Ski acrobatique: les meilleurs résultats canadiens depuis des lunes

L’équipe canadienne de bosses a connu de loin sa meilleure performance de la saison à Val Saint-Côme. Cette prestation servira-t-elle de tremplin pour terminer l’année sur une bonne note?

Les Elliot Vaillancourt, Julien Viel et Louis-David Chalifoux ont atteint leur première finale en solo et remis ça le lendemain en bosses parallèles. 

Maia Schwinghammer a épaté la galerie avec une cinquième place et Laurianne Desmarais-Gilbert a percé la finale des 16 meilleures pour la première fois de sa carrière.

«Même si nous avons connu des bas au cours des dernières années, nous avons continué de travailler fort et les performances de Val Saint-Côme regardent bien pour l’avenir, a affirmé l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne, Michel Hamelin. On travaille avec ce groupe d’athlètes qui se sont qualifiés pour deux finales depuis trois ans.»

«Les performances de la fin de semaine sont le fruit du travail depuis trois ans et non depuis la publication d’une lettre en mai par les athlètes pour que l’équipe élève les standards de qualité, de poursuivre Hamelin. Mes standards envers les athlètes ont toujours été pas mal les mêmes.»

Hamelin toujours optimiste

Hamelin dit n’avoir jamais perdu espoir de voir les plus jeunes éclore. 

«En travaillant avec eux tous les jours, je voyais l’évolution et le potentiel, mais les athlètes aussi doivent comprendre qu’ils ont le potentiel. Leur présence en finale va leur permettre de construire leur confiance.»

Viel a fait écarquiller des yeux, vendredi, en terminant au quatrième rang des qualifications en route vers sa première finale en carrière. «Julien est une des étoiles montantes du ski acrobatique canadien, a affirmé Hamelin. Il doit construire sa confiance cette année. Je ne suis pas certain qu’il croyait à ses chances de terminer au quatrième rang et que c’était sa place. Tu dois y croire à ton potentiel.»

«Même chose pour Maia qui possède toutefois plus d’expérience que Julien, poursuit Hamelin. Elle a grandi depuis deux ans comme athlète et comme personne. Elle prend tout plus au sérieux. Elle devrait être souvent en super finale [top six].»

Vaillancourt débloque

Champion du circuit NorAm il y a deux ans, Vaillancourt a subi une blessure avant la Coupe du monde de Tremblant en janvier qui a retardé sa progression. 

«J’ai le sentiment qu’Elliot est parti, a mentionné Hamelin. Il était en position de se qualifier pour les Jeux olympiques de Pékin, mais une commotion cérébrale subie à l’entraînement lui a fait rater la Coupe du monde de Tremblant et de Deer Valley. La possibilité des Jeux a disparu. Cet accrochage l’a ralenti.»

«Elliot a beaucoup d’énergie et de gaz et je dois parfois le ralentir même si ce n’est pas mon style, sinon il sortirait du parcours, d’ajouter Hamelin. En duel contre Ikuma [Horishima], il a fait toute une descente. Quand tu n’es pas le favori, tu dois mettre de la pression sur ton adversaire et c’est exactement ce qu’il a fait.»

Marquis assure que la relève est solide

À sa première saison comme entraîneur de l’équipe Next Gen, Philippe Marquis assure que la relève est bonne malgré les insuccès en Coupe du monde depuis quelques années à l’exception de Mikaël Kingsbury.

Embauché en mai après trois saisons comme entraîneur à Vail au Colorado, Marquis aimerait que les intervenants poussent leurs recherches plus en profondeur.

«Il y a parfois une mauvaise perception sur la qualité de la relève dans notre sport, a affirmé Marquis. Personne ne creuse plus loin que la Coupe du monde avant d’émettre des opinions. Il n’y a pas de cachette qu’on vit des déboires au sommet de la pyramide à l’exception de Mikaël, mais nous avons de bons jeunes. Il faut aller plus loin que la surface avant de prétendre que la relève en bosses n’est pas là.»

«Nos skieurs ont été dominants en NorAm l’an dernier et on a très bien fait la semaine dernière en Colombie-Britannique, de poursuivre l’étudiant au certificat en gestion du sport à l’Université de Londres. Nous avons de bons jeunes et on ne les lâchera pas afin de s’assurer qu’ils se rendent au sommet.»

L’an dernier, Julien Viel a remporté la Coupe NorAm, ce qui lui a valu son billet pour la saison de la Coupe du monde. 

«Julien est un très bon talent qui possède une éthique de travail impeccable, a souligné Marquis, mais il vit une période d’adaptation. Il faut être patient parce qu’il vivra des succès et des échecs.»

«Il y a une période d’adaptation entre le circuit NorAm et la Coupe du monde comme c’est le cas au hockey, a-t-il indiqué. Même si tu domines dans la série NorAm, ça ne signifie pas que la transition va être facile. On voit la même chose au hockey avec Alexis Lafrenière qui a été dominant dans les rangs juniors et qui vit une période d’adaptation dans la LNH.»

Arrivée marquante

Marquis note des améliorations depuis son arrivée. 

«Le pont semble un peu plus solide qu’il était avec les athlètes et les provinces. J’ai des liens étroits avec des entraîneurs dans les provinces et on doit continuer de travailler cet aspect. Le système se repositionne après la pandémie.»

«Après trois ans, je suis content d’être de retour au nord et de représenter le bon pays, a-t-il résumé. Même si j’ai été membre de l’équipe nationale pendant 12 ans comme athlète, j’ai eu besoin de six mois pour m’acclimater. Au début, j’étais en mode observation, mais je prends maintenant un peu plus ma place et j’identifie ce que je peux apporter dans mon rôle.»