Si près, mais si loin pour Leylah Fernandez

Il manquait peu à Leylah Fernandez pour produire la surprise du tournoi féminin aux Internationaux d’Australie, jeudi. Mais il en manquait juste assez.

Un point ici et là contre la no. 4 mondiale Caroline Garcia, quelques fautes directes de moins aux moments-clés de leur rencontre de deuxième tour et l’histoire du tournoi aurait pu tourner bien différemment pour la Lavalloise de 20 ans.

Mais en fin de cmpte c’était Garcia, 29 ans, qui a remporté le duel 7-6 (5), 7-5 et qui passe au troisième tour.

Pour Fernandez, éliminée en simple, mais encore en lice en double féminin avec l’Américaine Bethanie Mattek-Sands, la tournée australienne se termine avec les leçons apprises, mais pas les résultats espérés.

«Je menais dans le bris d’égalité, j’ai fait une ou deux erreurs qui lui ont donné de la confiance et je pense que ç’a tourné un peu le momentum du premier set», a déclaré Fernandez, assez philosophe compte tenu sa déception. Dans le deuxième set, c’était juste vers la fin du match que j’ai fait deux erreurs, ce que ça m’a encore coûté un peu le momentum.»

Garcia n’en cachait pas qu’elle considérait sa victoire au premier set un vol, en quelque sorte. Telle était la qualité du jeu de Fernandez.

Par contre, tirant de l’arrière 2-5 dans le premier bris d’égalité, la Française a joué cinq points consécutifs d’une telle qualité, elle était la maitresse de son propre sort.

«Je tirais toujours de l’arrière. Je n’arrivais pas à faire un point sur son service; chaque partie sur son service allait très vite, a dit Garcia. À 2-5, j’ai pu arriver à être un peu plus relâchée et à jouer du meilleur tennis. C’était très important pour ma confiance, c’est certain.»

«J’ai pu rester positive, ajoute-t-elle. Je n’étais pas toujours satisfaite de mon tennis, mais j’étais satisfaite de la manière que j’ai tenté de trouver des solutions et la façon que je me suis battue à travers le match.»

Pour Garcia, une des joueuses que l’on prévoit figurer parmi le carré d’as à la fin du tournoi, c’était une victoire in extremis.

Raquette mondiale No. 13 à ses meilleurs moments en août 2022, le classement de Fernandez a chuté quelque peu l’automne dernier, dès que les points mérités pour sa finale à l’Omnium des États-Unis en 2021 ont disparu de son palmarès après un an.

No. 40 au classement, ou près, à toutes les semaines depuis la mi-septembre 2022, Fernandez ne figurait alors pas parmi les 32 têtes de série à Melbourne. Donc, elle était à la merci des dieux du tirage pour déterminer son sort dans les rondes initiales à Melbourne.

Elle aurait bien pu rencontrer la No. 1 mondiale Iga Swiatek dès le départ; au final, c’était la joueuse française aguerrie Alizé Cornet.

Une victoire – sa première en carrière à l’Omnium d’Australie – a suivi.

Mais la deuxième Française était une Française de trop – une ou plusieurs coches plus haut en termes de niveau.

Dans les semaines à venir, Fernandez tentera de remonter son classement – au minimum, assez pour assurer qu’elle sera tête de série à Roland-Garros ce printemps, où elle doit défendre son quart de finale de 2022. Sans quoi, elle risque de descendre encore plus.

«C’est sûr que c’est ça l’objectif, d’avoir un classement un peu plus haut … puis d’avoir une opportunité d’avoir quelques matchs – pas vraiment de préparation, mais quelques matchs dans les premiers tours pour me donner un peu plus de confiance – avant de jouer contre une joueuse de Top 5 – une joueuse de Top 3, on va dire – qui va très bien jouer», a déclaré Fernandez.

L’an dernier à Melbourne, après une défaite-choc contre la « wild card » locale Maddison Inglis au premier tour, Fernandez a fait l’impasse sur la tournée au Moyen-Orient en février qui rassemble plusieurs tournois WTA d’envergure.

C’était prévu à l’avance. Même avec la défaite prématurée, Fernandez et son père/entraineur Jorge ont décidé de rester avec la programmation initiale.

Fernandez a donc pris une pause de plus de six semaines avant de prendre le chemin de Monterrey, au Mexique, en fin février 2022 où elle était la championne en titre d’un tournoi dit « WTA 250 ».

Malgré le manque de tennis, elle a pu remporter le tournoi pour une deuxième année d’affilée.

Cette année, Fernandez entreprendra son premier voyage à Doha (un tournoi WTA 500), Abu Dhabi, le site d’un nouveau tournoi WTA aussi de niveau 500 et Dubaï, ou le tournoi est un WTA 1000 – la même valeur en points de classement que Indian Wells, Miami ou encore l’Omnium Banque Nationale à Montréal.

Une belle opportunité de grimper dans le classement, surtout si elle est capable de reproduire le niveau de tennis qu’elle a démontré jeudi contre Garcia.