Oser projeter 50 buts pour Cole Caufield, ce nâest pas si fou – TVA Sports
Lorsque le terme « séries éliminatoires » devient tabou pour l’état-major d’une organisation sportive, c’est vraiment le signe que l’on doit oublier une participation à la danse printanière. Certains diront que c’est mauvais au chapitre du marketing. Mais il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles. Rien qu’à voir, c’est évident qu’une place dans les séries est illusoire pour le Canadien cette saison.
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Tout n’est pas noir, toutefois. On peut penser que le Tricolore nous fera vivre de bons moments au cours du prochain hiver. Les yeux seront rivés sur le duo Suzuki-Caufield en particulier. Tout le monde a hâte de revoir Cole Caufield à l’œuvre. Son épaule droite est comme neuve.
Le jeune homme piaffe d’impatience. Il n’en peut plus d’attendre pour recommencer à faire ce qu’il fait de mieux dans la vie. Il veut marquer des buts encore et encore.
Combien en inscrira-t-il s’il joue la saison entière ? Les paris sont ouverts !
Au moins 30, peut-on penser. 40 ?
Il s’agirait d’une première pour un joueur du Canadien depuis Vincent Damphousse, en 1993-1994. Il y aura donc 30 ans le printemps prochain.
Un bail !
Pourquoi pas ?
Osez-vous dire 50 ? Ce n’est pas si fou.
Caufield a trouvé le fond du filet 48 fois en 83 matchs sous la direction de Martin St-Louis. On peut y voir un lien de cause à effet, mais le mérite revient surtout à Caufield lui-même et à celui qui dépose la rondelle sur la palette de son bâton.
Le taux de participation directe de Suzuki sur ces 48 buts s’élève à 38 %.
Suzuki est à Caufield ce que Elmer Lach et Henri Richard ont été pour Maurice Richard. Ce que Jean Béliveau a été pour Bernard Geoffrion. Ce que Peter Mahovlich et Jacques Lemaire ont été pour Guy Lafleur et Steve Shutt. Ce que Bobby Smith et Shayne Corson ont été pour Stéphane Richer, dernier joueur à avoir connu une campagne de 50 filets chez le CH (50 en 1987-1988 et 51 en 1989-1990).
Pierre Larouche, quant à lui, a connu deux saisons de 50 buts à titre de joueur de centre. Une première avec les Penguins— de Pittsburgh et une seconde avec le Canadien en jouant aux côtés de Lafleur, qui a connu sa dernière de six campagnes consécutives de 50 réussites cette saison-là (1979-1980).
Le visage de l’équipe
Le Rocket et Flower sont des icônes.
Pas question de comparer Caufield à ces deux légendes.
Ça tiendrait du sacrilège !
Mais l’Américain de 22 ans jouit d’une grande popularité auprès des Montréalais.— Ses airs d’adolescent en font le préféré des jeunes qui portent son chandail numéro 22 avec bonheur.
Ça fait changement avec les quatre décennies au cours desquelles la figure de proue de l’équipe était son gardien de but.
Les gens adorent Caufield. Ils aiment ses réactions après ses buts.
Caufield est tout feu, tout flamme !
Son énergie est contagieuse.
Dans la lignée des grands petits
En plus, les fans ont toujours un faible pour les joueurs de petit gabarit.
Dans sa jeunesse, mon père raffolait plus d’Aurèle Joliat, dont il me parlait, que du grand Howie Morenz. Vite sur ses patins, Joliat pouvait garder la rondelle deux minutes en infériorité numérique, me disait-il. – Hein ?
Dans mon jeune temps, Yvan Cournoyer— me soulevait de ma chaise devant le téléviseur avec sa rapidité électrisante de la ligne bleue au filet. Il est devenu le Roadrunner.
Dans les années 1980, les gens se sont pris d’affection pour Mats Naslund, cet étranger qui avait volé le poste de Réjean Houle aux côtés de Pierre Mondou— et de Mario Tremblay.
Martin St-Louis l’aimait tellement qu’il a fait du 26 le numéro sur l’arrière de son chandail.
Quand il l’a rencontré lors d’un événement spécial sur la glace, le petit Viking lui a fait cadeau de son bâton de marque Torspo.
Naslund, le dernier
Naslund est le dernier joueur du Canadien à avoir connu une saison de 100 points. L’équipe a remporté la coupe Stanley cette saison-là (1985-1986).
Caufield fait partie de cette lignée de joueurs attachants.
À chaque match, les amateurs souhaitent le voir en mettre une, deux ou trois dedans. Leur favori semble téflon à la pression. Caufield s’amuse comme l’image du gamin qu’il projette.
Un danger le guette, cependant : c’est que l’on associe sa production à son salaire qui grimpe à 7,85 millions $ cette année. Il devra produire en conséquence.