Miguël Tourigny avait «d’affaire à écouter» – TVA Sports

Malgré son rôle de défenseur, Miguël Tourigny a toujours eu du flair pour l’attaque. 

Tellement que ses partenaires de jeu chez l’Armada de Blainville-Boisbriand ont souvent eu l’impression d’être laissés à eux-mêmes. 

D’ailleurs, l’an passé, au tournoi des recrues à Buffalo, cette carence était flagrante.

« Disons que, quand on était dans notre zone, je me demandais souvent ce qu’il se passait, a admis Tourigny, rencontré samedi au camp du Canadien. Une fois qu’on partait pour l’autre zone, j’étais parti, mais dans notre territoire, j’étais pas mal perdu. »

Retranché par le Rocket de Laval, principalement en raison de cette lacune, le Victoriavillois s’est exilé en Slovaquie, où il a porté les couleurs du Dukla de Trencin. À 20 ans, Tourigny a réellement compris ce que signifiait l’adage voulant que les voyages forment la jeunesse. Sur la glace comme à l’extérieur.

« Là-bas, j’étais vraiment le plus jeune de l’équipe. J’étais comme l’enfant et tous les gars étaient comme mes papas. D’ailleurs, celui avec qui je jouais (Tomas Strarosta) avait 41 ans. »

Bref, il avait « d’affaire à écouter », comme lui auraient dit les pères des années 1970 et 1980. Ce qu’il a fait. Pour son bien.  

« J’ai pris beaucoup de maturité là-bas. J’ai développé de la fierté à bien jouer défensivement. J’ai beaucoup amélioré cette facette de mon jeu et je crois que ça paraît depuis le début des camps », a analysé Tourigny.

« Maintenant, quand je suis dans ma zone, je me concentre d’abord sur mon jeu défensif. Ensuite, je pars à l’attaque », a expliqué le défenseur, qui vise un poste à Laval, cette saison. 

Camp perfectionnement Canadiens

Crédit photo : Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI

« Je mennuyais de papa et maman »

Évidemment, débarquer dans un pays étranger, à 20 ans, demande une capacité d’adaptation assez grande. Disons qu’apprendre à bien jouer défensivement n’était peut-être pas le pire de ses défis.

« Quand j’ai été retranché à Laval, mes agents et moi, on a pris la décision (d’aller jouer en Slovaquie). Sur le coup, j’étais sur un high. Mais après quelques jours, j’ai frappé un mur. Je m’ennuyais de papa et maman », a-t-il raconté.

Si aujourd’hui, il rit en repensant à la situation, il la trouvait moins drôle au départ.

« Quand j’ai fait ma première épicerie, je ne comprenais absolument rien. Je me promenais avec mon Google Traduction pour savoir ce que j’achetais. Ce n’était pas fameux, fameux, a-t-il ajouté. Je mangeais des sandwichs que j’avais achetées préfaites avant mes matchs. Les gars me regardaient bizarrement. »

De fil en aiguille, il s’est lié d’amitié avec Phil Pietroniro, un autre Québécois qui jouait à Trencin, puis les choses sont rentrées dans l’ordre.  

Ne vous inquiétez pas, le jeune homme a fini par manger à sa faim. Il fait désormais osciller le pèse-personne à 186 livres, alors qu’il en pesait 168 l’an dernier.

« J’ai mangé pas mal de protéines au cours de l’été, alors j’ai pris beaucoup de poids. L’an passé, j’avais pris 10 livres, mais je ne me sentais pas aussi bien que cette année. »

Bien qu’il soit plus lourd, il n’a rien perdu de sa vitesse et de son flair.