Les frères Gauthier, inséparables complices avec le Phoenix

SHERBROOKE | Plus jeune, Ethan Gauthier a toujours été le meilleur joueur de ses équipes. Il n’avait pas besoin de travailler très fort pour dominer. Si aujourd’hui, il ne repose plus sur ses lauriers et qu’il sera probablement un choix de premier tour dans la LNH, c’est grâce à son frère Kaylen. 

« Il a eu un gros rôle à jouer dans ma carrière, admet Ethan, 18 ans. J’avais du talent pur, mais je ne faisais pas de sacrifices. C’était facile et j’étais assis sur mon talent. Je pensais que je travaillais fort, mais ce n’était pas vraiment le cas dans le fond. Sans lui, je ne serais définitivement pas où je suis aujourd’hui. »

De son côté, Kaylen, un défenseur de 21 ans, ne possédait pas les mêmes habiletés. Il était toutefois doté d’un fort caractère et il avait de la discipline et une bonne éthique de travail. 

Ce qui lui a permis de connaître une belle carrière, qu’il poursuivra avec l’Université du Québec à Trois-Rivières la saison prochaine, tout en étudiant en finance. Parce que « gagner 20 000 $ dans la East Coast sans diplôme », ça n’intéresse pas le capitaine du Phœnix de Sherbrooke.

« Mon travail a toujours été de le pousser, tout comme mon père [Denis], raconte Kaylen, qui passe presque tout son temps avec son cadet. Je voulais lui faire comprendre qu’à un moment donné, ça ne fonctionnera plus. Il ne pourrait pas juste s’en sortir avec le talent. Il a fini par comprendre ! Il se comporte maintenant comme un professionnel. Il prend soin de lui, il mange bien, il dort bien. »

Aucune jalousie

En guise de récompense, Ethan devrait être sélectionné au premier tour du repêchage de la LNH, en juin. La Centrale de recrutement du circuit le classe 16e parmi les patineurs nord-américains, trois rangs devant le défenseur Étienne Morin, des Wildcats de Moncton.

« Il n’y a jamais eu de jalousie entre nous, assure Kaylen, qui n’avait jamais été repêché par une équipe professionnelle. Pour ma part, c’est un exploit que je sois ici. Jamais, je j’aurais pensé que je jouerais dans la LHJMQ. Mais, pour mon frère, le travail n’est pas terminé et je serai toujours là pour lui. » 

Un père à 100 % avec le Phoenix

Ethan peut aussi compter sur les conseils du paternel, qui a disputé plus de 500 matchs à la ligne bleue dans la LNH.

« Mon père ne nous a jamais mis de pression. Plus jeune, mon frère a dû choisir entre le baseball et le hockey. À ce moment-là, je pense qu’il avait plus de chances de percer au baseball qu’au hockey. Mais mon père lui a dit qu’il pouvait faire ce qu’il voulait. »

Après avoir eu le cœur déchiré entre ses Voltigeurs de Drummondville, l’équipe de son enfance et avec qui il est actuellement entraîneur adjoint et conseiller spécial, et le club de ses fils au tour précédent, Denis Gauthier pourra se ranger à 100 % derrière le Phoenix, qui affrontera dès ce soir les Mooseheads de Halifax en demi-finale de la LHJMQ.