Match Thunder-Pistons à Montréal: une chance unique pour le Québécois Luguentz Dort – TVA Sports
Petit, Luguentz Dort n’a jamais rêvé disputer un match au Centre Bell. C’était impossible, puisqu’il n’y avait pas d’équipe de la NBA à Montréal. Mais depuis 2012, la NBA s’est arrêtée dans la métropole québécoise à sept reprises.
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«Je me rappelle quand je venais aux matchs ici plus jeune, mais je n’ai jamais pensé qu’un jour je jouerais ici avec mon équipe. C’est grand pour moi», a raconté Dort, jeudi en fin d’avant-midi, au domicile du Canadien de Montréal.
Quelques heures plus tard, le Québécois de 24 ans devait affronter les Pistons de Detroit lors d’un match hors concours.
«Je ne sais pas à quoi m’attendre, a-t-il admis. Je sais qu’il y aura beaucoup de monde, ce sera sold out. J’espère que les fans auront du fun. Ça fait longtemps que je n’ai pas joué à Montréal.»
En effet, Dort était un adolescent la dernière fois qu’il a foulé un parquet dans sa ville natale. Si sa mémoire ne lui joue pas des tours, c’était dans l’uniforme du Brookwood Elite, de l’Amateur Athletic Union.
Entre 150 et 200 proches
À cette époque, sa famille et ses amis ne se doutaient probablement pas qu’il évoluerait plus tard dans la NBA, étant même élu le deuxième meilleur joueur défensif du circuit Silver par ses pairs dans un récent sondage du site web The Athletic. Ils seront entre 150 et 200 proches de Dort dans les gradins du Centre Bell jeudi soir.
«Ça va être énorme! Il y a beaucoup de monde qui aime le basket et c’est bon que la NBA vienne ici chaque année», a ajouté celui qui a signé l’an dernier le contrat le plus lucratif pour un Québécois en vertu d’un pacte de cinq ans et de 87,5 M$.
«Je pense que le Canadien a une équipe compétitive, mais les Montréalais n’ont pas la chance de voir souvent ce calibre de basketball», a renchéri l’entraîneur du Thunder, Mark Daigneault.
«On est très fiers d’avoir des joueurs qui proviennent d’un peu partout dans le monde et d’avoir la chance de jouer chez certains d’entre eux. C’est vraiment cool pour Luguentz, mais aussi pour [le Torontois] Shai Gilgeous-Alexander. C’est bien de pouvoir s’impliquer auprès de la communauté [notamment avec l’ancienne école secondaire de Dort], ce qui rend Lu très heureux. Ça nous permet de remettre les choses en perspective», a noté Daigneault, qui a d’ailleurs assisté à un match de l’Alliance de Montréal l’été dernier en compagnie de son numéro 5.
Surfer sur la vague de la Coupe du monde
L’instructeur de 38 ans peut donc compter sur deux médaillés de bronze à la plus récente Coupe du monde de basketball. Gilgeous-Alexander a certainement été le meilleur joueur du Canada, tandis que Dort a répondu aux attentes en défensive.
«C’est incroyable de constater à quel point ces matchs à la Coupe du monde ou aux Jeux olympiques sont importants pour tous les joueurs, a remarqué Daigneault. Et c’était en plus une victoire historique pour le Canada.»
Les deux coéquipiers espèrent donc surfer longtemps sur cette vague, durant laquelle ils ont notamment vaincu la Slovénie, la Serbie et les États-Unis.
«C’est vraiment une belle expérience, mais là, on a hâte d’aller aux Jeux olympiques l’été prochain», a mentionné le Québécois jamais repêché.
«C’était le fun, Lu a bien joué et on va poursuivre sur cette lancée cette saison», a dit Gilgeous-Alexander, qui a apprécié son repas mercredi soir chez Gibbys dans le Vieux-Montréal, une suggestion de Dort, qui, lui, a profité d’un repas en famille.
Deux frères
Les deux joueurs entameront leur cinquième saison à Oklahoma City. Ils se connaissent bien et la chimie est installée depuis longtemps.
«Il est comme un frère pour moi, a soutenu Dort. Et à la fin d’un match, quand il a la balle dans les mains, je sais qu’il va scorer.»
Daigneault a également fait ses débuts avec le Thunder en même temps que Dort et Gilgeous-Alexander, en tant qu’assistant. Il dirige l’équipe depuis la saison 2020-2021.
«Je me souviens lors d’une des premières parties de Lu, il avait réussi un gros jeu à la fin de la rencontre, a relaté Daigneault. Dès qu’il a mis les pieds sur un terrain de la NBA, il a été ce genre de joueur et ça n’a jamais changé, améliorant au passage sa compréhension du jeu et de la ligue depuis.»