reddick : Le secondeur extérieur a été une brillante acquisition des Eagles dans la saison morte. Il a poursuivi son élan avec deux sacs du quart, un échappé forcé et un autre recouvré. En incluant les séries, il revendique 19,5 sacs cette saison.

 Lane Johnson : Quel courage ! Le bloqueur à droite des Eagles joue durant les présentes séries malgré une déchirure à l’aine. La ligne à l’attaque n’a concédé qu’un sac et a pavé la voie à des gains de 148 verges au sol.

 Christian McCaffrey : Dans la défaite, le porteur des 49ers Christian McCaffrey n’a rien à se reprocher. Il a gagné 117 verges au total, dont 23 sur un spectaculaire touché par la course. Il sera encore une arme pour les Niners la saison prochaine.

Grosse victoire et gros cigares

Même si le match le plus important reste à venir, les Eagles n’allaient pas manquer l’occasion de festoyer pour leur championnat de conférence. Dans le vestiaire, au terme de la victoire sans équivoque, il fallait faire son chemin à travers l’épaisse fumée des nombreux cigares allumés.

Après leur premier sacre dans la Conférence nationale depuis janvier 2018, les Eagles avaient visiblement le cœur à la fête.

Si la tension était palpable jusqu’au milieu du deuxième quart, ils ont ensuite pris totalement le contrôle de la rencontre.

Les cigares auraient pu être allumés dès la deuxième demie, mais la sensation ne semblait que plus douce après les longues célébrations sur le terrain devant les partisans, qui n’étaient pas encore partis pour envahir le centre-ville.

Si l’équipe a bien travaillé dans l’ensemble, la majeure partie du mérite revenait à la défense, qui a limité les 49ers à 11 premiers jeux et 164 verges, leur plus faible production cette saison.

«C’est probablement notre meilleur match cette saison et le pire c’est que nous pouvons encore jouer mieux. Il faut maintenant montrer que nous sommes la meilleure équipe de la NFL», a mentionné le joueur le plus disruptif du match, le secondeur extérieur Haason Reddick.

Point tournant

Reddick a changé le cours du duel sur son premier sac du quart, quand il a fait perdre le ballon à Brock Purdy en plus de le mettre hors de combat.

«Je ne savais pas qu’il était blessé et je ne joue jamais pour blesser. Je ne suis pas ce genre de joueur», s’est empressé de spécifier celui que les Eagles ont embauché sur le marché des joueurs autonomes et qui a récompensé leur décision.

Reddick, qui est originaire de la région de Philadelphie, peinait à croire à ce qui lui arrivait.

«C’est absolument fou. Je suis tellement reconnaissant. Je n’ai pas de mots», a-t-il soupiré.

Un rêve

L’entraîneur-chef Nick Sirianni a été engagé la saison dernière et les résultats sont probants.

«Tu rêves de ça toute ta vie. On y arrive parce que personne n’a été meilleur que nous dans la conférence cette année. Nous savons comment nous sommes forts mentalement et physiquement. Il y a eu des hauts et des bas avec cette équipe, mais quand tu apprends à affronter la tempête, tu es prêt pour ce genre de match», a savouré le pilote en point de presse, entouré de ses trois jeunes enfants.

Toujours faim

À travers les confettis, la musique et les nuages de fumée, le vétéran ailier défensif Brandon Graham a promis qu’il ne s’agissait que d’une mise en bouche.

«C’est tellement une belle équipe, remplie de belles personnalités. Nous sommes encore très affamés», a-t-il lâché, armé de son plus grand sourire.