Marie-Ève Dicaire convaincue de son choix
Pour la énième fois dans sa vie, la boxeuse Marie-Ève Dicaire a mis les gants à l’entraînement, mercredi à Laval, avant son grand départ, samedi matin, pour le combat de championnat du monde unifié qui l’opposera à la Britannique Natasha Jonas, le 12 novembre à Manchester, en Angleterre.
«J’ai fait le choix de continuer, j’ai envie d’être là», a confié Dicaire.
Âgée de 36 ans, celle qui détient le titre IBF des super-mi-moyennes aura vécu une période de remise en question avant d’accepter ce défi qui l’opposera à Jonas, championne du WBC et de la WBO. Le plus récent combat de Dicaire remonte au mois de décembre 2021 contre Cynthia Lozano. Depuis, elle a songé à tout arrêter.
«Elle a eu besoin de faire le plein et de prendre du recul, a convenu le promoteur Yvon Michel (voyez dans la vidéo ci-dessus l’entrevue qu’il a accordée à l’émission JiC). On avait prévu un combat pour Marie-Ève en avril au Casino et elle m’a alors dit qu’elle avait besoin de prendre du temps et de se redéfinir. Ça ne la motivait pas de défendre sa ceinture. Il fallait lui trouver quelque chose de majeur.»
Quatre ceintures en jeu
Ce prochain combat, en sol ennemi, est certainement à la hauteur des attentes. Il a permis à la Québécoise de retrouver sa motivation. En plus des trois ceintures détenues par les boxeuses, le prestigieux titre «Ring Magazine» sera aussi à l’enjeu.
«C’est quand même particulier de dire que je m’en vais boxer en combat de championnat du monde unifié dans un pays où la boxe est populaire comme le Canadien de Montréal l’est ici, a noté Dicaire. Pour moi, ç’a pas de prix! J’apprécie chaque moment de cette aventure-là.»
«Confiante, excitée, fébrile, emballée», a-t-elle énuméré pour qualifier son état d’esprit.
La Québécoise ne craint d’ailleurs pas de se battre en sol anglais, elle qui avait assisté au combat d’Oscar Rivas au O2 Arena, à Londres, contre Dillian Whyte, en juillet 2019.
«Je suis prête à cet environnement hostile, a statué Dicaire. C’est le genre de défi qui me donne des ailes et qui me permet d’aller chercher un certain carburant. Je sais que je vais me faire huer et je sais que la foule va crier même lorsqu’elle va frapper mes gants, mais ça va prendre plus que ça pour me déstabiliser.»
Brouiller les cartes
De l’autre côté de l’océan Atlantique, Jonas (12-2-1, 8 K.-O.) se montre confiante de battre Dicaire (18-1, 1 K.-O.). Si bien que la Britannique s’imagine déjà affronter ensuite Claressa Shields, celle qui a causé la seule défaite de la Québécoise en mars 2021.
«J’aime ça brouiller les cartes, a réagi Dicaire, qui en sera à son septième combat de championnat du monde. Il y a personne qui pensait un jour que j’allais être où je suis en ce moment.»
Si la guérison d’une blessure au tendon d’Achille a aidé Dicaire à retrouver le plaisir de boxer, c’est l’esprit de camaraderie au gymnase, avec ses entraîneurs Stéphane Harnois et Samuel Décarie-Drolet, qui la rattache à sa carrière sportive.
«J’ai eu le temps de m’ennuyer de la boxe, j’ai eu le temps de réaliser à quel point j’avais besoin de la boxe dans ma vie, a résumé Dicaire, à propos de sa récente période d’inactivité. Ç’a été un regain d’énergie pour moi à l’entraînement.»
«Au début du camp, je me suis posé la question : suis-je trop vieille pour faire ces affaires-là? Puis, la vapeur s’est renversée et j’en redemandais aux entraîneurs, a-t-elle ajouté. Je suis dans une condition physique incroyable. Si on m’avait dit, il y a un an, que j’allais être capable d’être dans une telle forme physique, je n’y aurais pas cru.»