Sports de combat: une championne du monde méconnue

À l’ombre des projecteurs, la Montréalaise d’adoption Lucie MacAulay a réussi un exploit hors du commun, le 24 septembre dernier, à Milan: elle est devenue championne du monde de savate assaut.

Avant toute chose, en quoi consiste ce sport méconnu? Un mélange de kickboxing, de taekwondo et de muay-thaï, nous répond la native de Toronto, qui est tombée amoureuse de ce sport il y a seulement cinq ans.

«C’est un sport très technique et stratégique, explique-t-elle au bout du fil. Tu ne peux pas utiliser toute ta puissance. C’est très contrôlé et souvent très rapide.»

«Bien que ce soit un sport de contact, si tu atteins ton adversaire, ça ne signifie pas nécessairement que tu obtiens un point. Tu dois exécuter chaque coup de poing et coup de pied avec une technique parfaite, ou les juges ne te récompenseront pas, et ce, même si tu as atteint ton adversaire.»

Selon Lucie MacAulay, le berceau de la savate au Canada se trouve à Montréal. C’est à l’Université Concordia – où elle étudiait le cinéma – qu’elle a découvert ce sport, grâce au club Wolverine. On compte d’ailleurs plus de 1700 membres dans le groupe Facebook «Montreal Savate Kickboxing Club».

«C’est une plus grande communauté qu’on le pense, insiste l’athlète de 27 ans. Montréal en est l’épicentre. Ce n’est pas un sport connu dans le reste du Canada, mais nous travaillons là-dessus.»

Une victoire étonnante

Lucie MacAulay ne s’est pas fait de grandes attentes envers elle-même quand elle s’est qualifiée pour les Championnats du monde. Son objectif était simplement de faire de belles rencontres et de prendre du galon. Après tout, on le rappelle, elle a enfilé les gants pour la première fois en 2017…

Elle a finalement été couronnée, à sa plus grande stupéfaction, dans la catégorie des plus de 75 kg grâce à une victoire en finale face à la Française Gwenaelle Guillemet.

«Je ne m’attendais pas du tout à cela, avoue-t-elle. C’était ma première fois aux Mondiaux. Je n’avais que très peu de compétitions sous la cravate. Je croyais que tout le monde allait être plus expérimenté et c’était le cas.»

Crédit photo : PHOTO COURTOISIE / FÉDÉRATION CANADIENNE DE SAVATE

Seule Canadienne décorée, Lucie MacAulay est ainsi venue de nulle part pour tempérer l’hégémonie française. En plus de vouloir défendre son titre aux prochains Mondiaux, en 2024, elle désire devenir ambassadrice de ce sport d’un océan à l’autre. 

Et, possiblement ne plus être la seule combattante de l’unifolié à occuper le sommet de la savate assaut…

«Éventuellement, j’aimerais beaucoup propager la pratique de ce sport à travers le Canada, projette-t-elle. Je suis native de Toronto, alors j’aimerais le populariser là-bas et peut-être y fonder un gymnase.

«J’adorerais être entraîneuse, faire découvrir le sport à des Canadiens et les inspirer.»