Plafond salarial: le CH sera armé jusqu’aux dents à l’été 2024 – TVA Sports

Début août, les Canadiens de Montréal dépassent le plafond salarial de 1,9 million $. Pourquoi une équipe en reconstruction n’ayant pas fait de folies le 1er juillet est-elle autant prise à la gorge? L’heure est-elle grave? 

Non. 

Avec l’aide de l’expert du plafond salarial Hart Levine, fondateur de la base de données PuckPedia, le TVASports.ca a jeté un coup d’œil à la situation du CH vis-à-vis le plafond salarial. Elle est en fait fort encourageante, et ce, malgré quelques mauvais contrats distribués par le prédécesseur de Kent Hughes. 

D’abord, les équipes de la LNH peuvent dépasser le plafond salarial de 10% durant l’été; aucune pénalité pour le CH, donc. 

Et le Tricolore ne devrait avoir aucune difficulté à respecter le plafond lorsque la saison 2023-2024 prendra son envol. En se servant intelligemment de l’outil qu’est la liste des blessés à long terme, Kent Hughes pourrait avoir une dizaine de millions $ de côté. 

La stratégie est simple. En gros, quand une équipe qui inscrit le nom d’un joueur sur la liste des blessés à long terme se situe en-dessous du plafond, la ligue calcule comme suit l’excédent de masse salariale qui est offert : (le salaire dudit joueur) – (l’espace disponible sous le plafond). 

«Avant le début de la saison, tu pourrais voir les Canadiens rétrograder sur papier plusieurs de leurs jeunes joueurs qui ne doivent pas passer par le ballottage. Ce faisant, ils se conformeraient au plafond salarial et ils créeraient un espace de, disons, 500 000$. On soustrait 500 000$ aux 10,5 millions de Carey Price et la Ligue hausse alors de 10 millions $ la limite que le CH peut dépasser.

«Ensuite, tu peux rappeler les jeunes que tu as rétrogradés sur papier. C’est probablement ce que les Canadiens vont faire.»

Ni vu ni connu. Voilà 10 millions $. 

Crédit photo : Thierry Laforce / Agence QMI

Voler le spectacle… dans un an

Si Hughes est resté assez tranquille cet été en suivant méticuleusement son plan de relance, il sera armé jusqu’aux dents pour réaliser des coups fumants dans un an. 

Sans même échanger un contrat encombrant comme celui de Joel Armia, de Christian Dvorak ou de Josh Anderson, Hughes pourrait avoir sous la main plus de 15 millions $. 

«Avec le plafond salarial actuel fixé à 83,5 millions $ pour la saison prochaine, les Canadiens auraient 12 millions $ à dépenser à l’été 2024, explique Hart Levine. Si tu considères que le plafond devrait augmenter de 4,5 millions, ils se retrouvent avec 16,5 millions $, et ce, sans même avoir inscrit le nom de Price sur la liste des blessés à long terme. On parlerait donc, très hypothétiquement, de 26 millions $ avec cinq ou six postes à pourvoir.»

Une hausse de 4,5 millions $ du plafond salarial? Oui, c’est ce qui se profile à l’horizon et les équipes en tiennent compte dans leurs calculs. 

Lorsque la Ligue a été financièrement affectée par la COVID-19, elle a maintenu les salaires de ses joueurs. Normalement, les revenus sont partagés 50-50 entre les joueurs et les propriétaires, mais les joueurs se sont ainsi retrouvés avec une plus grosse part du gâteau. 

Le syndicat et la Ligue se sont entendus pour que cet écart soit remboursé sur plusieurs années et, par conséquent, le plafond salarial est demeuré relativement stable lors des dernières saisons. Or, financièrement, la LNH a depuis repris du poil de la bête et il faut s’attendre à une hausse considérable. 

Autrement dit : les Canadiens auraient tous les moyens pour offrir un pont d’or à William Nylander à l’été 2024, comme l’a proposé le collègue de The Athletic Arpon Basu. 

«Le plafond salarial sera d’au moins 90 millions $ dans deux ans, si ce n’est pas plus», prédit Levine. 

Évidemment, nous n’apprenons rien à l’ancien agent qu’est Kent Hughes.