Nadège Akamse : la seule femme à la tête d’une équipe de soccer féminin universitaire québécoise

MONTRÉAL – En obtenant le poste d’entraîneuse-cheffe de l’équipe féminine de soccer des Carabins de l’Université de Montréal jeudi, Nadège Akamse est devenue la seule femme à occuper ce type de poste dans le réseau universitaire québécois.

Elle est également la 11e femme à diriger un club féminin de soccer au Canada: il y a 53 formations féminines parmi les universités du pays.

L’embauche d’Akamse s’inscrit dans la continuité chez les Bleus, puisqu’elle occupait les fonctions d’assistante-entraîneuse avec l’équipe depuis 2013. Qu’à cela ne tienne, elle a tenu à souligner l’importance du geste qu’a posé l’institution.

«Je suis très heureuse de voir que l’administration des Carabins me fait confiance. Je n’avais pas de doute à ce sujet, mais les postes d’entraîneur-chef sont souvent réservés aux hommes, a affirmé Akamse. Nous le voyons dans les statistiques qu’il y a beaucoup plus d’hommes. Ça peut envoyer le message aux femmes qu’elles n’ont pas leur place.»

«Chez les femmes, il y a d’autres enjeux que chez les messieurs, a-t-elle poursuivi. Quand on prend de l’âge ou que nous voulons fonder une famille, ça peut parfois nous mettre des freins. Il existe aussi – et malheureusement – l’aspect confiance. Encore aujourd’hui, nous voyons des femmes se dire que certains postes sont réservés à des hommes, ce qu’un homme ne fait pratiquement jamais.»

«Avec mon embauche, l’Université de Montréal envoie un message fort. C’est important de permettre aux femmes de se faire valoir. C’est un grand pas pour le sport québécois et pour les jeunes filles.»

S’entourer de femmes

Dans ses nouvelles fonctions, Akamse aura les coudées franches en ce qui concerne l’embauche de son personnel d’entraîneurs et elle a bien l’intention d’utiliser ce privilège pour donner des opportunités à d’autres amoureuses du ballon rond.

«Je veux m’entourer de beaucoup de femmes», a-t-elle déclaré sans hésitation.

«Quand nous regardons les autres équipes canadiennes, s’il y a une femme parmi le groupe d’entraîneurs, elle est toujours cachée derrière quatre ou cinq hommes. Ça doit changer.»

Akamse n’a pas évoqué de noms, mais elle souhaiterait s’entourer de femmes qui ont déjà porté le maillot bleu.

«Je veux ramener des anciennes. C’est tellement important de garder les gens qui ont les Carabins à cœur dans notre programme. […] C’est la meilleure façon de faire avancer notre organisation.»

La détentrice d’un baccalauréat en adaptation scolaire parle en connaissance de cause, puisqu’elle a elle-même joué pour les Carabins de 2004 à 2010.

Crédit photo : PHOTO COURTOISIE

«C’est important de donner le goût aux jeunes femmes d’atteindre ce type de poste. Il faut que les choses évoluent», a conclu Akamse.

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