La journée de mercredi constitue l’occasion d’évoquer ce qui est encore aujourd’hui la transaction la plus marquante de la Ligue nationale de hockey (LNH) : le 9 août 1988, Wayne Gretzky passait des Oilers d’Edmonton aux Kings de Los Angeles. 

La nouvelle du transfert du numéro 99 a créé à l’époque une onde de choc partout dans la sphère sportive et à l’extérieur de celle-ci. Après tout, la «Merveille» incarnait le visage de son sport et était sans contredit le meilleur hockeyeur de la planète. Il venait d’ailleurs de gagner une quatrième coupe Stanley en cinq ans, ajoutant au passage le trophée Conn-Smythe à sa collection d’honneurs. 

Crédit photo : Edmonton Sun/QMI Agency

Au plan hockey, rien ne justifiait le départ de Gretzky en Alberta, mais d’un point de vue financier, c’était une autre histoire. Expliquant sa décision par un manque de dollars dans ses coffres, le propriétaire des Oilers, Peter Pocklington, s’est entendu avec son vis-à-vis des Kings, Bruce McNall, pour mettre à exécution l’Échange», le tout avec le consentement du principal concerné. Conséquemment, le célèbre joueur de centre a pris le chemin de la Californie en compagnie de Marty McSorley et de Mike Krushelnyski, en retour de Jimmy Carson, de Martin Gélinas, de trois choix de premier tour et d’une somme de 15 millions $. 

En dépit de vives protestations provenant de divers milieux, incluant le monde politique canadien, et de nombreux reproches envoyés à Pocklington par la population locale qui a notamment brûlé des objets à l’effigie de l’homme d’affaires, l’actuel meilleur buteur de tous les temps a peu après enfilé l’uniforme argenté des Kings dans une conférence de presse remplie d’émotions. 

«Je suis déçu de quitter Edmonton. J’ai aimé vivre là et j’adore les partisans, avait-il déclaré les larmes aux yeux, peinant à compléter ses phrases. J’ai dit que je ne ferais pas cela. Cependant, il vient un temps où…» 

Pourtant… 

Les amateurs albertains ont renoué avec Gretzky le 19 octobre 1988 quand les Kings ont effectué leur première visite au repaire des Oilers de la saison suivante. Devant une foule conquise d’avance, il a récolté deux mentions d’aide dans une défaite de 8 à 6. Le 99 a toutefois pris sa revanche quelques mois plus tard quand les siens ont éliminé son ancien club au premier tour des séries, confrontation pendant laquelle il a récolté 13 points en sept joutes. 

Crédit photo : Photo courtoisie

Même si le joueur de renom a quitté pour des cieux plus ensoleillés, les Kings n’ont pas remporté la coupe Stanley durant son séjour à Los Angeles qui s’est fini en 1996. Ce sont plutôt les Oilers qui ont eu l’occasion de célébrer : menés par Mark Messier, ils ont décroché un autre titre au printemps 1990. Malgré l’absence de championnats à son bilan dans la Ville des anges, Gretzky y a excellé, dépassant le total de 100 points cinq fois en six campagnes.