Six choses fascinantes à savoir sur Gabriel Diallo – TVA Sports

À 21 ans, après seulement huit mois chez les professionnels, le Montréalais Gabriel Diallo voulait profiter au maximum de cette première expérience dans le tableau principal d’un tournoi de la série Masters 1000. Il rêvait de pouvoir jouer devant une grande foule partisane. C’est maintenant chose faite. 

Et Diallo a fait plus que ça, encore. En battant en deux manches le 21e joueur au monde, le Britannique Daniel Evans, mardi au premier tour de l’Omnium Banque Nationale de Montréal, le puissant cogneur s’est par le fait même offert sa première victoire dans le grand tableau d’un tournoi ATP, après trois tentatives infructueuses.  

Il tentera de remettre ça mercredi après-midi, le géant de 6 pi 8 po, face à l’Australien Alex de Minaur, 18e raquette au monde.

Mais en attendant de voir si le 141e joueur au monde peut à nouveau causer la surprise, voici six choses à découvrir chez Diallo.

Un géant qui frappe fort

On le disait plus haut, mais il mesure 6 pi 8 po, Gabriel Diallo. Et il a le style de jeu qui accompagne sa charpente: puissant, agressif, bon serveur. Dans une entrevue au Journal, à la fin de la dernière année, le Montréalais expliquait qu’il aimait y aller «pour ses coups»

Crédit photo : Photo Getty Images via AFP

«J’essaye de dicter le jeu le plus souvent possible. Comme, je dirais, 90 % des joueurs canadiens!» avait-il souligné. 

La stratégie s’est avérée payante contre Evans, mardi. 

D’ailleurs, c’était la deuxième fois en deux mois que Diallo battait le vétéran britannique. Il l’avait aussi vaincu à Surbiton, dans un tournoi Challenger joué sur gazon, en juin. Un match qui lui a donné certains repères, a-t-il reconnu, même si la surface et les conditions de jeu étaient totalement différentes. 

Un parcours différent

Contrairement à d’autres joueurs canadiens comme Félix Auger-Aliassime, Denis Shapovalov ou Milos Raonic, Diallo n’a jamais eu l’ambition de faire son entrée chez les professionnels dès ses 18 ans, ou même avant. 

«Chez les juniors, je n’étais pas un Félix [Auger-Aliassime] ni un Denis [Shapovalov]», avait raconté Diallo en décembre, pour expliquer son passage dans la NCAA, le circuit universitaire américain. 

«Je n’étais pas très bien classé. Je n’avais pas joué beaucoup sur la scène internationale. On ne s’est jamais posé la question à savoir s’il fallait que je passe chez les professionnels à ce moment.»

Le Québécois s’est joint à l’Université du Kentucky qui a été la première à lui ouvrir les portes. Le mariage était parfait: là-bas se trouve un entraîneur francophone, Cédric Kauffman. Ce dernier dirige les Wildcats depuis plus d’une décennie. 

Son parcours a été auréolé de succès. Diallo aurait d’ailleurs pu disputer une saison de plus dans les rangs universitaires, mais ses entraîneurs estimaient, à la fin de 2022, qu’il était prêt à faire le saut chez les pros. 

Diallo a adoré l’expérience. Et si tout va bien, soulignait-il mardi, et qu’il «ne coule pas ses examens», il aura bientôt son diplôme en poche.

Un entraîneur québécois et un titre Challenger au Québec

L’entraîneur de Diallo est le Québécois Martin Laurendeau, lui-même un ancien joueur qui a atteint le 90e rang mondial à la fin des années 1980. 

Laurendeau a aussi longuement été le capitaine de l’équipe canadienne de Coupe Davis, en plus, notamment, de conseiller Denis Shapovalov à ses débuts chez les professionnels. 

Laurendeau conseillait d’ailleurs déjà Diallo quand il jouait au Kentucky. Il faisait partie de ceux qui croyaient qu’il était prêt à faire le passage chez les pros. 

Car Diallo a montré une partie de son potentiel l’été dernier, en remportant le Challenger de Granby. 

Crédit photo : Photo Agence QMI

Il avait alors à peine disputé quelques matchs sur ce circuit, qui constitue un peu la «Ligue américaine» de l’ATP. Il avait aussi remporté son premier match en qualifications à Montréal, face à l’Australien James Duckworth, alors 62e mondial, avant de devoir abdiquer durant son second match, blessé.

Une mère ukrainienne, un père guinéen

Le père de Diallo est guinéen. Sa mère est ukrainienne. Mais c’est en Russie que ses parents se sont rencontrés – Diallo parle d’ailleurs le russe! – avant de déménager à Montréal, où le futur joueur de tennis a vu le jour. 

C’est d’ailleurs à eux que Gabriel pense, souvent, au terme d’un entraînement difficile, où il aurait peut-être souhaité être ailleurs. 

«Ils ont travaillé extrêmement fort afin que je puisse être où je suis présentement. […] Ils ont fait beaucoup de sacrifices. Alors quand je pense à tout ça, ça me donne de la force.»

Un passage chez les Aliassime

À l’adolescence, Gabriel Diallo a passé quelques années à l’Académie Aliassime, à Québec. Il vivait d’ailleurs chez Sam, le père de Félix Auger-Aliassime. 

«Tout ce que l’on faisait, c’était parler de tennis», a-t-il raconté en riant, en décembre dernier. 

Crédit photo : Photo Getty Images via AFP

«Non mais c’est vrai! avait aussi lancé Diallo. On mangeait du tennis. On jouait beaucoup de tournois, on trouvait le plus de tournois que l’on pouvait jouer.»

Raonic comme inspiration

Plus jeune, Gabriel Diallo se servait de son compatriote Milos Raonic comme d’une inspiration. Il était d’ailleurs dans les gradins, à Montréal, lorsque Raonic s’est qualifié pour la finale de ce qui s’appelait alors la Coupe Rogers, en 2013. Il avait alors 12 ans. 

Crédit photo : Photo AFP

«J’avais les yeux grands ouverts, s’est remémoré Diallo, samedi. C’est ce qui m’a donné l’envie de performer dans de grands stades.»

«Comme je suis plutôt grand, Milos m’a inspiré, a-t-il renchéri mardi. Parce qu’il faisait toujours partie des plus grands gars sur le circuit.»

«La façon dont il joue, vous savez, il y va pour ses coups, pour son service, peu importe ce qui se passe. Il tente de dominer chaque point et je pense qu’il est un grand exemple pour moi.»