Rouge et Or: l’unité défensive veut se racheter

En prévision de la visite des Redbirds de McGill, dimanche, l’entraîneur-chef du Rouge et Or de l’Université Laval, Glen Constantin, ne se gêne pas pour affirmer que l’unité défensive a des choses à prouver.

Le premier duel entre les deux formations le 3 septembre au stade Percival-Molson s’était transformé en un festival offensif qui a laissé un goût amer dans la bouche de l’unité défensive.

Le coordonnateur défensif Marc Fortier s’est assuré, lors de la première rencontre de préparation de la semaine, que la performance n’avait pas été reléguée aux oubliettes en rappelant à ses protégés le nombre de verges accordées. Dans une victoire de 37-20, le Rouge et Or avait accordé pas moins de 566 verges aux Redbirds, dont 391 par la passe.

«Marc a dit aux joueurs qu’il s’agissait de la plus mauvaise performance défensive en cinq ans et leur a rappelé le nombre de verges que nous avions accordées, a raconté l’entraîneur-chef Glen Constantin. Ce n’était pas éloquent du tout comme performance. Les gars ont réalisé qu’on peut avoir des problèmes si on n’est pas discipliné dans nos assignations et concentré sur la tâche à accomplir. La défensive a des choses à prouver dans ce match retour.»

Erreurs mentales

Au-delà des statistiques, Constantin souhaite que la défensive du Rouge et Or élimine les erreurs mentales.

«Le nombre de verges représente la note sur ton bulletin, a-t-il imagé, mais on doit avant tout éliminer les erreurs mentales. Dans ce premier match, on affrontait un nouveau quart-arrière (Éloa Latendresse-Regimbald), on découvrait un nouveau système offensif et plusieurs joueurs ont été victimes de coup de chaleur. Ce n’est pas des excuses pour notre performance, mais ça explique.»

Après quatre parties, le Rouge et Or occupe le premier rang du RSEQ avec 142 points marqués alors que les Redbirds occupent le dernier échelon en défensive avec 129 points accordés.

«La meilleure offensive contre la moins bonne défensive, c’est seulement sur papier, a prévenu Constantin. On doit passer aux actes sur le terrain, bien exécuter et poursuivre sur notre lancée. En offensive, on avait bien fait en première demie contre McGill, mais le défi sera de jouer pendant 60 minutes.»

Bon moral

Du côté des Redbirds, qui n’ont pas goûté à l’ivresse de la victoire en quatre sorties, Ronald Hilaire assure que le moral de ses ouailles est bon.

«Si on enlevait une erreur ici et là, on aurait une fiche très différente, a affirmé le pilote de McGill. C’est pour cette raison que les gars sont super optimistes. Si on est solides pendant quatre quarts, on peut rivaliser avec tout le monde. On voit de belles choses et on sait que nous ne sommes pas loin.»

«On se sent comme à la demie d’un match, de poursuivre Hilaire. On a fait les ajustements et on va sortir fort. C’est un bon défi contre Laval, mais nous sommes excités.»

Les Redbirds ont peiné dans les deux dernières minutes de la première demie à chaque rencontre sauf celle contre Montréal.

«Contre Laval, on perdait 14-10 et on a accordé un long retour et un dégagement bloqué et on s’est retrouvés en retard par 18 points à la demie, a souligné Hilaire. Contre Concordia, on menait 14-6, mais un touché refusé et une interception dans la zone des buts ont complètement changé le match. Au lieu de mener 21-6, c’était 14-13 à la pause. On doit mieux terminer nos premières demies et garder le pied sur la pédale en deuxième.»

Hilaire avait vu juste. «Je suis pas mal certain que les joueurs du Rouge et Or vont se faire rappeler tous les jours le nombre de verges qu’ils ont accordées lors du match à McGill, a-t-il prédit lors d’un entretien, mercredi. Laval a une défensive fière et ils voudront faire mieux.»

Surplus de confiance

En vertu de sa victoire à sens unique de 60-14 contre Concordia, dimanche dernier, le Rouge et Or pourrait-il pécher par excès de confiance ?

«C’est dans la nature humaine de s’asseoir, mais les gars ont soif de bien faire, a résumé Constantin. Crédit aux joueurs qui ont disputé un bon match, mais le travail des entraîneurs était de les ramener sur terre. On leur a martelé les points qu’on souhaite qu’ils améliorent.»

«Notre égo a été touché»

«Notre ego a été touché, a reconnu le maraudeur Félix Petit. Ce n’est pas un honneur de faire partie du groupe associé à la pire performance défensive en 5 ans. J’ai le premier chiffre du nombre de verges que nous avons accordées en tête et ça débute par 5 (566).»

À son premier départ dans les rangs universitaires, Éloa Latendresse-Regimbald avait ébloui la galerie avec des gains de 391 verges par la passe. Le produit des Cheetahs de Vanier avait aussi impressionné avec ses jambes en amassant 132 verges en 11 courses.

«On connaît ses forces un peu plus et ses faiblesses, a indiqué Petit. Montréal a exercé beaucoup de pression contre McGill la semaine dernière et réussi neuf sacs. C’est tentant d’aller dans le même sens parce que la stratégie a fonctionné, mais nous n’avons pas la même philosophie défensive que les Carabins.»

Petit estime que la ligne tertiaire a progressé depuis ce deuxième match de la saison. «Nous sommes en constante amélioration, a-t-il indiqué. C’est positif. Nous avons bien fait contre Montréal et Concordia à nos deux dernières parties.»

«Contre McGill, nous avions offert une piètre performance, de poursuivre le produit des Cougars du Collège Champlain. On avait été mauvais par la passe et la course. Nous n’avions pas respecté nos assignations. Contre Sherbrooke, même si nous avions accordé seulement trois points, nous étions déçus de notre performance en défensive.»

Opportunités à saisir

Le Rouge et Or a réussi deux interceptions dans la victoire de 37-20 à McGill, mais bousillé de belles opportunités d’augmenter le nombre de larcins. «On a échappé trois passes qui auraient dû être des interceptions, a précisé Petit. On doit profiter de ces occasions pour leur faire mal.»

Tout comme son coéquipier, Maxym Lavallée n’a pas oublié. «Nous avons encore ce match en mémoire et notre performance doit nous motiver à faire mieux et à ne pas répéter les mêmes erreurs, a souligné le vétéran demi-défensif. On veut prouver que nous sommes bien meilleurs que ce que nous avons montré lors du premier match contre McGill.»

Bonne réaction

Malgré la contre-performance, Lavallée assure que les demis défensifs ont gardé la tête haute.

«Ce qui est vraiment important, c’est la manière de réagir après une telle performance, a-t-il expliqué. On a vraiment progressé au lieu de se rabaisser. Contre Concordia, on a accordé un touché sur la première série et nous avons bien réagi en n’accordant aucun point par la suite sauf un touché en fin de match.»

«Cette fois-ci, il faudra contenir Éloa dans la pochette, de poursuivre Lavallée. Lors du premier match, il s’est échappé pour de longues courses sur des deuxièmes essais et longs et ça leur a permis de connaître de longues séries. Il faudra aussi saisir les occasions de réussir des interceptions quand la situation se présentera.»

Traitement spécial pour Kevin Mital?

Auteur de quatre touchés lors du premier duel entre les deux équipes, Kevin Mital aura-t-il droit à une attention spéciale ?

Le demi-inséré a connu un autre gros match, dimanche dernier, face aux Stingers de Concordia avec trois majeurs et des gains de 187 verges en 10 réceptions. «Après une très belle première saison, Kevin est devenu un joueur assez exceptionnel, a souligné l’entraîneur-chef et coordonnateur défensif des Redbirds, Ronald Hilaire. Laval mise sur un excellent front et la pochette demeure propre, ce qui donne le temps au quart-arrière de trouver Kevin. C’est plus difficile de le couvrir parce qu’il s’aligne à plusieurs positions.»

Conscient du danger que représente Mital, Hilaire ne veut toutefois pas mettre tous ses œufs dans le même panier. «Antoine Dansereau-Leclerc est toujours dangereux et Frédérik Antoine est plus impliqué, a-t-il indiqué. Laval mise aussi sur de bons porteurs de ballon qui commencent à rouler à plein régime.»

Plus d’action

Une chose est certaine, Ben Labrosse ne se retrouvera pas devant Mital selon ce que Hilaire nous a dit.

«C’est à la position de demi de coin du côté court que Ben nous aide le plus et c’est aussi la position où il est le plus à l’aise, a-t-il expliqué. C’est le fun de le voir aussi dominant. En quatre parties, nos adversaires ont lancé cinq ou six ballons en sa direction. On l’évite et il est peu testé. Je peux comprendre qu’il aimerait voir plus d’action.»

Peu importe les plans de McGill, Justin Éthier assure qu’il se prépare toujours en fonction d’une couverture serrée à l’égard de Mital. «On s’attend à une couverture plus serrée qu’à McGill, a indiqué le coordonnateur offensif de Laval, mais on ne doit pas toujours dépendre de Kevin.»

Fleurs pour les unités spéciales

Toutes les équipes du RSEQ ont atteint le cap de la mi-saison. Glen Constantin identifie les unités spéciales comme le groupe qui a le mieux fait. «Mathieu (Bertrand) et son groupe ont fait vraiment un bon travail et c’est notre unité la plus constante. Le jeu au sol a débloqué et le jeu aérien fonctionne assez bien. Quant à la défensive, on a grandi et progressé. J’ai aimé notre performance à Montréal.»

Absent lors des deux dernières parties, le receveur étoile Darius Simmons représente un cas incertain. Hilaire est très avare de commentaires au sujet de la raison de son absence. Le pilote des Redbirds n’a pas confirmé que Simmons était blessé, se bornant à répondre qu’il s’agissait de régie interne. Certaines informations laissent entendre qu’il ne s’agit pas d’une blessure, mais impossible d’en savoir plus.