Patinage de vitesse courte piste: William Dandjinou surmonte l’adversité pour briller

William Dandjinou aurait eu toutes les raisons de baisser les bras, mais il n’a jamais abandonné malgré les doutes qui l’ont envahi et ses efforts portent fruit en fin de semaine à l’occasion des sélections en patinage de vitesse courte piste qui se déroulent à la Place Bell.

Réserviste aux Jeux olympiques de Pékin en février dernier, Dandjinou a pris les bouchées doubles lors de l’entraînement estival avant de vivre une autre déception lors des premiers essais au Centre de glaces en octobre. Il n’a pas été en mesure de se qualifier pour les premières étapes de Coupe du monde de la saison.

«J’ai eu des doutes, a-t-il reconnu, et j’ai pris une semaine de congé après les sélections. Après m’être défoncé pendant l’été, je vivais une autre déception après le coup dur des Jeux. Pendant que les gars partaient pour la Coupe du monde, l’entraîneur Yannick Desmeules m’a beaucoup aidé. J’ai aussi changé mon état d’esprit. Je suis plus calme et je m’éparpille moins. Je canalise mieux mon énergie. Je suis sur la bonne voie.»

Après les deux premières Coupes du monde à Montréal et à Salt Lake City, le patineur de 24 ans a eu l’occasion de participer au Championnat des Quatre Continents où il a terminé au 3e rang au 1000m.

Opportunité en or

L’équipe canadienne a par la suite donné un répit à Mathieu Pelletier pour les deux étapes de la Coupe du monde au Kazakhstan en décembre afin qu’il soit au sommet de son art en prévision du mondial junior. Ce changement a permis à Dandjinou de renouer avec la Coupe du monde où il a atteint sa première finale A en carrière avec une 4e position au 1500m.

«Après ma médaille aux Quatre Continents, j’ai réalisé que j’étais capable et ma finale au Kazakhstan a encore augmenté ma confiance. Le doute peut amener de bonnes choses et mes récents succès sont encore plus satisfaisants en raison des épreuves que j’ai surmontées. Ce retour en force veut dire beaucoup pour moi et je suis fier.»

Surprise

Même s’il avait gagné en confiance au cours des dernières semaines, Dandjinou ne prévoyait pas connaître autant de succès. Il compte deux victoires à son actif au 1000m et au 1500m ainsi qu’une 3e et une 4e place au 500m. Dans cette dernière épreuve, samedi, il occupait la tête avant qu’un accrochage avec Félix Roussel dans le dernier virage provoque une chute à trois. Les officiels ont disqualifié Roussel et exigé un deuxième départ.

Meneur après quelques tours, Dandjinou a manqué de gaz pour conclure en 4e place de l’épreuve remportée par Maxime Laoun qui n’avait pas été impliqué dans l’accrochage.

«Je savais que j’étais en forme, mais je ne pensais pas faire aussi bien et rivaliser avec Pascal Dion et Maxime Laoun, a-t-il avoué. Je continue d’apprendre à leurs côtés.»

Si le produit du club de Laval est surpris de ses performances, ce n’est pas le cas de son entraîneur. «Je ne suis pas surpris, a assuré Sébastien Cros, mais je me dis ça se passe finalement. Lors des sélections pour les Jeux l’an dernier, il avait montré ses capacités en se battant pour des podiums, mais il avait aussi obtenu des 10e ou 12e place. Il était inconstant.»

«William a toujours possédé des habiletés, mais il est maintenant plus structuré, a expliqué Cros. Il gère mieux son énergie. Il a été poussé dans ses retranchements en n’étant pas choisi sur l’équipe de Coupe du monde en début de saison, mais il a réussi à s’accrocher et profité des opportunités qui se sont présentées par la suite pour démontrer son potentiel.»

Avec seulement deux courses à faire aux sélections qui prendront fin dimanche, Dandjinou est maintenant en excellente position pour obtenir son billet pour les deux dernières Coupe du monde de la saison.

STEVEN DUBOIS SUR LE CARREAU

Les sélections ne se passent pas comme prévu pour quelques têtes d’affiche de l’équipe canadienne.

Le triple médaillé olympique Steven Dubois a dû se retirer avant les premières courses de vendredi. Fiévreux, il a patiné un peu, mercredi, mais il n’avait pas l’énergie pour se mesurer aux meilleurs Canadiens.

«En ne le faisant pas courir, on voulait éviter de l’hypothéquer plus en prévision de la prochaine Coupe du monde dans deux semaines, a souligné l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne Sébastien Cros. Étant donné qu’il avait été dominant lors de la première sélection à Québec en octobre et de ses très bonnes performances en Coupe du monde à l’automne, son pointage va lui permettre de se classer.»

«Parce qu’on n’est pas certain du pointage au classement cumulatif, on n’a pas pris de chance et on a fait une demande de dérogation, d’ajouter Cros. Il souffre d’une sinusite et il sera rétabli pour la Coupe du monde à Dresden.»

Blessure pour Jordan Pierre-Gilles

Pour une deuxième sélection consécutive, Jordan Pierre-Gilles a joué de malchance. Le patineur de Sherbrooke s’est de nouveau blessé à une cheville lors des qualifications au 1000m. Pierre-Gilles avait profité d’un laissez-passer pour la première Coupe du monde de la saison à Montréal après avoir subi une blessure au Centre de glaces. Seulement les patineurs ayant obtenu un Top 8 peuvent se prévaloir d’une telle demande.

«Son cas est moins évident que celui de Steven, a expliqué Cros. Il n’a pas obtenu de résultats à Québec et en fin de semaine. Tous les autres gars ont participé à au moins une finale lors des Coupe du monde l’automne. Il y aura plus de discussions. Il est aussi possible d’offrir un laissez-passer conditionnel en établissant une date où il devra être de retour à 100 pour cent à l’entraînement.»

La bonne nouvelle est que la radiographie s’est révélée négative et Pierre-Gilles ne souffre pas d’une fracture.

Brunelle se retire

À son retour à la compétition après avoir fait l’impasse sur la saison d’automne, Florence Brunelle s’est retirée après la ronde quart de finale du 500m, vendredi. Le docteur ne voulait pas qu’elle poursuive la compétition.

Ne souffrant d’aucune blessure, Brunelle se met une pression importante sur les épaules. «Ce n’est pas un processus anormal et je ne suis pas inquiet, a indiqué Cros. Selon les individus, c’est plus ou moins facile de gérer la pression. On tente de la réduire, mais ce n’est pas possible de l’éviter tout le temps.»

«Comme athlète, tu es dans l’instant présent et c’est plus difficile, d’ajouter Cros, mais comme entraîneur tu regardes à moyen terme et tu gères une carrière et non trois courses. C’est normal qu’un athlète ait besoin d’une pause à l’occasion comme on l’a vu avec Kim (Boutin) avant la pandémie. Elle se fixait des attentes trop élevées.»

Le plan est toujours que Brunelle participe au championnat mondial junior où elle est préqualifiée, mais elle devra obtenir le feu vert de l’équipe médicale.