Rouge et Or: des joueuses de rugby redoutables, mais pas encore redoutées
Elles ont écrasé la compétition encore cette saison, elles ont terminé troisièmes à l’échelle canadienne l’an dernier, mais les filles de l’équipe de rugby du Rouge et Or ont quitté Québec pour le championnat universitaire, lundi, en sachant très bien qu’elles ne sont pas prises au sérieux à l’échelle nationale.
Et avec l’objectif de faire changer d’idée leurs rivales du reste du Canada.
« On est bruyantes, on est petites, mais on est capables de bouger le ballon et de jouer au rugby », a affirmé Annabelle Parent, avant de grimper dans l’autobus pour Montréal, où toute l’équipe a ensuite pris l’avion en direction de Victoria, en Colombie-Britannique.
Là-bas, un programme chargé les attend. Si elles enchaînent les victoires, les joueuses disputeront trois matchs en cinq jours.

Grâce à la profondeur
Dans cet horaire serré, l’expérience de la formation et sa profondeur seront de grands atouts pour enlever les grands honneurs, a soulevé Parent, une joueuse de deuxième ligne.
« [Les autres équipes] nous regardent de haut, a-t-elle commenté. On est la seule université francophone, on arrive de loin, elles ne savent pas ce qu’on vient faire là. Mais chaque année, on montre qu’on sait jouer. »
« Il y a plusieurs favoris, mais on est dans les quatre ou cinq équipes qui peuvent aspirer au titre, a pointé François Vachon-Marceau, qui en sera à son premier championnat canadien comme entraîneur-chef. Je pense donc que oui, on est à prendre au sérieux, mais on est prêts. »
L’Université Laval est classée deuxième au pays, derrière Queen’s, qui l’avait battue l’an dernier, dans le carré d’as canadien.

Une saison parfaite
Dans leur section, la domination du Rouge et Or ne fait aucun doute. Les joueuses ont inscrit 485 points en huit rencontres, et n’en ont accordé que 36.
Dans leur route vers le championnat du RSEQ, leurs seuls affrontements serrés ont été face aux Gee-Gees de l’Université d’Ottawa, équipe qui sera aussi présente à Victoria.
La finale québécoise disputée aux mains d’Ottawa a d’ailleurs été le premier match de la campagne où les joueuses de Vachon-Marceau ont réellement fait face à de l’adversité. Menées en fin de rencontre – elles n’avaient jamais tiré de l’arrière auparavant cette année –, elles se sont imposées dans les dernières minutes, grâce à un converti d’Alexina Tardif-Samson.
« C’est sûr [que ce match] nous a préparés, a soulevé l’entraîneur. Au Championnat canadien, c’est censé être les huit meilleures équipes au pays qui se retrouvent. Des matchs serrés, il va y en avoir. Pour ce qui est de la gestion d’un match, du caractère, ç’a été une excellente préparation. »
Pas comme au football !
Le Rouge et Or amorcera son tournoi mercredi, contre Arcadia. Les Gee-Gees, à l’instar de Queen’s et des Vikes de Victoria, qu’elles avaient battues l’an dernier pour le bronze, se retrouvent dans l’autre portion de tableau.
Les joueuses vont toutefois arriver reposées en Colombie-Britannique, elles qui ont bénéficié d’une semaine de pause après leur victoire en finale du RSEQ.
« On est à 100 %, voire à 120 %, a commenté Parent. Par contre, on va avoir besoin de la semaine suivante pour se reposer, parce que ça tape, un championnat canadien ! Trois matchs en cinq jours […] on ne verra jamais des gars de football faire ça ! »