Les joueurs veulent garder Nancy
Les quelques joueurs qui ont participé au bilan de fin de saison y sont allés de plaidoyers pour un retour de Wilfried Nancy.
Du nombre, Djordje Mihailovic est celui qui a offert l’hommage le plus vibrant à celui qui l’a aidé à devenir un homme au cours des deux dernières saisons.
«Il n’est comme aucun entraîneur que j’ai eu dans le passé. Il comprend les gens, il prend du temps. Au cours de mes premières semaines ici, j’avais besoin de mûrir et il comprenait ça.
«Il ne m’a compris comme aucun autre entraîneur et c’est ce qui m’a le plus aidé à progresser comme joueur.»
Ambiance
On l’a remarqué toute la saison, l’ambiance était bonne au sein du groupe. Les joueurs travaillaient fort, certes, mais ils le faisaient le plus souvent avec le sourire et c’est l’œuvre de Nancy.
«Ma première impression a été celle d’un homme très humble et très terre-à-terre. Il est très détendu et relax. Il adore le jeu d’une merveilleuse façon», a souligné Alistair Johnston, arrivé l’hiver dernier.
Samuel Piette, qui connaît Nancy depuis plus de dix ans, a soulevé un point intéressant en parlant de ce que son entraîneur a apporté au club.
«C’est le sentiment d’être bien dans un club, dans un vestiaire, de ne pas jouer en se sentant toujours jugé par un entraîneur. À part Mauro Biello, c’est quelque chose que j’ai toujours senti chez les autres entraîneurs.»
«Tout le monde veut que Wilfried reste. Il a presque tout changé au club depuis son arrivée, sa philosophie est importante pour le groupe», a ajouté Kamal Miller.
Confiance
On comprend mieux ce que Piette veut dire quand on demande à Nancy d’expliquer la philosophie qu’il a implantée en arrivant, en 2021.
Pour lui, il y a une valeur qui est au cœur de son concept et il n’en démord pas.
«La confiance. Sans ça, on ne peut pas avancer. Les joueurs nous ont donné l’opportunité d’avoir cette confiance-là et il y a une confiance naturelle qui s’est installée et c’est primordial.
«Ma façon de jouer ne sort pas une autre planète, elle est tout à fait normale, mais j’ai des convictions qui sont fortes.»
Adaptation
Mais si on veut creuser dans les détails, il faut admettre que l’implantation de sa philosophie de jeu, axée sur la possession et la construction offensive à partir de l’arrière, a pris du temps à mettre en place.
C’est tout à fait normal puisque c’est une façon de jouer qui est fort efficace, mais contre-intuitive. Alistair Johnston a souvent mentionné qu’il avait dû oublier tout ce qu’il savait quand il est arrivé à Montréal.
«Jouer dans ce système m’a vraiment mis au défi de découvrir de nouvelles frontières. Ç’a été un beau tremplin pour moi sur le plan offensif.»
Le latéral canadien a aussi souligné la façon dont cette philosophie de jeu s’est implantée de façon efficace.
«On a vu la croissance entre l’an un et l’an deux. S’il revient, nous serons très excités, mais s’il quitte, on lui souhaite bonne chance et je ne pense pas que quiconque va lui en vouloir.»
Remplaçable?
Comme les joueurs sont passés au podium avant Wilfried Nancy et Olivier Renard, ils ont été questionnés un peu comme si Nancy était parti. Cela dit, ce n’est pas encore tout à fait clair s’il reste.
Dans le cas où il choisissait de tenter une nouvelle aventure, par qui pourrait-on le remplacer? Il faudrait peut-être regarder à l’interne.
«Ça pourrait être la meilleure solution parce qu’il y aurait de la continuité, mais ce n’est pas parce qu’une personne est adjointe qu’elle a nécessairement les mêmes idées», a prévenu Samuel Piette qui comprend l’intérêt que suscite Nancy chez les autres clubs de la MLS.
«Je ne suis pas surpris, c’est le Crew, Houston ou une autre équipe de la MLS. Plusieurs équipes aimeraient avoir un entraîneur comme Wilfried Nancy et Montréal aussi.»
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C’est moins clair
Victor Wanyama en est un qui semblait sur son départ puisqu’il a confirmé, il y a quelques semaines, qu’il ne serait pas de retour en 2023.
Son discours avait toutefois changé au moment de faire le bilan de la saison et il se pourrait bien que sa déclaration ait été un coup de poker.
«Je vais prendre des vacances et je vais regarder mes options avec ma famille et on verra ensuite. J’ai discuté avec le club et je n’ai pas encore pris de décision.»
Pressé de préciser, le vétéran de 31 ans a ensuite indiqué qu’il devait rencontrer son agent aujourd’hui pour discuter de la suite.
Wanayma a touché trois millions de dollars cette semaine, mais un retour se ferait très certainement à moindre coût. À son âge, il pourrait être tenté de décrocher un dernier gros contrat en Europe.
Le Canada et la Coupe
Alistair Johnston et Kamal Miller en sont deux autres qui pourraient flirter avec l’Europe s’ils connaissent une bonne Coupe du monde avec le Canada.
«Pour tous les joueurs, la Coupe du monde est la fenêtre pour l’Europe, a reconnu Johnston. En même temps, je ne pense pas à ça quand je joue pour le Canada, je pense juste à gagner le match pour mon pays», a-t-il soutenu dans un français très correct avant de poursuivre en anglais pour éviter de mal s’exprimer.
«J’ai toujours eu des aspirations de jouer en Europe et j’ai toujours été clair sur le sujet, c’est un rêve. Ce club m’a donné une belle opportunité et j’apprécie mon passage ici. Peu importe ce qui va arriver, je serai gagnant.»
Ce qu’on sait, c’est que l’équipe aura un visage différent en 2023 et Samuel Piette le sait lui aussi.
«J’aurais aimé faire un copier-coller la saison prochaine, mais il y a des joueurs qui ont des objectifs encore plus grands. Comme Djordje, le transfert était la chose pour lui.
«Tu ne veux pas changer une formule gagnante, mais tu n’as pas le choix. C’est de l’inconnu, mais quand Wilfried est arrivé c’était aussi de l’inconnu et on voit ce qui s’est passé.»